La Ville de Marseille lance « les pépites patrimoniales ». Des appels à manifestation d’intérêt pour redonner vie à une trentaine d’édifices abandonnés. Les deux premiers concernent le pavillon de partage des eaux des Chutes-Lavie et la bastide Athéna.
Les « pépites patrimoniales ». C’est ainsi que le maire de Marseille, Benoît Payan, a présenté ce nouveau projet à l’occasion de ses vœux à la presse ce 10 janvier 2025. Il s’agit de « réinventer des usages de nos bâtiments remarquables ». En l’occurrence, ceux qui sont délaissés, à l’abandon, inoccupés.
Et il y en a beaucoup. À son arrivée à la tête de la mairie en 2020, la municipalité avait lancé un audit de l’immense patrimoine immobilier de la Ville, que le maire qualifiait d’« océanique ». Cet inventaire a permis de cibler de nombreux immeubles à l’abandon dont la mairie a commencé à se délester pour créer du logement.
Mais il a aussi permis de repérer des bâtiments remarquables. « Certains que personne n’avait vus, ou qui avaient commencé à dépérir […] Ils vont être proposés à l’inventivité des acteurs du territoire et transformés. Pour être désormais ouverts aux Marseillaises et Marseillais », annonce Benoît Payan.
Dans les faits, des appels à manifestation d’intérêt vont concerner une trentaine de ces pépites patrimoniales dans toute la ville. La municipalité publiera les premiers concernant deux bâtiments remarquables marseillais, dès « fin février ou début mars », précise l’adjoint à l’urbanisme, Éric Méry.
Inventer l’avenir du pavillon de partage des eaux des Chutes-Lavie
Dans ce duo de tête, on trouve le pavillon de partage des eaux des Chutes-Lavie (photo de Une), situé juste au-dessus du parc Longchamp. Construit entre 1899 et 1906 après le canal de Marseille, il servait de bifurcation hydraulique pour alimenter en eau douce des quartiers au nord de Marseille.
Un édifice singulier, massif, octogonal, coiffé d’une verrière, qui ne manque pas d’interpeller le passant. Il fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques et dispose du label « Patrimoine du XXe siècle » dont il est un témoignage du génie civil de l’époque.
Ce dernier a récemment bénéficié d’une restauration mais reste inoccupé. Il faudra toutefois de « l’inventivité et de l’imagination pour penser un projet dans cet édifice », reconnaît Éric Méry. L’adjoint à l’urbanisme rappelle ses « contraintes d’espaces et de largeurs ». Il espère toutefois le voir reprendre vie avant les journées du Patrimoine en septembre.
La bastide du parc Athéna doit reprendre vie
La deuxième « pépite patrimoniale » qui fera l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt sera « la bastide Athéna, qui est une merveille » décrit Benoît Payan. Une merveille fortement dégradée, qui végète dans le parc du même nom, du côté de Château-Gombert (13e).
À l’abandon depuis des décennies, elle offre toutefois plus d’espace que le pavillon de partage des eaux. « Il y a plus de travaux à faire, indique l’adjointe marseillaise au patrimoine, Perrine Prigent. Mais elle est à l’entrée du parc. Il peut y avoir pas mal d’idées pour lui redonner vie en interaction avec l’espace vert ».
L’élue rappelle les enjeux de ce nouveau dispositif : « D’abord ouvrir le patrimoine aux Marseillais. Mais aussi être économe en deniers publics en valorisant ces biens qui se dégradent faute de vocation. Et enfin, offrir des locaux à ces nombreux porteurs de projets qui ont des idées de transformation et des activités ».
