Sauvage Méditerranée lance sa recyclerie mobile. Cet atelier de production nomade aménagé dans un camion va sillonner les routes de la région pour faire participer différents publics au processus de fabrication de bijoux à partir de déchets marins.
Sauvage Méditerranée n’est décidément jamais à court d’idées et rivalise d’imagination pour la préservation de l’environnement et des fonds marins. Pour la petite histoire, Sauvage Méditerranée, créée par Emmanuel Laurin, confectionne des bijoux grâce aux déchets marins.
Après avoir lancé sa propre monnaie, fabriquée aussi à partir de déchets recyclés, ou encore organisé une grande chasse au trésor écolo dans toute la France pour trouver le « Déchet d’or », l’association innove avec sa « Recyclerie mobile sauvage ». Il s’agit plus exactement d’une réplique en petit modèle de l’atelier de fabrication et de confection basée à Aix-en-Provence.
« Cela répond à une problématique à laquelle nous sommes confrontés depuis maintenant un an, explique Emmanuel Laurin, fondateur de Sauvage Méditerranée. Nous avons un grand nombre de demandes d’entreprises et d’écoles pour venir dans notre atelier et voir comment on fait les choses sur place. Malheureusement, ce n’est pas possible, car l’espace est trop petit pour accueillir des groupes, et il y a pas mal de machines qui peuvent être dangereuses pour les plus jeunes. On s’est dit : on va faire l’inverse. Plutôt que les gens viennent à nous, on va aller vers eux ».
Lave-linges, essoreuses à pédales, broyeuse manuelle…
Ainsi est née l’idée de cette installation nomade qui prendra vie à bord d’un camion spécialement aménagé. À son bord, toute la chaîne de production en format réduit. « Il y aura tous les outils et les petites machines pour transformer, de A à Z, les déchets ramassés sur les plages, notamment les déchets plastiques », explique Manu.
Grâce à un processus manuel, les déchets pourront être directement nettoyés, broyés puis transformés en petits objets que les créateurs en herbe pourront ensuite emporter avec eux. « Les gens vont pouvoir nettoyer directement les plastiques ramassés au préalable grâce aux lave-linges à pédales. Ils pourront les sécher avec une petite essoreuse à pédales, là-encore. Il y a ensuite une broyeuse manuelle, sous forme d’un bateau avec une barre qui permet de réduire les plastiques sous forme de petits copeaux ».
Ce dispositif a d’ailleurs été testé avec succès à l’occasion du Défi Monte Cristo. Place ensuite à la phase finale avec le moulage. « Une petite injecteuse permettra d’injecter ce plastique chaud et d’en faire des petites médailles, des bracelets… ».
Sur le même principe, une partie sera dédiée au recyclage des filets de pêche, avec lesquels il sera possible de concevoir le fil pour créer des bracelets, par exemple. « On réfléchit également sur la manière de réutiliser les combinaisons néoprènes de plongée pour arriver à créer des choses à partir de ça ».
Pour chaque type de déchets, un stand sera déployé devant le camion voué à sillonner les routes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Si l’objectif est « d’agir localement dans un premier temps », l’ambition est de rayonner plus largement en Méditerranée, car « Sauvage » couvre une zone large grâce à ses associations partenaires entre Nice et Montpellier.
Lauréat de l’appel à projets « Impact 2024 »
Si la recyclerie intervient à la demande auprès des publics scolaires dans les écoles ou d’autres structures éducatives, ainsi qu’au sein des entreprises qui le souhaitent, elle ouvrira surtout son atelier mobile à l’occasion d’événements, notamment lors d’opérations de ramassage des déchets entre 2022 et 2023.
L’enveloppe octroyée dans le cadre de l’appel à projets « Impact 2024 », y est pleinement dédiée. Sauvage Méditerranée est lauréat de ce dispositif lancé en vue des Jeux olympiques de Paris 2024, pour son projet de recyclerie mobile, comme 31 autres projets marseillais favorisant l’inclusion, la solidarité et l’engagement environnemental par le sport.
Une étape avant la création d’une recyclerie
La structure mobile est aussi une solution transitoire pour l’association, le temps de concrétiser son projet de recyclerie dans un lieu dédié. « On préfère prendre notre temps, car une vraie réflexion est engagée sur la manière dont on produira. On se dirige de plus en plus sur les moyens les plus écologiques possibles, ne serait-ce que pour nettoyer nos déchets. On veut pouvoir utiliser de l’énergie solaire, avoir un impact le moins fort possible sur l’environnement. Il faut que ce soit dans une démarche raisonnable et raisonnée », explique Emmanuel Laurin.
La recyclerie mobile devrait prendre la route à la rentrée. En attendant de tester l’atelier, Sauvage Méditerranée fait une escale estivale sur le marché de La Ciotat. Comme l’été dernier, vous pouvez échanger vos bouchons de bouteilles et autres déchets plastiques contre un bijou éco-conçu. Un deal payant pour la planète !