Pour sa deuxième journée dans la cité phocéenne, Emmanuel Macron a fait le point ce matin sur le vaste plan de rénovation-reconstruction des écoles de la ville. Illustration à l’école Saint-André dans le quartier de La Castellane.
Emmanuel Macron a repris une nouvelle fois le chemin des écoliers. Ce mardi 27 juin, pour le deuxième des trois jours de déplacement à Marseille, le chef de l’État, s’est rendu à l’école Saint-André, à la Castellane, dans les quartiers Nord, accompagné de son ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye et du Logement, Olivier Klein.
Dans la cour, alors que poignées de main protocolaires et accolades sont de rigueur, les enfants impatients crient pour attirer l’attention du Président de la République. « Vous voulez que je l’appelle ? lance avec le sourire Benoît Payan. Vous savez qu’il aime l’OM. On ne dit pas Macron, mais Monsieur le Président », corrige-t-il, avant d’aller chercher le chef de l’État.
« Est-ce que vous êtes déjà monté dans une Ferrari ? », lance un élève. Quand un autre lui demande s’il était triste que la France ait perdu en finale de la Coupe du monde de foot, ou encore « Tu peux appeler Mbappé ? Si le foot est un sujet de prédilection dans la cité phocéenne, la grande thématique de la matinée reste l’école. « À l’école, on va faire des travaux, elle va être complètement refaite », se réjouit un élève.
« Il faut viser les 180 écoles d’ici à 2026 »
Ce groupe scolaire du 16e arrondissement fait, en effet, partie du vaste de plan de rénovation à 1,2 milliard d’euros, qui concerne 188 sur les 480 écoles de la ville. 400 millions d’euros de subventions ont été déployées, puis d’un second bloc de 650 millions, sous forme de garantie d’emprunt, avec la création pour sa mise en œuvre d’une société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLAI-N) détenue à part égal par la Ville et l’État, et présidée par le maire de Marseille, Benoît Payan.
Sans compter les 150 millions d’euros de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). Un engagement de l’État historique pour la seconde ville de France. « Jamais on aura fait autant ailleurs », souligne Benoît Payan sur place.
« Il n’y a jamais eu d’équivalent en France en termes d’intervention de l’État depuis 1945. C’est la deuxième ville de France, la plus jeune, c’est un investissement sur l’avenir ».Emmanuel Macron
Les travaux ont commencé en début d’année dans cette école dite “Geep”. L’une des reconstructions d’un bâtiment public les plus importantes. Depuis le mois de mai, les élèves suivent leur enseignement dans une école provisoire le temps du chantier dont la première phase doit bientôt s’achever.
9 classes et 17 classes élémentaires doivent être réhabilitées, ainsi que la bibliothèque, des réfectoires, une salle polyvalente et un gymnase de 771 m2. Comme les autres programmes de rénovation [Saint-Louis Gare (15e) primaire et maternelle, et les Abeilles (1er)] les matériaux sont bio-sourcés avec une exigence de haute qualité environnementale. À ce titre, l’électricité sera produite à l’aide de panneaux photovoltaïques. Le groupe scolaire disposera d’espaces récréatifs végétalisés. La deuxième phase des travaux doit s’achever au 3e trimestre 2024 et ceux du gymnase début 2025.
La déambulation est rythmée de panneaux illustrant les différentes réalisations et celles à venir avec des maquettes comme celle de l’école Bouge que le chef de l’Etat a visité en 2021. À ce stade, 22 écoles sont en chantier, 31 font l’objet d’études et 6 chantiers ont été livrés. Trois écoles seront terminées à la rentrée.
✅ Avec #MarseilleEnGrand, les écoles de #Marseille connaissent une rénovation sans précédent.
🏫 188 écoles rénovées, 17 chantiers en cours
💶 Un investissement de 850 millions d’€, dont 400 millions financés par l’ÉtatLe @gouvernementFR agit pour les écoliers marseillais ! pic.twitter.com/ERDLkzPBiW
— Olivier Klein (@OlivierKlein93) June 27, 2023
« Un tiers de ce qui est prévu dans ce programme est en chantier ou livré ? questionne le Président. Il faut viser les 180 écoles d’ici à 2026, qu’elles soient terminées », insiste le chef de l’État, qui entend mettre un coup d’accélérateur. « Il n’y a jamais eu d’équivalent en France en termes d’intervention de l’État depuis 1945. C’est la deuxième ville de France, la plus jeune, c’est un investissement sur l’avenir ». « D’ici la fin de mandat, une soixantaine d’écoles seront livrées », assure le maire de Marseille.
École du futur : vers encore plus d’autonomie
Cette visite est aussi l’occasion de faire un point d’étape deux ans après le lancement de “l’école du futur” expérimentées à Marseille. 82 écoles marseillaises font partie de ce dispositif qui avait suscité la controverse en 2021, sur la question du recrutement par les directeurs d’établissement de leurs enseignants, alors que le code de l’Éducation nationale l’interdit.
Un sujet sur lequel Benoît Payan s’était d’ailleurs fermement opposé. Sa position n’a pas bougé d’un iota, à cela près qu’il souhaiterait que toutes les écoles puissent être concernées par le test et ce même s’il n’aime pas que Marseille soit considéré comme un laboratoire expérimental de l’Etat. « Il y a des choses intéressantes dans ces écoles. Encore faut-il en avoir les moyens ? Ce qu’on peut faire avec 1000 euros à Menpenti, on ne peut pas le faire à La Busserine, ou avec 3000 euros. Ça relève des moyens de l’Éducation nationale », commentait-il, la semaine dernière, lors d’une rencontre avec la presse en vue du déplacement présidentiel.
Depuis, si aucun directeur n’a recruté sa propre équipe, Emmanuel Macron confirme vouloir donner encore plus d’autonomie aux chefs d’établissement : « Quand vous êtes à la tête d’un établissement élémentaire, vous n’avez pas d’autonomie. Là on va bâtir cette autonomie », dit-il, annonçant au passage l’élargissement du Pass culture réservé actuellement aux collégiens aux écoles. « Et on va faire une expérimentation à Marseille ». Plusieurs projets d’innovation pédagogique ont été présentés au chef de l’État et à son ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye.
« On va faire en sorte que ça aille plus vite »
À l’école Saint-André, la santé et le sport sont au cœur de la démarche engagée avec les enfants et les enseignants. Dès la maternelle, ils ont imaginé leur école de demain, avec une éducation à l’alimentation poussée à travers des ateliers culinaires, s’initier au jardinage et à la protection de la nature, avec des plantations, l’entretien de jardins, le recyclage… De la danse à l’apprentissage de l’équitation, en passant par “savoir rouler” de la toute petite section de maternelle au CM2 et même créer sa Web TV sur tablettes numériques… le groupe scolaire a aussi voulu créer son école en grand.
« On a inventé une école, estime le chef de l’État. Pour moi, c’est encore plus important que les murs. Il y avait des blocages depuis des décennies. Dans ces écoles, c’est un geste de confiance qui a été fait. C’est ce que l’école doit transmettre. Il y a une diversité dans notre pays et les enseignants peuvent aussi inventer des méthodes. Avec Marseille en grand, on dit : ‘on vous fait confiance et vous pouvez bâtir’».
Parmi les quatre directeurs d’établissement présents ce matin, la directrice de l’école de Bois-Lemaître (12e) rapporte néanmoins les difficultés à mettre en œuvre l’expérimentation « très chronophage ». « Heureusement qu’on a une équipe ultra-motivée », souligne-t-elle. « Vous avez essuyé les plâtres, c’est un peu la première génération. Vous avez bricolé, on ne va pas revenir en arrière sur l’autonomie, réaffirme le Président de la République. On va faire en sorte que ça aille plus vite ».
Marseille en Grand : à l’école Saint André La Castellane, le Président @EmmanuelMacron répond aux questions de la presse. pic.twitter.com/81ITafa0pM
— Élysée (@Elysee) June 27, 2023