Le Rouge Français fabrique des rouges à lèvres conçus à partir de plantes tinctoriales comme la garance, les fruits de sureau ou encore la patate douce. Développée au sein de l’incubateur marseillais Obratori depuis 2019, la start-up propose des produits certifiés bio, vegan et éco-responsables.

Salem Ghezaili et sa compagne Elodie Carpentier ont créé Le Rouge Français, une marque de rouges à lèvres éco-responsables et bio, fabriqués à partir de plantes tinctoriales.

« Lorsqu’Elodie était enceinte, elle faisait attention à ce qu’elle mangeait et ce qu’elle mettait sur sa peau. Du côté des soins, elle trouvait des produits sécuritaires mais dans le maquillage, il n’y en avait aucun. Elle scannait les produits et se rendait compte qu’ils étaient tous controversés », se rappelle Salem, que nous rencontrions il y a quelques jours.

Ingénieure en biotechnologie et passionnée par la botanique, Elodie décide donc de fabriquer ses produits elle-même, dans sa cuisine, à l’aide de colorants végétaux et de simples casseroles : « C’est comme ce qui se faisait en Mésopotamie pour les premiers maquillages, on réadapte simplement ce savoir-faire », continue le co-fondateur.

En 2019, le duo crée ses trois premiers rouges à lèvres lorsqu’il rejoint l’incubateur marseillais Obratori : « Ils ont adhéré à notre démarche innovante et dans l’air du temps, à notre socle de valeurs très fort qui va au-delà de la coloration végétale » entame Salem ; car, même si leur méthode unique est leur marque de fabrique, ils utilisent aussi 85% d’ingrédients bio, « bien au-delà des 20% demandés pour être labellisé » ajoute le co-fondateur.


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« Maintenir la biodiversité, la culture et le savoir-faire »

« Sur le marché, les marques conventionnelles utilisent exclusivement du colorant issu de la pétrochimie. Et dans le bio, ils utilisent du mica et de l’oxyde de fer. Le mica est une pierre minérale aux propriétés donnant un aspect brillant, elles sont ramassées en Inde par des enfants », déplore Salem.

Dans ses préparations, Elodie, elle, n’utilise rien de tout cela : garance, roucou, fruits de sureau, patate douce… grâce à des procédés d’extraction, elle récupère leur couleur ainsi que leurs propriétés biologiques comme l’hydratation et la protection. Les ingrédients sont certifiés bio et vegan.

Ils sont cruelty free et favorisent le sourcing local : s’ils ne viennent pas de France, ils sont cultivés dans leur pays d’origine : « On est dans une démarche locale dans le sens où on priorise les filières dans lesquelles les plantes sont endémiques des régions. Le roucou, par exemple, vient du Sri Lanka. C’est comme ça qu’on maintient la biodiversité, la culture et le savoir-faire », complète Salem.

Ce choix de ne pas ramener la production en France vise à éviter de créer un déséquilibre dans la biodiversité : « On appelle ça de la biopiraterie, c’est-à-dire que l’on s’approprie des ressources ou des connaissances autochtones. Le niveau d’impact sur ce sujet n’est pas encore bien connu. Ça peut sembler anodin mais deux conventions internationales luttent contre cette pratique », insiste le co-fondateur.

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Premier écrin transparent et biosourcé

Pour aller plus loin dans leur démarche, Elodie et Salem ont créé un contenant à l’image de leurs rouges à lèvres, transparent et biosourcé  : « Il n’est pas fait avec un plastique propre, comme on pourrait s’y attendre. C’est le premier écrin fabriqué à partir d’huile de ricin polymérisé. Il est rechargeable donc il n’y a plus qu’à acheter des cartouches pour les interchanger », explique Salem.

Pour cela, le Rouge Français fournit une enveloppe prépayée dans laquelle il est possible de retourner l’écrin ainsi que la cartouche terminée. Cette dernière est ensuite recyclée et l’écrin est renvoyé avec, à l’intérieur, une nouvelle cartouche.

L’entreprise vient de terminer une levée de fonds s’élevant à un million d’euros qui va lui permettre de diversifier son offre : en début d’année prochaine, elle compte élargir sa gamme avec la création de mascaras, blush et autres produits de maquillage. Si aujourd’hui, une vingtaine de concept-stores vendent leurs rouges à lèvre à travers la France, ils seront disponibles dans une quarantaine de magasins d’ici la fin de l’année.
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