22 logements sociaux vont être créés dans l’hyper-centre d’ici 2023. Ils remplaceront les bureaux actuels de l’ancien hôtel de luxe du 19e siècle situé sur la Canebière, le Grand Hôtel Noailles.

Sur la Canebière, le Grand Hôtel de Noailles « a fait partie de la vague de grands hôtels de luxe bâtis dans la seconde partie du XIXe siècle à Marseille pour accueillir les riches voyageurs, rappelle l’historienne Judith Aziza, en déambulant dans les couloirs de l’édifice. Les gens venaient du monde entier avec l’essor de la navigation et la construction de la gare Saint-Charles ». Des personnalités comme Gandhi, Wagner ou Charles Trenet auraient également fréquenté l’établissement selon la Ville de Marseille.

Après avoir connu diverses vocations, pour finir par accueillir majoritairement des bureaux, le bâtiment « classé de type haussmannien » dans l’hyper-centre de Marseille sera désormais destiné « au logement social », annonce Claude Bertolino, directrice générale de l’Établissement public foncier (EPF) Provence-Alpes-Côte d’Azur, propriétaire du site.

Ce mercredi 2 mars, elle remettait symboliquement les clés du bâtiment au bailleur social Logirem afin qu’il réhabilite 1 200 m² pour créer 22 logements locatifs à loyers modérés. Une opération à près de 3,2 millions d’euros réalisée en partenariat avec l’EPF, la Ville de Marseille et la Métropole Aix-Marseille-Provence, et le soutien de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru).

Hôtel Noailles, Des bureaux transformés en logements sociaux dans l’ancien Grand Hôtel Noailles, Made in Marseille
Claude Bertolino (EPF) remet les clés à Fabienne Abecassis, directrice générale de Logirem

« C’est donc possible de faire du social en centre-ville ! »

Lors de son passage pour présider le comité de pilotage du Projet partenarial d’aménagement (PPA) du centre-ville fin janvier, la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, a annoncé 2 000 nouveaux logements à Marseille d’ici 2024. Dont une grande partie dans le cadre de la réhabilitation du centre-ville ancien et de la résorption de l’habitat indigne et dégradé.

Ces 22 logements « peuvent sembler une goutte d’eau », admet David Ytier (LR), vice-président de la Métropole délégué au Logement, à l’Habitat, à la Lutte contre l’habitat indigne et président de la SPLA-IN Aix-Marseille-Provence, chargée de piloter les opérations du PPA. « Mais c’est un grand symbole. Un concentré de tout ce que nous souhaitons faire et dupliquer ailleurs : la reconquête de l’existant, de l’habitat vacant ».

« C’est donc possible de faire du social en centre-ville !, reprend avec enthousiasme la maire de secteur des 1-7, Sophie Camard (Printemps marseillais). Et du social de droit, pas de fait », appuie-t-elle en direction des logements indignes et dégradés loués à bas prix dans le quartier par des bailleurs privés peu scrupuleux. Elle entend donc accompagner et accélérer ce type d’opération en appuyant « un objectif de mixité ».

Hôtel Noailles, Des bureaux transformés en logements sociaux dans l’ancien Grand Hôtel Noailles, Made in Marseille
Sophie Camard et David Ytier en visite sur le site

Des logements sociaux en duplex

Le permis de construire de cette opération conçue par l’atelier Donkjerkovic, architectes du Patrimoine, a été obtenu en août 2021 en vue d’un lancement des travaux au second trimestre 2022 et d’une livraison à l’été 2023.

Les 22 logements proposeront différentes typologies, du T5 au studio « car on se rend compte qu’il y a également des besoins de petits logements sociaux, précise Fabienne Abecassis, directrice générale de Logirem. Et de logements qualitatifs », insiste-t-elle, rappelant les grandes hauteurs sous plafond de certains étages « qui permettront la création de 4 duplex », selon l’architecte en charge du projet, Mathilde Rieu.

Hôtel Noailles, Des bureaux transformés en logements sociaux dans l’ancien Grand Hôtel Noailles, Made in Marseille
Les logements proposent des petits et grands balcons donnant sur la rue Papere, avec le marché de Noailles d’un côté et la Canebière de l’autre.

Les prix de location varieront de 220 euros pour les T1 à 370 euros pour les T3 et atteindront 650 euros pour les T5 précise Logirem. Le bailleur social a investi 1,777 million d’euros dans l’opération. L’Anru a participé à hauteur de 306 800 euros, la Métropole avec 334 000 euros et enfin 750 000 euros d’Action logement services.

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