Véritable monument du patrimoine national et marseillais, le Marégraphe qui mesure le niveau zéro des altitudes françaises depuis 1884 avait besoin d’une restauration. Après un appel aux dons et une participation de la Région, l’horloger et meilleur ouvrier de France, Thierry Gibernon, lui a donné une seconde jeunesse.

Ça y est ! Après de longs mois d’un travail d’horloger (au sens propre), le Marégraphe a retrouvé sa place en contrebas de la corniche Kennedy, et repris ses mesures du niveau de la mer, ce lundi 10 septembre 2018.

Un appel aux dons avait été lancé en février par la Fondation du patrimoine pour restaurer le trésor scientifique marseillais, classé depuis 2002 au titre des monuments historiques. L’instrument, unique au monde, devait subir une révision et un nettoyage des ses mécanismes. Les grilles rouillées et vieillissantes du bâtiment qui l’abrite devaient également être restaurées. Malgré les 24 000 € récoltés par l’appel aux dons, l’ensemble des travaux était estimé à plus de 60 000 €.

La Région Sud, Provence- Alpes-Côte d’Azur, a donc décidé d’apporter sa contribution, comme l’explique son président, Renaud Muselier : « C’est près de 40 000 euros que nous avons apporté pour sauver ce patrimoine, sauver notre histoire, mais aussi de sauver notre avenir.  Car grâce au Marégraphe, les scientifiques savent qu’il y a une différence du niveau de la mer de 13 centimètres depuis le début des mesures. »

Découvrez les secrets du Marégraphe en vidéo :

Quand l’horloger du XXIe siècle apprend beaucoup d’un instrument du XIXe siècle

Les mécanismes de l’instrument de mesure du niveau de la mer sont extrêmement précis, complexes et vieux. Qui de mieux qu’un horloger, meilleur ouvrier de France, et marseillais, pour lui redonner une nouvelle jeunesse ?  C’est à Gardanne qu’officie Thierry Gibernon, où il a passé environ deux mois à démonter, restaurer, et remonter entièrement l’instrument.

Un chantier hors du commun pour le meilleur ouvrier de France. « Il y avait beaucoup de travail parce qu’il est dans un milieu très humide qui l’avait dégradé », a-t-il déclaré avec émotion alors que Renaud Muselier lançait le balancier du Marégraphe pour le remettre en route. « C’est une pièce unique au monde, extrêmement technique et pointue, et qui fait partie de l’histoire de Marseille où je suis né. C’est passionnant, mais il y a aussi un coté affectif ».

, Étincelant, le Marégraphe reprend ses mesures du niveau de la mer, Made in Marseille
Renaud Muselier lance le balancier du Marégraphe sous le regard de Thierry Gibernon

Un travail très instructif également, car restaurer un instrument du XIX siècle, c’est aussi découvrir des techniques inconnues de nos jours : « Il y a beaucoup de génie et de créativité pour concevoir cette machine avec les moyens de l’époque. C’était merveilleux de découvrir cela, et j’ai appris beaucoup de choses. Lorsqu’on travaille sur une pièce conçue il y a tant de temps, on apprend aussi la technique de l’époque, et je m’en nourris pour mon travail d’horloger ».


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Un commentaire

  1. Avec plaisir, mais carte bancaire en main, voici un bon moment que je m’énerve sur internet et je n’y arrive pas malgré mon bac+4 en informatique et mes 28 ans de métier dans l’informatique. On me demande un code secret pour faire un don. Me sentant imbécile, je vais donc faire un chèque et l’envoyer par la Poste !

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