Le Port de Marseille va donner une seconde vie à l’ancien silo à sucre qui longe l’A55 dans le secteur d’Arenc. Il lance un appel à manifestation d’intérêt pour cet immense bâtiment et les 10 000 m² attenants. Transit de marchandises, logistique, data center… Le lauréat doit être sélectionné en 2022.

C’est un bâtiment que l’on croise en arrivant ou en quittant Marseille par l’A55, à proximité du cap Janet. En bordure d’autoroute, il peut attirer l’œil par ses dimensions, 80 mètres de long et 45 mètres de large, son architecture industrielle un peu brutale et son immense toiture en pointe.

Et si vous vous demandez quelle est sa fonction, il n’en a plus depuis 2015, date de l’arrêt des activités de raffinage de sucre de l’usine Saint-Louis, à quelques centaines de mètres à l’Est. Jusque-là, l’édifice construit à partir de 1966, au même moment où le port devenait autonome, était un silo à sucre.

Après près de six ans d’inactivité, les autorités lui ont définitivement retiré cette fonction en 2021. C’est pourquoi le Grand Port maritime de Marseille (GPMM, ex-port autonome), lui cherche une nouvelle vocation.

À saisir : 10 000 m² sur le littoral

« Le GPMM a en effet engagé une démarche visant à dynamiser certains sites afin d’optimiser le développement de l’activité industrialo-portuaire », peut-on lire dans l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé en décembre.

Cet « espace d’environ 10 000 m², situé sur le domaine public maritime du GPMM », présente des intérêts de surface et de situation (entre le port et l’autoroute), comme le décrit la direction du port. Sans oublier les caractéristiques techniques, avec un silo et un immense hangar représentant plusieurs milliers de m² de bâti, reliés par des passerelles de transfert de marchandises, des quais de livraison…

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Du stockage de vrac au stockage de données

Cet équipement industrialo-portuaire pourrait intéresser différents porteurs de projets alors que le GPMM semble ouvert sur la future vocation du site. Il souhaite « accompagner l’implantation d’activités économiques essentiellement liées au secteur portuaire, industriel et logistique dans un secteur à enjeu et en mutation ».

En effet, alors que les activités de fret maritime et de transport pétrolier se concentrent majoritairement dans les bassins Est, à Fos-sur-Mer, la fonction des bassins marseillais évolue d’année en année. Si le transport de vrac et la logistique sont encore un enjeu dans ce port urbain, ainsi que le transports de passagers, on voit aussi se développer des activités liées au numérique.

Car en plus des navires, les quais de Marseille reçoivent désormais des câbles sous-marins venus du monde entier pour échanger leurs données avec l’Europe. Une situation qui attire des acteurs du numérique dans l’enceinte du port (comme les data-centers), également invités à se positionner sur le lot.

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Le nouveau locataire sélectionné cet été

Les projets pourraient donc être variés, et le port se dit d’ailleurs prêt à « envisager certaines requalifications et travaux aux abords du site ». Et même des aménagements du nouvel occupant. Il devra toutefois respecter le Plan local d’urbanisme intercommunal, notamment en termes de hauteur, plafonnée à 22 mètres.

Les candidats devront soumettre leurs propositions avant le 31 janvier 2022. Elles permettront au GPMM d’identifier « le potentiel de ce site en termes de développement économique et de valorisation domaniale tel que perçu par ces opérateurs ainsi que leurs attentes éventuelles ». Toutefois, il rappelle que cette logique d’optimisation « s’inscrit à la fois dans une recherche de soutien de la compétitivité des acteurs économiques, de préservation de l’environnement et d’intégration sociale ».

Cette première phase permettra donc d’identifier des acteurs économiques intéressés et les potentielles vocations du site pour définir les critères d’un véritable appel à projets. Il devrait être publié au printemps puisque le Port envisage de sélectionner le lauréat « à l’horizon de l’été 2022 », et de dévoiler alors le nouvel avenir du silo à sucre.


Retrouvez les premiers volets de notre série d’articles consacrée au Grand Port maritime de Marseille : 

> Avec son nouveau siège, le Grand Port maritime de Marseille veut s’ouvrir sur la ville [lire ici]

> Hervé Martel (GPMM) : « Je pense impulser une dynamique d’ouverture plus forte » [lire ici]

> Un voyage de ports en ports et à travers le temps au musée Regards de Provence [lire ici]

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