Vous pouvez désormais utiliser à Marseille la nouvelle monnaie Sauvage en plastique recyclé. Elle permet de consommer dans des commerces éco-responsables et de financer des actions environnementales.
Payer en déchets. C’est loin d’être la première idée saugrenue de Sauvage Méditerranée. Depuis cinq ans, l’association environnementale cherche par tous les moyens à donner de la valeur aux détritus afin qu’ils ne finissent plus dans la nature. Elle transforme déjà les déchets plastiques en bijoux, trophées, œuvres d’art et de déco. Aujourd’hui, c’est la monnaie Sauvage, petite pièce de plastique recyclé, qui fait son apparition.
« Nous avions déjà développé une première version en 2020, rappelle Adrien Piquera, chargé de développement de l’association. Elle permettait de recevoir 30 euros par kilo de déchets ramassés par terre, à utiliser dans notre boutique. Mais nous souhaitions élargir les possibilités d’achat ».
Pour cela, Sauvage a lancé cette nouvelle monnaie utilisable dans une dizaine de commerces ou services de Marseille. « Ces établissements partenaires ont en commun d’être dans une démarche responsable : circuit court, zéro déchet, économie circulaire… ».
Les 10 commerces partenaires de la monnaie Sauvage :
- Les Flamants verts : atelier de confection de produits naturels et de vente de produits en vrac zéro déchet près de Notre-Dame-du-Mont.
- Ziggy : la boutique de fleurs engagée dans une approche locale et responsable au cours Julien.
- Zoumaï : brasserie indépendante 100% marseillaise qui favorise le développement de la filière locale, avec un approvisionnement régional.
- La Laiterie marseillaise : fromages, yaourts, beurre, lait cru… deux jeunes laitières s’efforcent de proposer des produits bios, respectueux de l’environnement et des animaux rue Sainte.
- Les Jardins du pays d’Aubagne : fruits et légumes, fromage, miel, safran, vin, pain, viande, poisson… Retrouvez 28 producteurs bio de la région du pays d’Aubagne dans le commerce « Chez les producteurs » avenue de Mazargues (8e).
- Mimosa Bike Repair : le réparateur de vélo itinérant de Marseille se déplace jusqu’à vous avec son vélo cargo atelier.
- La Paysannerie : une épicerie rue Émile Zola (9e) regroupant des produits frais arrivés tout droit de producteurs régionaux et d’artisans passionnés.
- Kif : une épicerie anti-gaspi et locale spécialisée dans les apéros, alcoolisés ou non, à deux pas du Vieux-Port de Marseille.
- Zéro Waste Marseille : l’association a pour objectif de promouvoir la démarche zéro déchet et zéro gaspillage sur son territoire.
Gagnez de la monnaie en ramassant des déchets
L’association a dévoilé la liste des établissements acceptant la nouvelle monnaie lors d’une grande soirée de lancement, ce mercredi 24 avril. La date marquait le cinquième anniversaire de Sauvage Méditerranée.
L’événement s’est déroulé à la brasserie artisanale et locale, Zoumaï, cours Gouffé (6e). « Tous les participants qui nous rapportent des déchets ramassés autour de l’établissement peuvent les troquer contre un verre au bar », explique Adrien, en distribuant des pièces en plastique aux ramasseurs.
Une manière de présenter le principe de cette nouvelle monnaie locale : pour gagner des pièces Sauvage, il faut se rendre à un des nombreux ramassages de déchets organisés dans la région marseillaise par les associations telles que 1 déchet par jour, Clean my Calanques ou Mer Veille. La récolte sera convertie en monnaie par Sauvage.
Les jetons auront une valeur différente chez les commerces partenaires : ils représenteront une réduction chez certains, ou un moyen de paiement direct chez d’autres. La seule valeur fixe, ce sont les 5 euros que Sauvage Méditerranée redistribuera à une association de ramassage de déchets pour chaque pièce utilisée.
Plus de monnaie sauvage pour moins de plastique dans la nature
En effet, c’est l’ADN de Sauvage Méditerranée depuis sa fondation il y a bientôt cinq ans. L’association reverse une part des bénéfices des ventes de ses produits en plastique recyclé et de ses activités à des associations environnementales.
« On a redistribué plus de 20 000 euros depuis le début, avance Adrien Piquera. Aujourd’hui, nous avons déjà 10 000 euros dans la cagnotte avant même de lancer la monnaie. Donc on peut espérer donner un sacré coup de pouce à ces structures qui travaillent à dépolluer la nature ».
Ramasser un déchet pour pouvoir consommer dans un commerce responsable et favoriser l’économie locale, et au final, financer plus de ramassages de déchets. La boucle est bouclée. « Plus il y aura de monnaie Sauvage en circulation, moins il y aura de plastique dans la nature », conclut Adrien.