Ce vendredi 19 avril, le conseil municipal de Marseille va voter une enveloppe de 15 millions d’euros pour le déploiement de 500 nouvelles caméras de vidéosurveillance.
La Ville de Marseille présente ce vendredi 19 avril un rapport pour lancer le déploiement de 500 nouvelles caméras de vidéo-protection. Avec ce dispositif évalué à 15 millions d’euros, Marseille devrait disposer de 2100 caméras d’ici fin 2026.
Les élus du Printemps marseillais ont mis du temps à accélérer sur ce sujet. En 2020, après leur élection, la majorité a demandé un délai de deux ans pour réaliser un audit du parc existant. « Le moratoire nous a permis d’avoir une vision complète et précise des choses », assure Joël Canicave (PS), l’adjoint aux finances, lors de la séance du pré-conseil ce 17 avril.
Ce moratoire a également servi à comprendre que « certaines caméras n’étaient pas bien placées » car « installées par des élus à des fins politiques », estime l’adjoint à la sécurité, Yannick Ohanessian (PS). Attaque que l’opposition Une Volonté pour Marseille réfute.
Dorénavant, leur emplacement sera directement déterminé par les agents de la Police municipale et nationale avec une priorité sur deux zones : « au Nord de Marseille, comme le souhaitent le maire Benoît Payan et le président Emmanuel Macron, poursuit l’adjoint, et aux abords des écoles ».
La sécurité est « un sujet très régulièrement abordé par les parents d’élèves. Le déploiement doit tenir compte de leurs réels besoins », abonde Pierre Huguet, adjoint au Maire de Marseille en charge de l’Éducation.
Une petite centaine de caméras installées depuis 2020
En juin dernier, lors d’un point d’étape sur le plan Marseille en grand, le président de la République a rappelé le financement à 80% par l’État de 55 caméras de vidéosurveillance, qui n’avaient pas été installées.
Depuis, elles ont été mises en place. « La Ville a aussi installé en urgence une trentaine de caméras aux abords de la Marina olympique et du Vélodrome pour sécuriser les épreuves des Jeux olympiques », ajoute Yannick Ohanessian.
Pour financer les 400 autres caméras, dont une vague de 75 installations entre 2024 et 2025, la municipalité compte sur un financement de l’État à hauteur de 80%. Pour les 20% restant, « on prendra ce qui viendra », ajoute Joël Canicave qui compte sur l’aide des autres collectivités territoriales et notamment du Département des Bouches-du-Rhône.
La droite se félicite et pourrait aider à financer
La droite locale se réjouit de cette accélération. « Il était temps. Ça fait quatre ans que nous tannons la majorité sur cette question. C’est une victoire pour nous », se félicite Catherine Pila (LR), présidente du groupe d’opposition municipale Une Volonté pour Marseille (UVPM).
L’élue assure que « la main de Martine Vassal est toujours tendue » pour les questions de financements. Lors du dernier conseil début mars, la présidente du Département des Bouches-du-Rhône a réitéré l’aide aux communes de 200 millions pour financer des projets marseillais.
L’élue proposait notamment 50 millions d’euros pour équiper la police municipale. Mais, à cette date, aucun accord n’a été trouvé entre les deux collectivités. « Cela n’empêche pas la Ville de solliciter des financements du Département sur des projets précis » précise Joël Canicave.
La droite souhaite néanmoins demander, ce vendredi, l’ouverture d’une mission d’information et d’évaluation pour suivre le dossier de la vidéosurveillance marseillaise, sur lequel Catherine Pila pointe « les divergences au sein de la majorité ».
Le groupe Écologiste et pluriel-s ne votera pas
Le groupe Écologiste et pluriel-s n’est pas en phase avec ce rapport. « Depuis 20 ans, un tas de rapports réalisés en Europe montrent les faiblesses de la vidéosurveillance qui permet d’élucider entre 2 à 3% des infractions », nous rétorque son président Fabien Perez. Il ne votera pas cette délibération.
Pour l’élu écologiste, ce « budget conséquent » devrait plutôt être utilisé pour recruter des agents. « C’est la présence humaine qui apaise l’espace public », selon lui.
La mise en place de ces 500 nouvelles caméras représentent près de 30 nouveaux recrutements d’ici 2026 au sein du Centre de supervision urbain (CSU) où travaillent déjà une soixantaine de policiers. Le maire de Marseille espère, d’ici la fin de son mandat, avoir doublé les effectifs de police municipale pour atteindre 800 agents.