Le créateur du collectif des « Couturiers solidaires du Sud », Jocelyn Meire, a investi ses nouveaux locaux rue de la République avec l’atelier Fab@Fask. Son objectif : créer un lieu d’expression et de transmission pour les acteurs économiques de la filière mode, et relocaliser la production textile à Marseille.
L’atelier Fab@Fask ou la Fabrique de Fask, a investi son nouveau QG au 18-20 rue de la République en début du mois de juin. Dans les anciens locaux du magasin Desigual, Jocelyn Meire, le fondateur de l’atelier ainsi que de l’association Fask, y a transféré son activité de fabrication de masques, entreprise au début de la crise sanitaire.
Même si le marché du masque est en déclin, l’entrepreneur n’en a pas fini et souhaite mettre en place, avec l’atelier Fab@Fask, un lieu d’événements, de partage des talents locaux ainsi qu’un atelier de production textile avec des couturiers travaillant à domicile : « Il y a trois semaines, j’ai écrit à nos 900 couturiers bénévoles. Je leur ai envoyé un mail expliquant ce qu’allait devenir l’atelier, c’est-à-dire un atelier ayant vocation à les rémunérer pour la confection de masques et pourquoi pas, un jour, d’autres choses tant qu’on y est », confie le fondateur.
En tout, 34 couturiers ont été retenus par Fab@Fask. Les nouveaux quartiers de Fask, eux, ont été aménagés du sol au plafond par des artisans locaux. Au milieu de la grande salle, on retrouve donc des mannequins mis à disposition par La Bonne Accroche, un fabricant de buste et membre de l’association Fask. Une autre adhérente, Julie Julien, s’est occupée de les styliser avec des tulles roses et des masques. Les murs sont, quant à eux, habillés des oeuvres du photographe Patrick Amsellem.
Les vitrines de l’atelier devraient changer régulièrement et permettront de mettre en avant les créations de nouveaux stylistes en herbe de Fask : « Je veux que ce lieu devienne un lieu d’expression, de démonstration, de ce que l’ensemble des acteurs économiques de la filière mode en région savent faire », insiste Jocelyn Meire.
Un espace pour les jeunes créateurs
Grâce à ce lieu, Jocelyn Meire souhaite créer de l’emploi et également mettre en place des formations afin de créer une transmission des savoirs. Par la même occasion, il espère relocaliser la production textile en France afin de favoriser le circuit court : « On est souvent sollicités par des jeunes créateurs ou des petites marques qui font des volumes assez restreints et qui ont besoin d’ateliers pouvant confectionner leurs créations, pantalon, chemise, pull, peu importe. Sauf qu’on voit bien qu’on a pas assez de capacité de production sur ce territoire, donc ces jeunes marques sont parfois très freinées dans leur capacité de développement parce qu’elles ne trouvent personne qui puisse produire ici. Et ne pas produire ici veut dire produire ailleurs, plus loin. C’est potentiellement plus compliqué à mettre en oeuvre et plus cher », déplore Jocelyn Meire.
Dernière nouveauté, le fondateur de Fask compte organiser, jusqu’à fin juillet, des « breakfask » : ces sessions, organisées tous les mardis matin à l’heure du petit-déjeuner, seront l’occasion de partager le début de matinée avec café et croissant, ponctuées par l’intervention d’un expert sur une thématique différente à chaque édition. Des rendez-vous créés dans le but d’accompagner les nouveaux entrepreneurs dans le développement de leur entreprise, des problématiques comme la communication digitale, l’image de marque ou encore le financement de l’entreprise, en particulier dans l’univers de la mode, seront abordées.
La première édition a eu lieu le 16 juin 2020 : « Pour ce breakfask de reprise, on était plus dans les retrouvailles, donc pas de thème d’expertise prévue. C’était surtout l’occasion de présenter l’espace et de se retrouver autour d’un café », explique le fondateur.
Mais dès la session suivante, place au partage du savoir-faire français !