Depuis le 12 mai dernier, le food truck Le Bon Air stationne au pied de la Bonne Mère. À la carte : mélange de produits méridionaux et monastiques pour profiter du coucher de soleil et d’une vue panoramique sur tout Marseille.
Profiter d’un coucher de soleil en buvant un verre au pied de Notre-Dame-de-la-Garde, c’est désormais possible. Le food truck Le Bon Air s’est installé sur le terrain du sanctuaire depuis le 12 mai dernier. Juchée à 139 mètres d’altitude, la terrasse d’une cinquantaine de couverts et le service au comptoir permettent aux Marseillais et aux touristes de profiter d’une vue panoramique de la ville. À la carte, les produits méridionaux se mélangent parfaitement aux produits monastiques.
Ouvert encore jusqu’au 31 octobre, le food truck propose des services tous les jours de 16h à 21h. Cela permet une offre complémentaire au restaurant ouvert le midi à Notre-Dame de la Garde. Une volonté du père Spinoza, recteur de la basilique.
Une histoire de famille qui a séduit la basilique
Jon Nègre est le dirigeant de La French Cuisine. Cette entreprise de traiteurs est une affaire familiale, avec ses deux frères, Tom et Florian, ils se lancent ensemble dans l’aventure du food truck Le Bon Air. Tom est le chef cuisinier et Florian a été pendant un temps le directeur logistique, mais il s’occupe aujourd’hui de la gestion du food truck. En plus de cette fratrie, Le Bon Air compte une dizaine d’employés.
« Ce qui m’a plu dans ce projet, et qui va avec la basilique, c’est que ce soit un projet familial, on a besoin de soutenir les familles, tout ce qui se vit en famille », explique le père Spinoza. En effet, l’initiative de ce food truck vient du recteur lui-même.
Après avoir goûté à la cuisine des frères Nègre, l’économe de la basilique Anne-Sophie Houzel les a contactés. « Elle m’a dit qu’elle aimerait nous voir car elle avait plusieurs projets, dont un qui était de créer un nouveau point de restauration sur le site, pour accueillir différemment et un peu plus tardivement du public », explique Jon Nègre.
Le respect des valeurs du sanctuaire
Ce projet est inédit pour ce terrain privé depuis 1941. Mais le père Spinoza travaille depuis plusieurs années sur ce projet. « La colline est sacrée pour les Marseillais. On ne va pas mettre n’importe quoi autour de la bonne mère. Il fallait que le projet soit vraiment en accord avec la vie et les valeurs du sanctuaire ».
Mission accomplie pour Jon Nègre. De la carte à l’aménagement du terrain en passant par l’éco-responsabilité, le food truck remplit toutes les demandes de la basilique. « On a voulu travailler une carte qui soit très méridionale avec les icônes de la ville. » En plus de ce travail sur ces produits avec des fournisseurs proches géographiquement, les frères Nègre ont voulu utiliser des produits venant de monastères. « Sur la carte, il y a aussi des producteurs monastiques. On a des sirops, des vins de l’abbaye du Barroux dans le Vaucluse, de la charcuterie, du pâté et du fromage », détaille Jon Nègre.
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Ce food truck permet également de soutenir l’économie de la basilique, comme le souligne l’économe Anne-Sophie Houzel, « le sanctuaire est basé sur une économie de dons, de legs. Tout ce qui participe à sa vie, comme ce food truck, contribue à sa bonne tenue ».
L’éco-responsabilité, une valeur commune au food truck et à la basilique
« On s’est entouré aussi de prestataires notamment pour les packagings. Ils sont totalement éco-responsables. Tout ce que vous avez là, comme les gobelets, assiettes, couverts, est fabriqué en Europe », explique Jon Nègre.
Les frères Nègre travaillent également sur la revalorisation de l’ensemble de leurs déchets. « On a poussé la démarche jusqu’aux mégots de cigarettes, grâce à notre prestataire Tchao Mégot. Par exemple, sur un mois, on a recyclé 7 500 mégots », se félicite le gérant du food truck. Une volonté plus que partagée par le père Spinoza.
Un potentiel rendez-vous annuel pour Le Bon Air ?
Les frères Nègre sont ravis de ces premiers mois d’ouverture, avec une fréquentation qui ne cesse de croître selon les dire du gérant. « Là c’est une expérimentation pour voir comment le projet allait être accueilli. Après cette saison un point sera fait pour voir si on prolonge ou non ce projet », explique Jon Nègre.
Mais le père Spinoza se veut catégorique et ne se projette pas aussi loin dans le temps. « On vit cette année et on tirera les conclusions au terme de ce temps qui nous est donné à vivre ensemble ».