Le document qui dessine les axes de développement des 92 villes de la Métropole va être soumis à l’avis des habitants. Appelé Scot, il définit par exemple la production de logements, la limitation des zones commerciales ou la préservation des terres agricoles.

Le Scot. « Encore un sigle barbare. Au premier abord, ce n’est pas quelque chose qui passionne les foules », reconnaît volontiers Pascal Montecot. Et pourtant, le Schéma de cohérence territoriale « est tellement important. Il définit l’avenir des habitants du territoire jusqu’en 2040 », insiste le vice-président métropolitain chargé de l’aménagement et de la planification.

Transports, logement, énergies, espaces naturels, industrie et économie… Il traduit « les grandes ambitions stratégiques ». Un plan qui englobe tous les autres. Il doit en effet se traduire dans les documents de planification pour les 92 communes du territoire (PLH, PDM, PLUi…).

L’élu invite donc les citoyens à donner leur avis en participant à l’enquête publique qui s’ouvre le 5 novembre jusqu’au 11 décembre (toutes les infos ici). « Ça va concerner le quotidien des habitants, leurs déplacements, leur travail, leur cadre de vie », insiste-t-il.

Une fois l’enquête publique clôturée, et le document finalisé, le conseil métropolitain doit adopter son premier Scot autour du mois de juin 2025.

2040, Plus de logements dans les villes, moins de zones commerciales… l’avenir de la Métropole se dessine, Made in Marseille
David Ytier, Pascal Montecot et Laurent Simon ont présenté le Scot métropolitain ce jeudi 31 décembre.

Une vision globale pour « sortir de la logique de la parcelle »

Car un tel document n’existait pas. « C’est le premier de la jeune histoire de la Métropole. La clé de voûte de toute son action. Il traduit les grandes ambitions stratégiques pour 2040 », décrit Laurent Simon, vice-président à la Transition énergétique.

Cette stratégie anticipe les évolutions à venir pour le territoire. Par exemple à Fos-sur-Mer, où doivent s’implanter des géants industriels de la « décarbonation » dans l’éolien, le photovoltaïque, les e-carburants…

Mais cela ne se fera pas sans une ligne électrique haute tension, projet sensible. Ou des infrastructures routières, sujet épineux. Ni sans logements pour les milliers de futurs emplois. « Où on loge les gens, où on crée des transports, où on fait passer des lignes électriques ? Où on développe de l’éolien et du photovoltaïque ? », pose Laurent Simon.

Pour chaque question, plusieurs communes sont concernées. En mettant tout le monde autour de la table, le Scot vise à « sortir de la logique de la parcelle, où chaque ville défend un enjeu ultra local. C’est un changement de focale. Notre avenir sera métropolitain ou ne sera pas », formule le vice-président à la transition.

Les grandes villes doivent produire le plus de logements

Le Scot permet notamment de conjuguer des enjeux contradictoires. Comme la loi qui impose le « zéro artificialisation nette des sols » en 2050, quand une autre impose d’accélérer sur la production de logements. Construire sans s’étaler, un défi.

Sur cette question, la stratégie de la Métropole vise à concentrer la construction de logements dans les grandes villes, à commencer par Aix et Marseille. « Il faut que les pôles métropolitains restent des pôles, argue David Ytier, vice-président au logement. On a fait ce choix dans le Scot ».

Les petites communes, quant à elles, compenseront les objectifs de préservation de sols agricoles ou naturels à l’échelle métropolitaine.

Les zones commerciales ne sont plus les bienvenues

Pour limiter la consommation de terre, les trois élus ont également insisté sur la fin du développement des grandes zones commerciales. Notamment périphériques, telles que la Valentine ou Plan-de-Campagne.

« On ne veut plus que des grandes surfaces et zones commerciales s’implantent partout », clame David Ytier. Pour cela, le Scot prévoit de limiter à 10% leur extension et d’empêcher les implantations de plus de 1000 m2.

Et cela au profit des commerces en centre-ville, en les redynamisant grâce au droit de préemption, aux aides financières pour réhabiliter les façades. « En 2019, j’avais 25% de vacance commerciale, rappelle Pascal Montecot, maire de Pélissanne. Aujourd’hui, on est descendu à 4% grâce à ces outils ».

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