La concertation se poursuit autour de la transformation de la place Sébastopol. Des aménagements provisoires devraient être testés dès cet automne, en attendant le lancement des travaux après 2026.
La mairie de secteur (4e et 5e arrondissements) veut prendre son temps pour le réaménagement de la place Sébastopol mais poursuit sa marche en avant.
Afin d’éviter les écueils rencontrés dans le cadre du chantier de la Plaine, les élus du Printemps marseillais ont multiplié ces derniers mois les ateliers citoyens dans le but d’esquisser un programme qu’ils espèrent entériner d’ici la fin du mandat.
Si la Ville réalise actuellement la « phase d’études pré-opérationnelle », elle devra ensuite remettre son projet à la Métropole Aix-Marseille-Provence qui détient la compétence des grands aménagements. Alors que la concertation arrive à mi-parcours, l’heure est à un premier point d’étape sur les perspectives et le calendrier.
« Une nouvelle méthode »
Dans ce projet au temps long, c’est « une nouvelle méthode » que la Ville de Marseille revendique. « C’est un dispositif unique, singulier, de consultation citoyenne », estime le maire, Benoît Payan, dans un message adressé aux habitants du quartier.
Au-delà des ateliers de concertation, organisés avec les riverains, les commerçants et les forains, l’urbanisme dit « transitoire » fait partie des solutions mises en avant pour permettre une transformation en douceur de la place, sans brusquer ses usagers. La démarche, qui se veut « innovante », consiste à « mettre en place des aménagements non pérennes, légers, réversibles ou démontables » et de « tester des usages avant un aménagement définitif ».
Ainsi, le parking de la place Sébastopol a été piétonnisé temporairement le 18 juin 2023 lors d’une première édition de l’événement « Prenez Place ! ». Des stands, des food trucks et des jeux pour enfants ont été installés pour donner à voir ce que pourrait devenir cet espace public après son réaménagement final. L’initiative a été reconduite le 14 avril dernier.
Une zone de test sur la partie Nord de la place
La Ville de Marseille souhaite cependant aller plus loin que ces rendez-vous ponctuels. Elle indique que, vers la fin de cet été, la partie Nord de la place Sébastopol, située du côté de la rue Monte Cristo, servira de « zone de test » pour le futur aménagement.
Seront alors soumises à concertation, dans le cadre de chantiers participatifs, diverses mesures telles que « l’agrandissement et la végétalisation des pieds d’arbres, le déplacement du stationnement, la réorganisation des terrasses de café et l’installation de mobilier urbain transitoire ». Bancs, jeux, jardinières et pergolas pourraient alors voir le jour sur cette section de la place.
La partie Sud conservera pour l’instant sa configuration actuelle, avec le maintien du stationnement et du marché « en intégralité ». La voie Est devrait en revanche faire l’objet de tests ponctuels de fermeture de la circulation le dimanche. « L’objectif est d’expérimenter de nouveaux usages, évaluer ce qui fonctionne, ce qui plaît et ce qui plaît moins en vue de stabiliser le projet », précise la Ville.
« Nous voulons un projet exemplaire »
« Avec Perrine Prigent [adjointe au maire en charge de l’amélioration des espaces publics], nous voulons faire de Sébastopol un projet exemplaire », martèle Didier Jau. Face aux inquiétudes exprimées par les commerçants, notamment sur le stationnement, le maire des 4/5 assure vouloir « conforter la dynamique commerçante des magasins sédentaires, comme du marché forain ».
Il maintient cependant le cap affiché dès le lancement de la concertation, celui de faire émerger « un espace plus végétalisé et plus accueillant » en mettant fin à « l’omniprésence de la voiture ». Les différents scénarios étudiés dans le cadre des ateliers laissent entrevoir plusieurs options, de la réduction de moitié du parking à sa disparition totale. Ce sera sans doute, pour les élus, le curseur le plus délicat à placer.
La calendrier prévisionnel, mis à jour, fixe l’achèvement de la période de concertation à la fin de l’année 2024. En 2025, la Ville demandera alors à la Métropole d’engager les études pour un lancement des travaux « après 2026 ».
