La Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence (CCIMP) a organisé, mercredi 10 mai, la rencontre entre une centaine d’entreprises de la métropole et le géant chinois du e-commerce Alibaba. Un événement pour mettre en exergue, d’une part, les opportunités qu’apporte le tourisme chinois sur le territoire de la métropole et, d’autre part, les intérêts des entreprises de la région PACA à développer leur activité en Chine via le e-commerce.

Alibaba et les 100 entreprises

, « L’Amazon chinois » Alibaba : clé du succès du commerce en Provence ?, Made in Marseille La plateforme chinoise, basée à Hangzhou en Chine, est le premier site mondial de vente en ligne à destination des entreprises en terme de volume, soit « trois fois plus important qu’Amazon » confie Sébastien Badault, directeur général Alibaba France. Côté en Bourse depuis le mois de septembre 2014, le géant chinois ne cesse de se développer à l’international, notamment grâce à son nom qui, depuis sa naissance en 1999, lui permet d’être connu dans le monde.

L’histoire d’origine persane d’Alibaba et les 40 voleurs identifie la plateforme à une réserve de richesses monnayables sur internet, qui en fait une richesse accessible et connue du monde entier. Aujourd’hui, Alibaba compte près de 450 millions d’acheteurs chinois actifs alors que seulement 50% de la population chinoise est connectée. Alibaba pèse ainsi plus de 60 % du marché de l’e-commerce chinois. À termes, l’entreprise espère atteindre les 2 milliards de clients sur l’ensemble de ses marchés à l’international.

Une ambition qui semble être partagée par Jean-Luc Chauvin, directeur de la CCI Marseille Provence. L’institution a réuni une centaine d’entreprises de la métropole pour leur donner de nouvelles opportunités en les rapprochant d’Alibaba et de ses marchés. Or, pour le moment, la métropole importe plus qu’elle n’exporte comme le confirme Jean-Luc Chauvin : « La Chine est notre deuxième fournisseur à l’international alors que nous sommes son douzième client ».

Le consul général de Chine, ZHU Liying, explique alors l’opportunité d’Alibaba pour la métropole : « Le e-commerce est une révolution en Chine, notamment à Hangzhou. Là-bas, vous n’allez pas faire vos courses avec un sac mais avec votre téléphone ! Le e-commerce n’empêche pas les hommes et femmes de se rencontrer, mais il permet de commercer facilement », met-il en avant.

, « L’Amazon chinois » Alibaba : clé du succès du commerce en Provence ?, Made in Marseille
Zhu Liying, le consul de Chine, Jean-Luc Chauvin, président de la CCIMP, Daniel Wertel, vice-président de la Fédération Française du prêt-à-porter féminin, Sébastien Badault, DG d’Alibaba France et Didier Parakian, adjoint au maire de Marseille délégué à l’Économie.

Méditerranée, ouvre-toi aux touristes chinois !

Pour Didier Parakian, fondateur de la société de prêt-à-porter éponyme et adjoint au maire de Marseille délégué à l’Économie et aux relations avec le monde de l’entreprise, la Provence est « une force magique où se mêlent French Touch, luxe et romantisme ». Il souhaite faire de la Provence un comptoir pour la Chine à long terme grâce notamment au port et à l’aéroport de Marseille Provence.

Daniel Wertel, vice-président de la Fédération Française du prêt-à-porter féminin, l’appuie : « La mode c’est du rêve et du business. Il faut que la mode intègre l’innovation, que ce secteur soit très en pointe avec les envies digitales ». Didier Parakian ajoute : « Pour que la marque marche, il faut créer un story-telling autour d’elle, un véritable ADN pour que le client étranger sache ce qu’il achète et pourquoi il le fait ».

Développer le e-commerce franco-chinois tout en développant le tourisme, c’est la double volonté des représentants. Jean-Luc Chauvin évoque l’art de vivre en Provence qu’il faut adapter en créant des solutions pour que les Chinois se sentent mieux et voyagent mieux. Le consul de Chine, Zhu Liying, explique : « La jeunesse chinoise évolue, elle ne va plus seulement dépenser des fortunes sur les Champs-Elysées à Paris. Il faut donc trouver des axes de développement sur le territoire de la métropole pour faciliter leur venue ».

Sébastien Badault témoigne des solutions déjà mises en place par la métropole. « Un partenariat avec la SNCF a été signé afin que les Chinois puissent acheter leurs billets de Chine, mais il faut développer les solutions pour qu’ils puissent acheter des billets sur internet pour se rendre au MuCEM par exemple », souligne-t-il.

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Sébastien Badault prône l’importance de développer le « Made in France for China » en créant une meilleure fluidité du commerce et des touristes. Pour cela, il indique qu’il faut diminuer le temps de transport des marchandises entre la France et la Chine, qui est aujourd’hui de 2 et 3 semaines. Son but est que les marchandises mettent 72 heures pour être acheminées, ce qui développerait davantage le trafic franco-chinois car les gens achèteraient plus souvent s’ils reçoivent rapidement leurs produits.

Pour Sébastien Badault, il faut aussi s’appuyer sur des marques connues avec des produits phares de la Provence : faire du Savon de Marseille, de l’huile d’olive et des calissons des références que les Chinois retrouvent après leur voyage en France par exemple. En effet, il explique comment, grâce à l’analyse des données de recherches des clients chinois, les produits français pas encore commercialisés sur Alibaba intéressent et représentent un énorme potentiel. « Cela prouve qu’il y a un réel marché à nourrir ! », ajoute-t-il.

Jean-Luc Chauvin mise, lui, sur le potentiel des PME (petites et moyennes entreprises) en Provence à se lancer dans le e-commerce et plus particulièrement dans le e-commerce asiatique. « Le e-commerce demande de l’organisation pour gérer les flux et les stocks, mais c’est aussi moins cher », souligne-t-il.  Pour Richard Girou, directeur général d’Ollygan et de l’UPMH (Union des Professionnels de la Mode et de l’Habillement), le moyen de développer rapidement son économie passe également par les salons, même s’ils coûtent cher à l’étranger, environ deux fois plus cher qu’en France.

Richard Girou met aussi en garde les entreprises qui voudraient se lancer à l’étranger. « Faites attention à déposer votre marque pour ne pas vous la faire voler ! », alarme-t-il. Didier Parakian appuie cette théorie : « J’ai commercialisé Didier Parakian, ma marque de prêt-à-porter en Chine, et je me suis rendu compte qu’ils l’avaient appelé « DP ». C’est plus facile à prononcer pour un Chinois que Didier Parakian. Au final DP a été impossible a récupéré ».

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Margot Geay

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