Depuis janvier dernier, le groupe Monday sports club a débarqué à Marseille avec des cours de boxe, de vélo et de pilates dans le noir. Tendance gadget ou réelle expérience sensorielle ?

Lumières éteintes, bougies au sol, musique hip-hop, électro ou disco à fond dans une salle de 45 vélos… Voilà le concept de Dynamo Marseille, qui roule depuis début janvier au 65 avenue du Prado (6e), entre Castellane et Périer.

Début mai, le Punch Boxing club lui a emboîté le pas pour s’installer à quelques encablures au 8 rue Saint-Sébastien (6e). Cette fois, le studio propose des cours de boxe et de bootcamp (renforcement musculaire et cardio) dans la pénombre.

Complémentaires, les deux concepts font partie du même groupe parisien Monday sports club. Les studios s’échangent donc souvent les coachs sportifs chargés de surmotiver les troupes, et proposeront bientôt des offres combinées.

85% de femmes

Depuis leur arrivée dans la cité phocéenne, les cours font carton plein, surtout auprès des jeunes femmes. « Elles représentent 85% de notre clientèle, estime Laura Boukezzi, directrice de la franchise Punch Boxing Club. Mais on aimerait aussi que ça se développe chez les hommes ».

Pourquoi le concept séduit autant les femmes par rapport aux hommes ? « Beaucoup de femmes aiment la boxe mais ça peut être un milieu très masculin. Alors que là, elles se retrouvent entre elles, elles suivent un coach, contrairement aux salles de sport plus traditionnelles où elles peuvent être perdues », explique Laura Boukezzi.

Alice, la trentaine, adhère au concept qui lui « permet de se concentrer sur ses sens au lieu de se regarder les uns les autres », contrairement aux salles de sport traditionnelles qu’elle fréquentait où « les gens se jugent, se regardent et se déconcentrent ».

Cette tendance sportive est née à New York dans les années 2010, notamment avec SoulCycle. Puis les fondateurs de Dynamo l’ont importé à Paris en 2016, avant que le concept n’arrive dans la cité phocéenne.

Une expérience de sport « premium »

Ces deux studios d’un nouveau genre revendiquent des services « premium ». C’est-à-dire qu’ils proposent tout le nécessaire avant, pendant et après la séance : chaussures, serviettes, déodorants, sèche-cheveux, lisseurs ou encore des soins pour le visage.

« Tout est fait pour que l’expérience soit sans contrainte comme à l’hôtel », assure le groupe qui promet aux adeptes 45 minutes de « lâcher prise » et de « déconnexion » pour des tarifs allant de 17 euros la séance (pour un forfait de 30 séances), jusqu’à 25 euros pour une séance unique.

Des prix légèrement moins chers que les studios parisiens, mais qui restent conséquents pour une heure de sport. « Si c’était moins cher, j’irais plus souvent, admet Alice qui se fait rembourser la moitié de la séance par son entreprise, mais j’ai l’impression d’en avoir quand même pour mon argent, car il y a une vraie expérience du début à la fin ».

Les coachs des deux établissements.

Bientôt du Pilates dans le noir ?

Certains ont une vision plus critique du concept. Comme Marguerite qui trouve que « le sport dans le noir vend le côté où tu te regardes pas, mais quand tu arrives tu découvres une hiérarchie des places. Les novices vont au fond pour imiter les habitués placés devant ».

La plongée dans l’obscurité la fait aussi passer à côté de la technique. « On m’a dit : ‘t’inquiète ça va finir par rentrer…’ Mais bon j’ai pas envie de payer 30 euros le cours pour ne rien comprendre à ce que je fais », souffle Marguerite.

Il y a quelques mois, le Pilates dans le noir est aussi arrivé chez Dynamo sous la marque Riise. Peut-être que les Marseillaises, de plus en plus adeptes de cette discipline, lui préféreront la version dans le noir…

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