Nous avons rencontré Martine Vassal, pour évoquer les urgences en matière de transports afin d’améliorer la mobilité des habitants, mais aussi pour parler de l’habitat indigne, de la question des PPP pour les écoles et le stade Orange Vélodrome, des aides que le territoire attend de l’Etat. Retrouvez notre interview « Clap ! Politique » en vidéo à la fin de l’article.
La présidente (LR) de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du Département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, vient d’annoncer une série de projets de transports qui verront le jour d’ici à 2025 sur le territoire. « Notre priorité, c’est de créer un véritable réseau de transport à la hauteur des besoins de notre territoire ». Sans transport, pas d’accessibilité, « sans accessibilité, pas d’attractivité ». Voilà comment l’élue résume en quelques mots la situation d’urgence dans laquelle se trouvent Marseille et les villes alentours. « Il faut offrir aux habitants de la plus vaste Métropole de France, aux visiteurs et aux entreprises un système de mobilité performant, innovant et propre ».
La Métropole Aix-Marseille-Provence, largement en retard en matière de mobilité par rapport aux métropoles de Paris ou Lyon, attend le soutien de l’Etat pour l’aider à financer ses projets de transports. Un agenda de la mobilité, dévoilé en 2016, fait état d’un besoin de 3,5 milliards d’euros d’ici 2025 et 12 milliards d’ici 20 ans. Le tout doit permettre la construction de nouvelles lignes de tramway dans Marseille pour connecter les quartiers, d’aménager des voies de cars sur les autoroutes pour fluidifier le trafic pendulaire avec les villes alentours, notamment Aubagne et Aix-en-Provence, de remettre sur les rails le Val’Tram entre Aubagne et La Bouilladisse, ou encore de construire des pôles d’échanges et des parkings relais, mais aussi, un métro jusqu’à Saint-Loup, dont le montant avoisine les 850 millions d’euros, si l’État met la main à la poche. Sa priorité reste pour l’instant les tramways.
La question de l’aide de l’Etat pour la création d’un Etablissement public de la mobilité
Le 29 janvier, Martine Vassal envoyait une lettre à Elisabeth Borne, ministre des Transports, pour la sensibiliser une nouvelle fois sur « l’urgence économique, sociale, environnementale » à agir. Dans ce courrier, la présidente de la Métropole en appelle à la création d’un « Établissement public d’Etat fiscalisé, consacré essentiellement au financement des projets. (…) À l’instar de ce qui a été fait pour le Grand Paris, il est indispensable de déployer des moyens exceptionnels pour rattraper le retard accumulé dans la 2e métropole de France ».
« Cet Etablissement public pour la mobilité n’est pas prévu dans la future Loi LOM (Orientation sur les Mobilités), qui sera prochainement discutée. C’est pourquoi je veux saisir les Parlementaires : Députés et Sénateurs. Comme ce fut le cas pour les opérations d’Euroméditerranée, nous avons besoin de l’Etat. Assoiffer les territoires n’est pas une solution », a-t-elle évoqué ce matin en conférence de presse, faisant écho à son courrier. Pour l’instant, en substitution des aides de l’État, le Département a engagé 300 millions d’euros et prévoit d’en rajouter 220 millions pour venir en appui de la Métropole. La Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur est également un soutien de poids, notamment via les aides de l’Union Européenne, mais « un tel niveau d’effort ne pourrait être soutenu sur le long terme » explique Martine Vassal dans son courrier.
« Il faut sortir du tout-automobile et réduire la pollution dans la métropole, ce qui devra nous conduire à articuler cela très fortement avec l’Agenda Environnemental commun, adopté en décembre par le Département et la Métropole », nous confie l’élue. « Nous sommes dans un moment de vérité. Le président de la République regarde du côté de chez nous et démontre régulièrement son attachement à Marseille, le gouvernement vante nos atouts et les perspectives qui s’offrent à notre territoire. (…) Alors je lui dis, « Monsieur le Président, il faut que l’Etat nous aide aujourd’hui ». Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour ».
Les projets de transports sur la métropole d’ici à 2025
Ce matin, Martine Vassal a annoncé les projets de transports que la Métropole allait poursuivre dans les prochaines années : tramway, cars, Val’Tram, pôles d’échanges, retrouvez les projets en images en cliquant sur les pastilles.
Un plan vélo dévoilé au printemps
Alors qu’il y a quelques jours, la Métropole relançait le projet de piste cyclable sur la Corniche (tout savoir par ici), Martine Vassal nous confirme sa volonté de déployer un plan vélo qui sera dévoilé au printemps. Pour l’élue, plus question de dessiner des bandes cyclables sur la chaussée, dès que la largeur des voies le permet « il faudra faire des vraies pistes cyclables, séparées des voitures », comme c’est le cas sur le chantier qui va démarrer sur le cours Lieutaud. La bande cyclable de la rue Paradis ? Elle ne l’aurait pas faite comme ça, noue avoue l’intéressée, qui nous confie ne pas aimer les contre-sens cyclables qui frôlent les véhicules, préconisés dans les zones à 30 km/h.
Le Clap ! Politique : transports, logement indigne, écoles, stade, municipales en vidéo
Retrouvez Martine Vassal dans Clap ! Politique, les rencontres de made in marseille avec les personnalités politiques du territoire :