Le président de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire Provence-Alpes-Côte d’Azur, Denis Philippe, a présenté sa feuille de route et ses ambitions pour 2023.
Lors du traditionnel déjeuner de rentrée de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire Paca (Cress) en septembre dernier, son président Denis Philippe avait fait part de son mécontentement. Il regrettait d’être ignoré par ses interlocuteurs de l’État, et avait alors revendiqué un changement de statut des Chambres régionales et réclamé plus de moyens financiers.
Quelques mois plus tard, alors qu’une nouvelle année commence, ces inquiétudes n’ont pas terni. D’autant plus que les 9 000 entreprises et associations représentées par la Cress locale subissent unanimement des difficultés financières face à l’explosion des prix de l’énergie, des matériaux et du transport.
« Défendre les intérêts » des entreprises de l’ESS
Néanmoins, des avancées pointent peut-être le bout de leur nez. Le président indique avoir reçu les appels du préfet de région Christophe Mirmand et de la secrétaire d’État, chargée de l’ESS, Marlène Schiappa « dès le lendemain » de son « coup de gueule » relayé par plusieurs médias, dont Made in Marseille.
« L’État, maintenant, réfléchit et travaille sur ce que doit être, demain, le statut de la Chambre, affirme Denis Philippe. Il va demander à l’Assemblée nationale de créer une commission pour se pencher sur le sujet. Nous allons saisir également le Conseil économique, social et environnemental qui travaille sur le sujet. Le Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire, dont j’ai la chance de faire partie, va être également saisi du sujet. Il faut qu’on avance ».
Avant de concéder : « Peut-être que ce qui sortira au final, ce ne sera pas la consularité. Il faut bien qu’il y ait quelque chose qui nous permette de nous organiser pour défendre les intérêts de nos entreprises ».
Obtenir la reconnaissance de l’État
« Aujourd’hui, ce qui nous manque, c’est une reconnaissance légale beaucoup plus forte, de clairement positionner les missions et d’être pris en compte comme acteurs économiques représentatifs », a ajouté Denis Philippe à l’occasion d’une conférence de presse lundi 16 janvier.
Cette fois, le président va plus loin et propose de porter la Cress Paca en « candidat pilote » d’une « expérimentation » qui serait menée auprès de plusieurs Chambres régionales. « Je pense que le modèle que nous avons est le plus abouti, soutient-il. D’abord parce que nous nous définissons comme une chambre d’entreprises, et ensuite, parce que nous sommes la chambre qui a inventé le mois de l’ESS et l’observatoire national de l’ESS ».
Il ne serait pas non plus contre « une taxe, pour nous permettre d’avoir un vrai budget, et pour nous éviter de payer une personne qui aille chercher des adhérents ». Actuellement, la structure est principalement financée par la Région Sud à hauteur de 300 000 €, par l’Etat à 100 000 €, tandis que ses partenariats lui rapportent 400 000 € et les adhésions 250 000 €.
« Avec la Région, nos relations sont bonnes », assure Denis Philippe qui a « lancé un défi » au président Renaud Muselier, pour faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur, « la première région de l’économie sociale et solidaire de France, si nous en avons les moyens ». La première place est détenue par la Bretagne qui a historiquement toujours financé des pôles territoriaux de l’ESS.
Il assure aussi qu’il va faire « un gros travail vis-à-vis de l’Etat pour la reconnaissance, et pour que nous ayons un statut qui corresponde à la réalité de ce que nous devons faire : mieux servir nos entreprises ».
Feuille de route 2023
En attendant des mesures et un cadre concret de l’Etat pour les Cress françaises, Denis Philippe compte faire adhérer plus d’entreprises à la Chambre régionale, « embarquer des acteurs importants » tels que les banques, le secteur mutualiste et les fondations répondant aux critères de l’économie sociale et solidaire. Mais aussi renforcer ses conventions de partenariats avec les Métropoles Nice Côte d’Azur, Toulon Provence Méditerranée, et continuer à développer son Club des entrepreneurs lancé en 2021.
Le salon de l’ESS, cette année, sera suivi pour la première fois d’une soirée « prestigieuse » qui récompensera les entreprises de l’économie sociale et solidaire.