Aucun terrain d’entente n’a été trouvé entre Martine Vassal et Benoît Payan, hier après-midi, pour utiliser l’aide de 200 millions d’euros à Marseille proposée par le Département. Si les élus campent sur leurs positions, la porte reste ouverte des deux côtés.

Benoît Payan (DVG), le maire de Marseille, et la présidente du Département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal (DVD), se sont entretenus ce 29 février pour définir les grands axes de l’aide à l’investissement de 200 millions d’euros du Département, proposée à la Ville de Marseille, comme aux autres communes.

Cette aide permet aux communes d’investir dans des projets sur trois ans. Mais aucun accord n’a été trouvé au cours de cette entrevue. « C’est avec regret que je constate que la main que j’avais tendue au nom du Département, dans l’intérêt de Marseille et des Marseillais, a été refusée par Benoît Payan », a annoncé la présidente, dans la foulée de l’entretien.

Divergence sur le montant de l’aide

Son entourage proche nous confie que « Benoît Payan exigeait une aide de 400 millions ou rien, il a refusé l’aide que nous lui proposions ». Martine Vassal lui aurait répondu qu’une « aide de 200 millions était déjà importante pour faire avancer des projets », martelant que « le Département n’est pas un tiroir-caisse ». Selon nos sources, l’élue ne transigera pas sur le montant de l’aide pour Marseille.

De son côté, Benoît Payan soutient une autre version. « Je suis particulièrement surpris d’apprendre que la présidente du Département annonce que la municipalité aurait refusé une aide de 200 millions d’euros. Alors que nous avions eu un échange constructif, elle fait volte-face. J’accepte le soutien financier de tous ceux qui veulent aider Marseille et les Marseillais », assure l’édile de gauche dans un communiqué, diffusé plus tard dans la soirée.

Le maire de Marseille rétorque avoir « présenté 98 projets à hauteur de 371 millions d’euros, pour le développement de Marseille », contre les 200 millions d’euros initialement proposés. Il justifie ce montant qui « correspond à la part juste due au Marseillais sur les critères appliqués dans les 118 autres communes des Bouches-du-Rhône ».

Benoît Payan souhaite en effet que cette aide soit calculée en fonction du nombre d’habitants. Soit 850 000 à Marseille, la ville centre du territoire. Une méthode de calcul que ne soutient pas le Département qui s’appuie sur un engagement financier par projets.

Et les projets ?

De son côté, le Département soutient que « le maire n’a pas évoqué les projets à financer », contredisant la version municipale. Et maintient n’avoir jamais eu connaissance de cette liste de projets évoquée par la Ville.

Au conseil municipal de mi-février, la présidente proposait au maire de participer au financement de la construction de deux nouveaux commissariats au Nord et au Sud, la rénovation des cuisines scolaires, la création d’une grande régie agricole municipale pour alimenter les cantines scolaires, la rénovation d’une piscine et la construction d’une médiathèque.

Mais « le maire ne veut pas se faire dicter quoi faire financer », rappelle l’entourage de Benoît Payan. Dans la liste du maire, que nous avons consultée, on peut lire que certains projets pourraient concorder : l’extension de la vidéosurveillance, la création du commissariat de police Nord et Centre, la construction de la médiathèque Loubon ou la reconstruction de la piscine Nord et Luminy.

Les discussions ne sont pas closes. Benoît Payan maintient sa « main tendue » vers Martine Vassal pour « la convaincre » et « trouver une solution ». Une réunion, entre techniciens, est programmée pour jeudi prochain.

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