Le So Good MAIF Festival proposait ce vendredi un « Déjeuner sous contrainte climatique ». L’objectif ? Montrer que l’adaptation à la hausse des températures peut se traduire par une gastronomie appétissante.

« Un bon repas vaut mieux qu’un long discours. Ou qu’un rapport chiffré du GIEC. C’est plus digeste ! », formule Yasmina Auburtin-Mezaoui (photo de Une). La responsable éditoriale du So Good MAIF Festival, qui se tient à la Friche la Belle de Mai, finit son dessert.

Sur une feuille de figuier, une poire pochée surplombe un praliné aux éclats de noisettes, pistaches et sésame, et délivre un goût chocolaté. « Tu t’es fait avoir, c’est de la chicorée ». Zéro chocolat, donc zéro cacao. Écarté pour son impact environnemental et carbone.

Mais face au réchauffement climatique qui se profile, le fond du propos exprimé dans l’assiette, c’est que « même sous 50 degrés, on pourra se régaler grâce à la créativité et l’adaptation ».

C’était en effet le défi lancé par ce festival des transitions aux équipes du restaurant Les Grandes Tables. La cheffe Aurore Danthez en tête, déjà engagée sur ces questions, est partie se former au Cameroun à une cuisine composée de produits cultivés sous climat chaud.

climatique, Un grand festin réinvente la gastronomie sous 50 degrés face au changement climatique, Made in Marseille
Les desserts du déjeuner sous contrainte climatique.

Qu’est-ce qui pousse sous 50 degrés ?

Un « déjeuner sous contrainte climatique » réunissant des centaines de convives ce vendredi. Où le pourpier, plante qui pousse facilement au sec, se fraie une place sur une farinata italienne, composée de farine de pois chiches, accompagnée de la sauce mole dont la recette vient du chaud Mexique.

« Un dialogue de cultures essentiel, glisse au passage Yasmina Auburtin-Mezaoui. Alors que les repas restent des lieux d’échange, de partage d’opinions, de débat. Contrairement aux réseaux sociaux ».

Mais c’est avant tout une projection concrète de l’alimentation de demain que propose le festival. Car les prévisions climatiques des chercheurs pour la Provence font suer d’avance. Avec des températures qui montent plus vite qu’ailleurs, une hausse moyenne estimée entre 4 et 5 degrés d’ici la fin du siècle, et des épisodes extrêmes de 50 degrés dans les prochaines décennies.

climatique, Un grand festin réinvente la gastronomie sous 50 degrés face au changement climatique, Made in Marseille

L’adaptation au climat : « une expérience gourmande et désirable »

« Nos assiettes sont en grande partie responsable du changement climatique », rappelle Yasmina Auburtin-Mezaoui. Mais, au-delà de prôner une alimentation moins impactante, ce grand festin visait surtout à préparer les papilles « à l’adaptation nécessaire de nos repas, de notre gastronomie. Le climat va l’imposer ».

Toutefois, loin de voir la transition « comme une punition, ce déjeuner montre concrètement que ça peut être une expérience gourmande et désirable. Avec une cuisine colorée, inventive, nouvelle ».

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Le pois chiche future star de l’alimentation provençale ?

Facile à cultiver, très peu gourmand en eau et nourrissant, le pois chiche semble avoir le vent en poupe. Les cuisiniers commencent à le décliner sous toutes ses formes, avec des recettes traditionnelles locales comme des inspirations du monde entier.

Le directeur des Grandes Tables, Fabrice Lextrait, note que « sa production se relance sur le territoire. Pour le Kouss Kouss festival et ses 5 000 couscous, nous nous sommes approvisionnés dans un rayon de 70 kilomètres ».

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