L’Association Commerces Positifs (ACP) de Marseille, qui regroupe depuis 2014, 100 boutiques et environ 400 salariés, vient de présenter 25 propositions pour améliorer la situation du commerce en centre-ville, en grande difficulté depuis une dizaine d’années.
25 propositions économiques, festives et culturelles
L’ACP a listé 25 propositions qui se veulent économiques, festives et culturelles. Entre autres, en proposant la gratuité de places de stationnement, en plein air ou dans des parkings souterrains alentours, pour lesquelles l’association est en train de négocier l’emplacement avec les institutions publiques, le samedi entre 12h et 14h à partir de 50 euros d’achat. Parmi les autres mesures, l’instauration d’un parcours gourmand ou encore la végétalisation et l’obtention d’une piétonnisation de la rue Paradis et des rues périphériques certains dimanches (sur le même modèle que les Dimanches de la Canebière). L’ACP souhaite ainsi donner du « confort et de la visibilité » au centre-ville de Marseille.
Marie-Pierre Cartier, la présidente de l’association, défend une ambiance et un savoir-faire très important dans le centre. Caroline Baron, sa vice présidente, argumente pour obtenir une Zone Franche Urbaine (ZFU) élargie à tout le centre-ville de Marseille : « par exemple, Noailles est une zone franche urbaine, c’est-à-dire qu’elle bénéficie d’une exonération de la taxe foncière et de la taxe professionnelle. Ainsi, tout l’argent qui n’est pas dépensé permet aux commerçants de la zone de réinvestir dans leur boutique soit en achetant du matériel, soit en formant ou en employant des salariés. On souhaite élargir cette ZFU à l’ensemble du carré du centre-ville ».
Aller plus loin sur le sujet des ZFU
Un travail en collectif, avec d’autres associations
David Debaty, Directeur du magasin Father & Sons situé rue Paradis à Marseille, est membre depuis peu de l’Association Commerces Positifs. Sa boutique, une entreprise familiale implantée depuis 10 ans sur Marseille, a vu son chiffre d’affaires diminué sur les 5 dernières années, selon lui « à cause des centres commerciaux récemment ouverts ». Même s’il y a fort à penser que l’ouverture des Terrasses du Port et des Docks ne sont pas la seule cause au problème. Il faut aussi penser que la forte augmentation du commerce en ligne, notamment pour le prêt à porter, a considérablement changé le comportement des consommateurs.
En rejoignant cette association, David Debaty espère un gain de notoriété. « Dans le centre-ville de Marseille, nous sommes confrontés à différents problèmes, notamment le stationnement avec la difficulté pour se garer et la circulation difficile surtout dans le cœur de ville », observe-t-il. Sans oublier d’ajouter, plein d’enthousiasme « c’est à nous de bouger, commerçants, au lieu de râler ». Lui, a par exemple déjà trouvé une solution pour pallier les difficultés à stationner en proposant un service de drive à ses clients qui viennent récupérer leurs costumes retouchés. Une solution en attendant l’approbation des 25 propositions portées par l’ACP.
Aix-en-Provence, Bordeaux, Lyon… Des exemples à suivre ?
De plus en plus, et partout en France, les pouvoirs publics semblent entendre les revendications des commerçants du centre-ville. Caroline Baron espère beaucoup pour la ville de Marseille, « les cœurs de ville de Bordeaux, Biarritz, Toulouse, Nice, Strasbourg, Montpellier, Lyon et même de notre voisine Aix-en-Provence sont des cœurs de ville vivants et sont des exemples à suivre pour Marseille ». La Vice-présidente de l’association compare le centre-ville à un quartier où chacun vit de tous ces commerces, « une ville ne peut pas exister sans centre-ville, et c’est pour cela que le centre-ville de Marseille ne peut qu’aller mieux. Un vrai mouvement de solidarité se met en place ».
Les 25 propositions pour dynamiser le centre-ville
- Dessine-moi ma ville : des peintres marseillais qui rêvent et peignent leur centre-ville pour ensuite exposer leurs œuvres dans les lieux prestigieux du centre-ville : Palais de la Bourse, musée Jules Cantini… et dans les commerces
- Service de conciergerie commun aux commerçants
- Parcours gourmand dans les endroits gourmets de la ville
- Festival de rue sur le mois de Septembre
- Gratuité des parkings en ville le samedi entre 12 et 14h à partir de 50€ d’achat
- Instauration d’une carte de fidélité inter-commerces
- Elargissement de la Zone franche urbaine
- Optimiser le travail avec les fondations pour faciliter les emplois, la création de projet ainsi que les insertions professionnelles
- Végétalisation de la rue Paradis : mise en place d’oliviers le long de la rue Paradis
- « Dessine-moi une façade » : accueil du street-art dans le centre-ville de Marseille qui utiliseront comme support les façades des vitrines fermées
- Parcours historique du centre-ville : mise en place d’un parcours à travers les bâtisses du 19ème siècle du centre-ville comme le Palais de la Bourse, le siège de la Société Marseillaise de Crédit, le musée Jules Cantini, les jardins Montgrand…
- Création d’une bourse de stage pour les écoles professionnelles du quartier : lycée Charles Peguy, école de coiffure…
- Création d’une agora ouverte à chaque citoyen où chacun pourra venir déposer une idée mais aussi proposer des améliorations pour le centre-ville et être « acteur de sa ville »
- Prix de la boutique la plus connectée
- Sensibilisation des jeunes : mise en place d’informations auprès des collèges et lycées pour que les classes de 3ème et Première fassent leurs stage dans les commerces afin que nos métiers soient mieux connus
- « Jazz en ville » : partenariat avec le Festival de Jazz, les samedis du mois de juillet, afin de créer des mini-concerts qui auront lieu sur les places emblématiques du centre-ville : préfecture, Place Estrangin, Place Lulli, Place de l’Opéra…
- Parcours mode : création d’un parcours mode qui permettra de faire découvrir les créateurs du centre-ville
- Prix de l’animation : récompensant le commerce ayant mis en place la plus belle animation de commerçant
- Les dimanches du centre-ville : mise en place, en tandem avec les dimanches de la Canebière, d’une piétonisation de la rue Paradis et des rues périphériques, et d’une ouverture dominicale des commerces de cette zone
- « Un commerce / un artiste » : ouverture du centre-ville aux artistes avec notamment la mise en place d’accueil dans les commerces d’un artiste le temps d’une semaine pour une exposition privilégiée
- Le Pic-Nic du centre-ville : à ciel ouvert, et qui aurait lieu avec les riverains et les commerces fin Mars pour le début du printemps
- Mobiliser les écoles professionnelles autour des commerces du centre-ville avec la mise en place de protocoles d’accord, de partenariat et facilitation des processus d’accueil
- « Nuit blanche » : mi-juin, une nocturne des commerces du centre-ville
- Création d’un lieu d’animation temporaire dédié à l’accueil des enfants (Place Lulli, Place de l’Opéra…)
- Mettre à disposition des transports éco-responsables