Élue depuis 2001, la maire LR d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains, 79 ans, a annoncé sa démission le 1er septembre, invoquant des « raisons de santé ». Sa fille, Sophie Joissains (UDI) est candidate à sa succession. Anne-Laurence Petel, conseillère municipale d’opposition et députée LREM, veut de nouvelles élections municipales.

« C’est avec une vive émotion et un serrement de coeur que je me vois contrainte pour des raisons de santé de démissionner de mes fonctions de maire d’Aix-en-Provence. Durant plus de vingt ans, j’ai consacré ma vie aux Aixois et à notre ville que j’aime passionnément. J’éprouve une grande fierté au regard du travail accompli ». Le 1er septembre, Maryse Joissains a annoncé sa démission.

Pas de conférence de presse. Juste un communiqué, sa santé ne lui permettant pas « de faire face à cette nouvelle émotion. Ce renoncement est difficile pour une personnalité comme la mienne qui a passé sa vie personnelle, professionnelle et politique à lutter, même quand les combats semblaient perdus d’avance »

Elle y rappelle ses victoires dans les affaires du sang contaminé et de l’amiante, dans les années 1980 et 1990 qui l’ont mises en lumière en tant qu’avocate à la cour d’appel d’Aix-en-Provence, ou encore son combat contre la Métropole. « J’ai toujours été guidée par des positions que je pensais justes », exprime-t-elle, ajoutant que ces engagements lui ont valu de « solides ennemis. Souvent haut placés ». La démission prendra effet à compter du 15 septembre. L’ancienne députée UMP restera élue au sein de l’équipe municipale, lui permettant de rester à la tête du Conseil de territoire du Pays d’Aix.

Sophie Joissains « prête à relever le défi »

Ensuite, c’est sa fille Sophie Joissains (UDI), ex-sénatrice des Bouches-du-Rhône (de 2008 à 2020) et actuelle deuxième adjointe à la Culture, qui devrait lui succéder dans le fauteuil de maire, au terme d’une élection interne du conseil municipal prévue le 24 septembre. « Elle m’a demandé de me présenter, j’ai rencontré les élus de la majorité présidée par Gérard Bramoullé. Les élus manifestent une belle unité derrière cette candidature », nous confie-t-elle en marge de la conférence des maires. Emue, mais « prête à relever le défi ».

Cette candidature n’est pas du goût de l’opposition, pour laquelle cette démission n’est pas une surprise. « Nous avions d’ailleurs plusieurs fois répété qu’elle avait conscience de ne pas être en mesure d’aller au bout de son mandat », dénonce la députée LREM, Anne-Laurence Petel, et présidente du groupe Aix au Cœur. Candidate malheureuse de l’élection municipale, elle pointe le « mandat de trop » de sa rivale, tout en lui souhaitant un prompt rétablissement.

« Une ville n’est pas un héritage »

Anne-Laurence Petel veut mettre un coup d’arrêt à la dynastie des Joissains. La ville d’Aix-en-Provence a été dirigée de 1978 à 1983 par Alain Joissains, le mari de l’actuelle édile. « Une ville n’est pas un héritage », écrit-elle dans un communiqué de presse, appelant à une démission du conseil municipal, pour ouvrir de nouvelles élections. Un scénario peu probable au regard du soutien apporté à l’ex-sénatrice des Bouches-du-Rhône et à celle que les Aixois appellent par son simple prénom « Maryse » ou encore « Madame le maire ».

Maryse Joissains avait été confortablement réélue en juin 2020, pour un quatrième mandat dans une triangulaire, avec 43% des suffrages. Depuis 2020, la maire aixoise fait face à des ennuis avec la justice. En décembre 2020, elle était condamnée à huit mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics, avant qu’un pourvoi en cassation ne lui permette de rester en fonction. Sa démarche intervient avant un ultime jugement attendu les 29 septembre prochain.

En attendant que le conseil municipal ne se réunisse, c’est l’actuel premier adjoint Gérard Bramoullé, qui assure l’intérim.

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