Le frigo solidaire de Marseille a trouvé un nouveau lieu où s’implanter en plein coeur du cours Julien, suite à la fermeture définitive du concept-store Coco&Nuts (6e) qui l’accueillait depuis 2018.
C’est dans le quartier de Notre-Dame-du-Mont que le Frigo Solidaire de Marseille a déniché son repreneur : le restaurant Asabiya, situé au 64, cours Julien. Spécialisé dans la cuisine méditerranéenne et libanaise, il revisite ses plats traditionnels sous forme de tapas ou de mezzé.
Le frigo solidaire de Marseille s’installe à l’entrée du restaurant Asabiya
« « Asabiya » désigne la cohésion sociale en arabe. C’est une référence aux dynamiques de solidarité, à l’unité entre individus et à la conscience collective » explique le propriétaire franco-libanais du restaurant, Paul Khouri.
Ancien directeur de l’association La Cravate Solidaire, il quitte son poste, gagné par la lassitude, et décide d’ouvrir Asabiya il y a maintenant huit mois. L’ambiance orientale est décontractée et incite à la détente. Le mélange des saveur est frais et parfumé. On trouve notamment des plats à base d’houmous, de caviar d’aubergine et de grenade. « Asabiya est un tiers-lieu, à la fois restaurant, salle de concert, lieu culturel et associatif » décrit Paul.
C’est suite à la publication en octobre dernier d’un article de Made in Marseille annonçant la fermeture du concept-store Coco&Nuts et de son Frigo Solidaire, repris depuis par l’ARS13 pour en faire une laverie solidaire, que Dounia Mebtoul, la fondatrice des Frigos Solidaires, a pu entrer en contact avec Paul puis installer son frigo au sein de son restaurant.
Un frigo en libre-service où chacun peut déposer ou prendre de la nourriture
Dounia a imaginé le concept des Frigos Solidaires avec sa maman et le soutien d’Identités Mutuelles, mutuelle de l’ESS et de son grand-père, il y a une dizaine d’années. Le premier frigo solidaire a vu le jour à La Cantine du 18e à Paris en 2017. L’association des Frigos Solidaires a été créée la même année.
Son objectif est de lutter contre la précarité et le gaspillage alimentaire, tout en favorisant la solidarité et l’entraide. « L’idée, c’est de se baser sur le modèle berlinois et de mettre un frigo en libre-service chez un commerçant mais en extérieur, à la portée de tous et où chacun peut déposer ou prendre de la nourriture gratuitement et quand il le souhaite » explique Dounia.
Le projet s’est progressivement développé et a gagné en visibilité auprès de la jeune génération suite à une vidéo de Natoo et Baptiste Lorber, cumulant plus de deux millions de vues. « Les jeunes ont beaucoup communiqué et contribué à la notoriété de la marque » affirme Dounia. Aujourd’hui, il existe 120 Frigos Solidaires dans toute la France et jusqu’en Corse, à l’Île Rousse et Bastia, au sein de caisses centrales d’activités sociales (CCAS).
« Un vrai besoin à Marseille »
La fondatrice des Frigos Solidaires souhaite désormais aller encore plus loin dans ce « projet très inclusif qui crée du lien social, de l’entraide et favorise les démarches éco-solidaires et responsables ». Pour cela, elle travaille sur la création d’un tiers-lieu spécialisé dans la « récup » afin de pouvoir réparer des frigos. Elle réfléchit à porter le projet à l’étranger, dans « les DOM-TOM », mais elle doit encore faire face à « certains problèmes logistiques ».
Dounia a également identifié « un vrai besoin à Marseille ». L’idée est donc de développer et d’étendre son réseau de Frigos Solidaires au sein de la cité phocéenne. Pour cela, il faudra attendre encore un peu, le processus étant assez long, notamment pour obtenir les autorisations municipales.
Plus d’informations sur le site des Frigos Solidaires