Après la rénovation des écoles, le maire de Marseille, Benoît Payan, s’attaque à un autre grand chantier : celui de la rénovation urbaine et du logement. Il saisira l’occasion de la visite du Président de la République en février pour conclure « un nouvel engagement majeur avec l’État », pour poursuivre la mutation de la deuxième ville de France.
« En 2022, je souhaite que l’on poursuive, de la même manière que l’on a fait en 2021, des actions qui ramènent de l’argent à la ville ». À l’occasion de sa conférence de presse de rentrée, le maire de Marseille, Benoît Payan est revenu sur les grandes réussites de l’année qui vient de s’écouler, « à bien des égards, inédite », même si « beaucoup de choses restent à faire ».
Gratuité des musées, ouverture de places d’hébergement pour les plus fragiles, lutte contre les violences faites aux femmes, la Voie est libre [qui reprendra le 27 mars 2022, ndlr], l’Été marseillais, l’accueil du Congrès mondial de la nature, la candidature pour faire partie des 100 villes décarbonées d’Europe, la réorganisation de l’administration…
L’année aura surtout été marquée par la concrétisation du grand plan de rénovation des écoles avec des engagements historiques de l’État : 400 millions d’apport en cash et 650 millions de garanties d’emprunt pour un total de 1,2 milliard d’euros. « C’est le plus grand chantier que la ville a initié depuis des décennies et ce ne sera pas le seul ».
🔴 Conférence de presse de rentrée du maire de Marseille, Benoît Payan, qui débute son discours sur la stratégie vaccinale qui va s’accélérer dans les jours à venir. pic.twitter.com/ksKH5w9Sfk
— made in marseille (@MadeMarseille) January 7, 2022
Faire de Marseille « la ville des possibles »
2022 s’ouvre avec un autre défi : celui de la rénovation urbaine, pour permettre à Marseille de « retrouver ce qu’elle a longtemps été : la ville des possibles ». Pour y parvenir, la Ville s’est employée à rechercher des financements auprès des partenaires, parmi lesquels l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) ou encore l’Agence nationale du sport.
À la suite d’un comité national d’engagement, au printemps dernier, l’Anru a confirmé sa volonté de développer des projets marseillais. 300 millions d’euros sont engagés pour trois premiers programmes de la nouvelle phase de l’Anru, soit l’équivalent du financement déployé sur l’acte 1 qui concernait 14 projets, qui ne sont pas encore achevés. « Nous avons fait un état des lieux et nous avons demandé, non pas la charité, mais un rattrapage républicain », souligne Benoît Payan.
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Une « rénovation sans précédent d’équipements » dans les quartiers
Des crédits qui permettront de débuter « des constructions de logements et une rénovation sans précédent d’équipements dans nos quartiers », poursuit le maire. Parmi lesquels : la plaine des sports et des loisirs, le centre social de la Busserine et celui de la Castellane. Suivront notamment le stade Philibert (14e), le centre social de la Bricarde (15e) ou la médiathèque de la Rose (13e). « C’est le quotidien des Marseillais qui va changer dans les prochaines années, ceux des quartiers populaires, du grand centre-ville, mais aussi des noyaux villageois trop longtemps oubliés ».
4 millions d’euros de l’Agence nationale du sport aideront à remettre à niveau les équipements sportifs. Des stades, des gymnases et le Dojo de Bougainville par exemple.
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Pour relancer la production de logement social
La question du logement sera au cœur des priorités de 2022. Même si la Métropole Aix-Marseille-Provence détient la compétence logement, ce sujet reste une urgence pour la Ville de Marseille, car « se loger dignement et à des prix raisonnables est devenu de plus en plus difficile ». À son échelle, la municipalité a créé une nouvelle direction du logement et de l’habitat indigne « pour plus d’efficacité ».
« Avec un budget de 48 millions d’euros sur 4 ans, nous accélérons les travaux d’office avec une montée en charge parce que nous sommes partis de rien », rappelle l’édile, au sujet du bâti dégradé et dangereux. Des mesures ont également été prises contre la spéculation et la vacance du logement, comme la régulation des plateformes de location en ligne et des résidences secondaires.
Parmi les marges de manœuvre pour faire bouger les lignes à la Métropole, la majorité souhaite la modification du Plan local d’urbanisme « pour abaisser le seuil de construction de logement social dans les opérations. Pour produire plus de logements sociaux, il faut que la Métropole accepte de modifier son PLUI pour nous laisser construire la ville telle qu’on l’entend ».
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En avril, les élus municipaux formulaient des propositions de révision du document d’urbanisme pour corriger, entre autres, la situation caractérisée par un fort déficit en logement très social. « Nous avons un véritable plan de relance des logements sociaux à engager à Marseille », déclarait d’ailleurs à ce titre Patrick Amico, il y a quelques mois. L’adjoint en charge de la politique du logement et de la lutte contre lʼhabitat indigne, dépeignait une situation toujours à flux tendu dans la cité phocéenne.
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Vers un nouveau coup de pouce de l’État ?
« Cela passe aussi par un travail de fourmi pour identifier l’ensemble des fonciers publics comme privés qui pourront demain accueillir de nouveaux logements pour toutes les Marseillaises et pour tous les Marseillais, exprime le maire. Aujourd’hui, nous avons déjà recensé plus de 30 immeubles dans le centre-ville qui pourront demain, accueillir, en lien avec les bailleurs sociaux du territoire, de nouveaux logements sociaux ».
Pour « bâtir, pas à pas, une ville harmonieuse qui permette à chacun de se loger, d’avoir accès à des équipements et à des espaces publics de qualité », le maire de Marseille profitera de la visite du Président de la République au mois de février pour conclure un nouvel engagement majeur avec l’État. « Je compte bien obtenir plusieurs centaines de millions d’euros sur la question du logement en 2022, mais il ne m’appartient pas aujourd’hui de faire des annonces ».