Le fort d’Entrecasteaux ouvre au public le 4 mai après 360 ans de fermeture

Une partie des travaux de restauration terminés, le fort militaire d’Entrecasteaux ouvrira ses jardins au public de manière pérenne dès le samedi 4 mai, sous la houlette de l’association La Citadelle de Marseille.

Ne l’appelez plus le fort, mais La Citadelle. Fermé depuis 360 ans, le fort Saint-Nicolas, qui surplombe l’entrée sud du Vieux-Port, s’apprête à ouvrir au public sous le nom de « Citadelle », au niveau de sa partie haute, le fort d’Entrecasteaux. Cet ancien site militaire de 5 hectares, construit au 17^e siècle, classé Monument Historique en 1969 et propriété de la Ville, a été réinvesti en 2021 par la branche Culture du Groupe SOS.

L’association La Citadelle de Marseille, chargée de la restauration et de l’ouverture au public de ce lieu patrimonial exceptionnel, a pour ambition de lui offrir une nouvelle vie en le « restaurant et le transformant progressivement en un lieu d’accueil, de création et de culture ». Le chantier de restauration du bâti est confié à l’entreprise d’insertion Acta Vista, présente sur le site depuis 2003.

La première étape de son ouverture aura lieu à partir du samedi 4 mai. Dès cette date, Marseillais et touristes pourront « profiter de la vue et du coucher de soleil depuis les jardins aménagés, pique-niquer, embarquer dans la riche histoire du site, s’intéresser à la vie des sols et des espèces végétales en milieu urbain, et enfin profiter d’événements culturels : spectacles, concerts, visites d’expositions à ciel ouvert, fêtes », indique un communiqué.

« Nous allons remettre en partage 3 hectares d’espaces verts en cœur de ville, dont 1,5 hectare face à la mer », souligne Mathilde Rubinstein, directrice de La Citadelle de Marseille. Jusqu’ici, le fort était un endroit où on était invité ponctuellement. En 2024, notre enjeu est de pouvoir faire de ces jardins un lieu de vie ».

Expositions, visites théâtrales, buvette…

Les espaces seront ouverts en permanence au public à partir du 5 juin 2024, du mercredi au dimanche. Les horaires seront amenés à évoluer selon les saisons, « calés avec l’heure du coucher du soleil » (voir encadré à la fin de l’article). Une buvette, « La guinguette du fort », tenue par le Café de l’abbaye et le bar de la Relève, ouvrira dès le premier weekend et proposera essentiellement des produits locaux et bio.

Plusieurs expériences artistiques sont en accès libre, fruits de résidences artistiques menées à la Citadelle : près du Moulin, une exposition de photos grand format prises par Franck Pourcel qui a travaillé aux côtés de l’association multisport LGBTQIA+ Must pendant 6 mois.

En déambulant dans le fort, les visiteurs pourront faire l’expérience d’une œuvre numérique : « l’Île aux chiens » est une fiction sonore en géolocalisation pour se plonger dans les témoignages de porteurs de mémoires, collectés par l’autrice Valérie Manteau. Au cœur du jardin, une installation permanente a pris place, réalisée en céramique par Louise Nicollon des Abbayes sur la mémoire des sols.

De nouvelles visites seront également proposée, dont une visite historique et patrimoniale d’une heure, disponible en français et en anglais. Pour les plus jeunes, « La Grande Évasion », une visite-escape game conçu spécialement pour apprendre sur l’histoire du fort et de Marseille tout en jouant. Un dimanche par mois, une exploration théâtrale d’une heure menée par le collectif l’Agonie du Palmier.

Un bastion culturel

Jusqu’à présent, la forteresse n’ouvrait ses portes qu’à l’occasion d’événements ponctuels : festivals, représentations théâtrales, soirées musicales, cinéma en plein air… De premières visites guidées, destinées aux scolaires et au grand public, avaient été organisées de juin à septembre dernier.

Le site, à vocation de « hub culturel » historique, accueille déjà des colloques et des résidences d’artistes. Un appel à manifestation d’intérêt a récemment été lancé afin de créer un Quartier de l’Innovation au sein de la citadelle, dédié à la rencontre entre patrimoine et arts numériques et immersifs.

Le fort est toujours en cours de restauration avec le soutien financier de la Fondation du Patrimoine, du ministère de la Culture et des collectivités locales. Il faudra encore patienter avant de pouvoir découvrir l’entièreté du site, dont l’accès total est prévu pour 2030.