La Métropole a lancé un marché public à plus de 11 millions d’euros pour réaménager la place des Marseillaises, au pied de l’escalier de la gare Saint-Charles. Début des travaux prévu en 2027.
Comme écrasée ou invisibilisée par l’escalier monumental de Saint-Charles, des années d’errance et une présence de la voiture étouffante. On oublierait presque qu’au pied de la gare centrale de Marseille, se trouve la place des Marseillaises.
Elle s’étend sur 1,2 hectare au centre d’un véritable nœud routier. Mais certaines archives rappellent qu’elle était autrefois pensée comme un piédestal valorisant pour l’ensemble monumental qui la surplombe. Un espace paysager avec ses deux jardins d’agrément, ses arbres, ses bancs et ses badauds.
Le stationnement occupe aujourd’hui la majeure partie du site, hormis un petit square défraîchi autant que ses petites pelouses. Ni banc, ni fontaine, elle a perdu une grande part de sa végétation au profit d’un enrobé vieillissant.
Mais la Métropole Aix-Marseille-Provence espère la faire redevenir « un espace public central » de Marseille. Elle a lancé un marché public pour sélectionner les maîtres d’œuvre qui devront réaménager le site en 2027, avec un budget prévisionnel de 11,3 millions d’euros hors taxe.
Un lieu « propice aux loisirs » avec arbres et mobilier urbain
Alors que la place des Marseillaises jouissait d’alignements de platanes jusqu’au début des années 1990 (photo de Une), sa requalification vise « un aménagement paysager pertinent et dense. Avec notamment des plantations de hautes tiges, afin de recréer une couverture végétale ». Un élément « essentiel du projet », insiste la Métropole.
Notamment pour créer de l’ombrage et de la fraicheur. Pour rappel, le site ferroviaire Saint-Charles est l’un des plus importants îlots de chaleur du secteur. Il s’agira également de reprendre tout le revêtement, largement bitumé, au profit de matériaux respectant l’environnement patrimonial.
Avant-après : la place des arbres sur le site
Le projet prévoit aussi son lot d’équipements et de mobilier urbain pour rendre le site plus attractif. Sanisette, fontaines à boire, éclairages, assises et bancs… « Un lieu propice aux loisirs urbains, où l’on doit pouvoir s’arrêter, se reposer, jouer, se désaltérer et se retrouver », décrit l’intercommunalité.
L’enveloppe financière de l’opération prévoit également la rénovation de l’escalier monumental de Saint-Charles, classé aux monuments historiques depuis 2022, pour 1,9 million d’euros.
Moins de stationnement, plus de mobilités douces et des bus
Comme souvent, la volonté de créer un espace public attrayant et apaisé passe par la réduction de la place de la voiture. « La place des Marseillaises requalifiée sera un parvis de gare apaisé et libéré des modes de transports individuels motorisés », prévient la Métropole.
Le grand enjeu du réaménagement de la place consiste notamment à devenir « une interface des bus urbains ». Mais aussi « d’intégrer des itinéraires cyclables sécurisés, permettant d’aller efficacement d’Est en Ouest et du Nord au Sud ».
Aujourd’hui, les voitures personnelles ou en location occupent la majeure partie de l’espace. En particulier sur le parking à l’Est de la place. Une quarantaine de places « plus ou moins légitimes », décrit la Métropole. Ce dernier va disparaitre en grande partie. L’offre de stationnement se repositionnera à l’intérieur de la “boite gare” de Saint-Charles, vers laquelle un accès direct depuis la place des Marseillaises est prévu.
Concernant la trémie sous l’escalier monumental, qui prolonge le boulevard Voltaire pour rejoindre en voiture le boulevard Bourdet vers l’autoroute A7, la Métropole évoque « son recul, voire sa suppression ».
Dans un vaste projet de réaménagent de Saint-Charles
Si les travaux définitifs doivent commencer dans deux ans, tous ces nouveaux usages doivent être testés prochainement avec le lancement d’une phase d’urbanisme transitoire. Des aménagements temporaires qui toucheront principalement le parking actuel à l’Est de la place des Marseillaises.
Le projet est porté par le groupement Les Marsiens, Par Ailleurs Paysages, Ateliers Co-Co, Nox Populi, et la Régie de quartier Noailles-Belsunce. Il entamera une phase d’expérimentation et d’habituation aux nouveaux usages avant le grand chantier définitif prévu au second semestre 2027.
Et avant un chantier bien plus titanesque qui doit restructurer toute la zone, baptisé « Les Halles Saint-Charles ». Il s’agit de l’extension souterraine de la gare, à un milliard d’euros, prévoyant la requalification de ses abords à horizon 2035. D’ici là, le futur tramway vers la Belle de Mai devrait également passer par ici.
