De mars à novembre, sur les îles du Frioul, le centre de vacances Léo Lagrange accueille un large public. Durant la période estivale, il fait le bonheur d’enfants venus de tous les horizons.
« Vous êtes là pour faire du snorkeling », annonce Gaspard, membre du club de plongée Sensations Bleues. Dos à la mer, il fait face à un groupe de six adolescents du centre social Les Musardises (15e). Attentifs, ils écoutent les consignes et la présentation des équipements. La bouée « pour s’aider si besoin », le masque et tuba et surtout la combinaison dont « il faut mettre la capuche pour ne pas avoir froid ».
La majorité d’entre eux se sont déjà rendus en vacances quelques jours sur les îles du Frioul, toujours dans le cadre du centre social. Mais pour la première fois, ces jeunes ont l’occasion de pratiquer l’exploration des fonds marins. En eau peu profonde, ils peuvent admirer la précieuse biodiversité que l’archipel abrite. Face à ce nouvel univers, cris de joie et éclats de rire du groupe retentissent au loin sur les rochers.
« Ici, c’est un environnement idéal. Tout le monde lâche prise », sourit Marie-Hélène Tomasi, directrice de l’établissement Léo Lagrange. Chaque été, elle voit le centre de vacances atteindre 95 % de fréquentation d’enfants et d’adolescents. Là où ils représentent 75 % du public sur la période d’ouverture de mars à novembre.
« Une jolie mixité »
« La provenance des groupes d’enfants, c’est environ 30 % des comités d’entreprise, 20 % des associations et les 50 % qui restent, des équipements sociaux de la ville de Marseille », indique Marie-Hélène Tomasi. La répartition des 154 lits se fait donc ainsi en règle générale.
« Qualité de l’environnement, équipe professionnelle, convivialité » et surtout « une jolie mixité », c’est l’esprit du Village des Gréements selon sa directrice. Ici, la mixité est « réfléchie » explique-t-elle. « On préfère recevoir par petits groupes de tous les horizons pour qu’il y ait un échange de culture ».
Et la recette semble fonctionner. Pour que tout se passe bien, c’est un jeu d’équilibre qui se met en place comme l’explique la directrice du centre. « On travaille beaucoup avec eux. On met certains groupes dans des salles ensemble. Et on les invite à échanger ». Une initiative qui permet de « ne pas récupérer toutes les difficultés d’un même quartier. Parce que forcément, si on rassemble 150 enfants du même quartier, ils vont reproduire ici les difficultés qu’ils peuvent avoir là-bas », explique-t-elle.
Le centre de vacances reçoit en ce moment de jeunes Sahraouis sur une période de deux mois. Ils côtoient ainsi les groupes d’enfants des centres sociaux, de comité d’entreprise ou des groupes de plongeurs qui viennent passer leur diplôme sur les îles.
Tous font les diverses activités proposées par le centre. Ping-pong, pétanque, balades découvertes et jeux de société sont au programme. Tandis que les activités nautiques, voile, canoë, kayak de mer, paddle, plongée, snorkeling sont à prévoir. « On tient également à faire des activités de sensibilisation à l’environnement avec les associations Women for sea ou Surfrider ».
Un lieu ouvert à tous les événements
La directrice traite tous les « usagers » de la même manière. « Les bungalows sont configurés avec un dortoir fille, un dortoir garçon et l’équipe encadrante. Vous ne pouvez pas privatiser les chambres. Et je ne veux pas changer ça. Si vous venez ici, c’est aussi parce que vous adhérez à un environnement ».
La mixité social entre les occupants, c’est la force du centre. « Parfois, il peut y avoir un peu d’animosité entre certains groupes, reconnaît Marie-Hélène Tomasi. Mais au final, les cadres et les jeunes des quartiers se retrouvent à discuter et à jouer à la pétanque ensemble en maillot de bain, et tout se passe bien ».
Mais le centre ne reçoit pas que des enfants. « On a aussi des séminaires d’entreprise, des événements familiaux, des mariages ou des anniversaires », tient à souligner Marie-Hélène Tomasi. Seuls les groupes sont acceptés dans ce lieu hors du commun.
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