De passage à Marseille pour présider le comité de pilotage du Projet partenarial d’aménagement (PPA) du centre-ville, la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, a précisé les premiers chantiers en cours.

« Rue d’Aubagne, les expropriations et travaux ont commencé. On a enfin des immeubles qui s’améliorent ». La ministre chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, est venue présider ce lundi 31 janvier le « troisième comité de pilotage depuis novembre 2020 sur la rénovation du centre-ville de Marseille. Autour de l’outil de partenariat exceptionnel construit avec la Métropole et la Ville ».

Il s’agit du Projet partenarial d’aménagement (PPA) lancé à la suite du drame de la rue d’Aubagne, pour mettre autour de la table l’État, la Ville de Marseille et la Métropole Aix-Marseille-Provence afin de financer et piloter le grand chantier de rénovation du logement.

L’objectif : « améliorer ou rénover 10 000 logements sur 15 ans » dans la deuxième ville de France. Un calendrier « ambitieux » pour la ministre qui estime qu’il « est tenu » pour le moment et entre en phase opérationnelle.

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2 000 logements d’ici 2024

« Nous avons programmé 2 000 premiers logements sur des îlots prioritaires ». À savoir, 4 zones de la Grande opération d’urbanisme (GOU) : « Deux à Noailles, une à la Belle-de-Mai et une dans le secteur Hoche-Caire », qui inclut la rue de Versailles. La société publique locale d’aménagement d’intérêt national (Spla-in), qui doit mener les opérations, va « devenir concessionnaire sur ces 4 îlots cet été » pour lancer « les actions concrètes à la rentrée […] On verra des travaux dans les rues du centre-ville de Marseille en 2022 ».

La livraison des 2 000 premiers logements est attendue « en 2024 », annonce la ministre. « Plus des interventions qu’on va faire pour réutiliser les immeubles déjà rachetés par la Ville et la Métropole ». Pour quel montant et avec quel montage financier ? La ministre ne le dit pas pour l’instant. Elle précise que des dossiers ont été déposés à l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) et l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Elles délibèreront « en mars. La somme de tout cela fera le budget ». 

Du côté des grandes copropriétés dégradées, « un travail de fond » est mené « avec un soutien dans les travaux d’urgence, puis des travaux de fond sur trois grosses copropriétés » : Bel Horizon, Bellevue et Maison Blanche.

Vigilance sur le relogement

La ministre relève que parallèlement, « des travaux ont déjà commencé sur une cinquantaine d’immeubles », des copropriétés, financés par l’Anah. « On visait 100 immeubles d’ici la fin 2022, donc 50 autres vont débuter ».

Afin d’inclure les habitants dans les orientations de ces grands chantier de rénovation urbaine, une concertation va débuter, menée par la Ville, qui va faire faire appel à une assistance à maîtrise d’ouvrage sur ce projet.

La question du relogement des personnes concernées par des opérations de rénovation est brûlante. Des milliers de personnes vont devoir trouver un nouveau toit pour faire place aux chantiers. « 600 familles sont concernées » estime-t-elle, « c’est un point de vigilance que nous avons relevé. L’État va continuer de financer ce relogement. J’ai annoncé 1,7 million d’euros supplémentaires sur le relogement ». Notamment pour mettre fin aux relogements « dans des hôtels, où il ne reste qu’une dizaine de familles, donc on est au bout ».

Relancer la création de logements à Marseille

Mais où trouver des logements, notamment sociaux, dans une ville en forte tension comme Marseille ? « Moins de 1 000 logements sociaux » sont agréés dans la ville chaque année, sur un total de « 2 500 nouveaux logements ». Alors que les besoins annuels sont estimés entre « 4 000 et 5 000 ».

« Il y a un travail collectif à reprendre pour produire plus de logements abordables à Marseille, alors que les prix augmentent et que la tension sur logement est plus forte ». Pour Emmanuelle Wargon, « c’est l’enjeu de 2022 : accélérer la construction ou la mobilisation de logements vacants ». Elle note que la Ville doit « accélérer l’octroi de permis de construire » pendant que la Métropole « retravaille son Programme local de l’habitat (PLH), le cadre général pour relancer le logement ».

De son côté, l’État propose un « contrat de relance du logement ». Une enveloppe de 1 500 € par logement « pour aider les opérations à sortir de terre et les équilibrer financièrement ». Cette somme, à destination des collectivités, doit financer les équipements publics liés aux opérations. Le gouvernement s’engage également à « rembourser aux villes les exonérations de taxe sur le foncier bâti pour les logements sociaux », et aider à trouver et fournir du foncier pour le logement.

Toutes ces questions doivent être au centre des « États généraux du logement demandés par le maire de Marseille », qui doivent se tenir « prochainement » avec tous les acteurs concernés. À noter que la visite de la ministre du Logement précède celle du Président de la République la semaine prochaine. À l’occasion de ses vœux à la presse, le maire Benoît Payan entendait profiter de sa venue pour « conclure un nouvel engagement majeur avec l’État », sur la question du logement.

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