Après le stade Orange Vélodrome, le Parc Chanot devient la deuxième entité événementielle de la métropole certifiée Iso 20121. À quelques mois du Congrès mondial de la nature, cette distinction vient saluer les actions menées par la Safim dans le domaine du développement durable.
Afin de pouvoir accueillir le Congrès mondial de la nature, la Safim a engagé l’ensemble de l’entreprise dans la démarche de certification Iso 20121. Cette norme spécialement créée pour la filière événementielle, vise à améliorer la performance globale de l’entreprise tout en favorisant le progrès social et en limitant autant que possible les impacts néfastes pour l’environnement.
Ainsi la Safim rejoint le cercle très fermé des structures événementielles qui possèdent cette certification, qui atteste le système de management responsable du gestionnaire du Parc Chanot, sur deux volets principaux : l’accueil et l’organisation de grandes manifestations.
Le label a été remis vendredi 5 juillet, par Rayssa Rivero, de la BSI, organisme de certification professionnelle, à Loïc Fauchon, président directeur général de la Safim, en présence de Monique Cordier, élue à la Ville de Marseille et de représentants du ministère de la Transition écologique et solidaire. « Sur 50 entreprises françaises de différentes tailles une vingtaine ont la certification BSI, explique Rayssa Rivero. Nous pouvons certifier une entreprise, mais également un événement, comme par exemple la Cop 21 [sur le climat, en décembre 2015] premier événement certifié sur le territoire ».
« Cette démarche doit devenir une évidence »
Si l’élément accélérateur de cette certification a été la candidature de la France, et donc de Marseille, à l’accueil du Congrès mondial de la nature, Marc Strauss, directeur de projets Grands événements internationaux auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire, insiste sur le fait que ce type de démarche doit devenir « une évidence. La démarche de la Safim est très importante, elle fait partie des choses qui doivent entrer dans le paysage local, d’autant que cela participe à l’attractivité du territoire. Et nous allons aller plus loin, sur la gestion des déchets, la restauration… »
L’obtention de la certification devrait permettre à moyen terme de concrétiser certains projets : encourager les organisateurs à ne plus utiliser de moquettes jetables et à améliorer le tri, achever l’accessibilité PMR au palais des Arts, dernier bâtiment du site à aménager, progresser sur la pérennisation de bonnes pratiques suite à l’accueil de manifestations exceptionnelles… Pour autant, cela ne constitue en rien « une fin en soi », souligne Loïc Fauchon. « Tout commence le jour où l’on obtient la certification ».
« C’est un énorme travail d’introspection de l’entreprise »
Longtemps sceptique sur la pertinence de ces « labels » le PDG de la Safim a « changé d’avis » sur le sujet. « C’est un énorme travail d’introspection de l’entreprise, une réflexion sur l’avenir, une remise en question, et en ce sens, les certifications sont utiles. C’est le fruit de la culture d’une entreprise ». C’est pour lui l’occasion de rappeler que le chiffre d’affaires induit par l’ensemble des activités de la Safim représente 1 milliard d’euros pour le territoire. « Le Parc Chanot génère bien plus d’activités économiques que son voisin qui s’occupe de foot », ajoute-t-il. « La veille de la foire de Marseille, 5 000 personnes travaillent sur le site, et durant dix jours, le panier moyen est de 250 euros/personne pour 350 000 visiteurs. Nous avons une responsabilité immense car nous sommes au cœur de l’activité économique de la ville et notre raison d’être est avant tout la satisfaction du public ».
Les enjeux sociaux au cœur du Congrès mondial de la nature
Au-delà de la certification, la Safim a affirmé rester « ouvert et flexible » pour répondre jusqu’à la dernière heure aux demandes et exigences à la fois de la France et de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Justement, les enjeux sociaux seront au cœur des attentions de l’organisation du Congrès mondial de la nature. L’événement s’inscrira dans une double logique : économie circulaire et bas carbone ; et sera exigeante au sujet des matériaux utilisés : provenance, suite de leur cycle de vie (réutilisation, recyclage…).
L’offre de restauration représentera une opportunité pour valoriser les circuits courts, le bio, et pour lutter contre le gaspillage alimentaire. L’organisation s’attachera aussi à réduire au maximum les impacts liés au déplacement des participants et à assurer leur compensation par des projets locaux et internationaux.
Pour atteindre les objectifs fixés en matière de développement durable, « une forte mobilisation des acteurs du territoire, particulièrement les collectivités locales et la Safim, avant, pendant et après l’événement sera recherchée », indique le ministère de la Transition écologique et solidaire. Des établissements scolaires et des universités, des entreprises et des ONG seront également sollicitées. « L’événement a pour ambition de fédérer tous ces acteurs autour de la biodiversité. » Au-delà, l’UICN indique qu’elle veillera à ce que les actions, les efforts et les dynamiques suscités s’inscrivent durablement sur le territoire. « La Safim montre aujourd’hui qu’elle s’associe à cette ambition. »
La certification est soumise à un audit de la BSI chaque année, pour mesurer, vérifier et améliorer les actions mises en place, puis un audit de renouvellement sera effectué au bout de la troisième année.
En quelques chiffres :
- 29 % de déchets valorisés entre janvier et avril 2019 contre 18% entre janvier et avril 2018 : soit 11% gagnés sur le taux de recyclage en améliorant la gestion des déchets.
- 3 720 kilos de moquette valorisés énergétiquement à l’occasion d’un test mené en mars 2019 avec pour but de proposer une alternative à l’enfouissement, alors qu’aucune filière de valorisation n’existe pas encore en France pour ce type de déchet.
- 65 % de fournisseurs situés en Provence-Alpes-Côte d’Azur : une proximité bénéfique pour le tissu économique et pour l’environnement.
- 1 600 kilomètres évités sur les 4 premiers mois de l’année grâce à un meilleur remplissage des bennes de tri sélectif par rapport à l’an dernier : ce qui équivaut à un aller-retour Paris-Marseille et à 54 camions de moins sur l’autoroute entre Marseille et Aubagne
- Une réorganisation interne, accompagnée par un responsable qualité, et qui se traduit notamment par la création d’un poste de régisseur en charge de la coordination nettoyage et tri.
A lire aussi