Les repas des cantines scolaires ont bien évolué ces dernières années ! En témoignent celles de plus de la moitié des collèges des Bouches-du-Rhône qui servent aux élèves des repas équilibrés et confectionnés à partir de produits locaux et de saison. Une situation qui pourrait bien s’étendre à l’ensemble des restaurants scolaires dans le futur.
Mardi 6 septembre, Martine Vassal, Présidente du Conseil départemental, s’est rendue au collège Château Forbin (11ème arrondissement) pour déjeuner avec les élèves. Cette visite a surtout été l’occasion de découvrir les produits cuisinés dans cet établissement qui, comme 79 autres collèges des Bouches-du-Rhône, participe à l’opération « Manger autrement au collège ». Une mesure qui a pour but de servir des repas équilibrés aux adolescents et de les sensibiliser sur la localité et la saisonnalité des produits, mais pas seulement.
Apprendre aux enfants à manger mieux
« Aujourd’hui, on peut manger de tout toute l’année. Or c’est important de savoir qu’il y a des saisons pour les produits et de les respecter », met en avant Martine Vassal. Cette habitude, les enfants doivent la prendre dès maintenant pour la transmettre ensuite aux futures générations. Un exemple qui doit être donné par les parents mais qu’ils doivent aussi retrouver à la cantine. C’est dans cette optique que le Conseil départemental, qui a en charge la restauration scolaire depuis 2004, a lancé l’opération « Manger autrement au collège ».
Pour le moment, 80 établissements sur les 135 collèges publics du département y ont adhéré. Ces derniers bénéficient ainsi d’aides pour mettre en place des ateliers éducatifs autour du bien manger et d’un plan de formation pour le personnel de restauration insistant sur l’importance d’une alimentation équilibrée, respectueuse des saveurs et des cultures familiales.
Surtout, les établissements participants disposent d’une aide financière à hauteur de 9€ à 12€ par élève chaque année pour acheter les fruits et légumes qui serviront à la confection des repas. À la condition qu’ils soient locaux et de saison et/ou issus de l’agriculture biologique.
Une opération qui vise aussi à soutenir la filière agricole
Outre le bien manger, c’est la culture du local que l’opération « Manger autrement au collège » souhaite aussi mettre en avant. Comme l’a rappelé Martine Vassal : les Bouches-du-Rhône est le premier département producteur de fruits et légumes et en riziculture en France et le deuxième en termes d’élevage. Au total, 5 000 exploitations agricoles, soit 20 000 emplois, sont dispersées sur l’ensemble du territoire.
« Cette opération a aussi pour nécessité de faire travailler le local et d’aider la filière agricole à se développer. Continuer à avoir des produits de qualité comme c’est le cas actuellement est important car ce sont les bons produits qui font les bonnes recettes », souligne Martine Vassal.
Quant à la sélection des agriculteurs et producteurs, elle se fait par le responsable des achats des différents établissements scolaires suivant un cahier des charges. Parmi les obligations des exploitations : qu’elles soient bio ou du moins en agriculture raisonnée (voir interview de Martine Vassal ci-dessous).
Objectif : mobiliser tous les collèges du département
Martine Vassal l’a déclaré : son souhait est désormais que le reste des collèges des Bouches-du-Rhône adhèrent également à l’opération. Pour cela, elle compte sur l’implication des personnels de restauration et des équipes éducatives des collèges participants pour mobiliser les autres.
« L’idée est de mobiliser et de sensibiliser à cette opération les collèges qui n’en font pas encore partie. C’est ensuite la communauté éducative qui doit prendre la décision, mais je suis intimement persuadée que lorsque l’on fera goûté aux autres établissements les produits qui sont faits notamment ici à Château Forbin, ils prendront à bras-le-corps cette opération », considère Martine Vassal.
Martine Vassal, Présidente du Conseil départemental, se confie au micro de Made in Marseille
Made in Marseille – La priorité de l’opération « Manger autrement au collège » est aux produits locaux et de saison, mais qu’en est-il du bio ?
Martine Vassal – Il faut savoir qu’aujourd’hui pratiquement toutes les exploitations des Bouches-du-Rhône font du bio sans le dire parce que les prescriptions de l’effet mode « bio » sont appliquées partout. Ce qui est sûr, c’est que les produits du département sont de qualité. Qu’ils aient le label parfaitement bio ou pas, ils méritent tous notre attention et surtout d’être développés.
MiM – Quel retour avez-vous déjà eu des chefs qui participent à cette opération ?
MV – Ceux qui ont adhéré à l’opération sont ravis de ce dispositif. 80 collèges sur 135 actuellement font partis de l’opération et Valérie Guarino, la déléguée aux collèges au sein du Conseil départemental, a pour volonté de convaincre la totalité des collèges pour que tous mangent autrement et surtout bien et local.
MiM – Quelles actions justement comptez-vous mettre en place pour les convaincre ?
MV – La meilleure des choses serait de les inviter à déjeuner dans les établissements qui font déjà le manger autrement et surtout leur permettre de voir comment les enfants sont contents de pouvoir manger encore plus local. Cela leur permet, quand ils rentrent chez eux, d’expliquer à leurs parents ce qu’ils ont mangé, d’où ça vient et comment ça a été fait.
Pour aller plus loin sur le sujet du bio dans les cantines scolaires
Par Agathe Perrier