La Métropole installe des panneaux « M12 » à Marseille qui autorisent les cyclistes à passer aux feux rouges. En tout, 220 feux tricolores sont concernés d’ici à mi-février, avant un déploiement possible sur toute la ville.
Ils le faisaient déjà beaucoup, mais ont désormais la bénédiction du code de la route. Les cyclistes peuvent à présent griller certains feux rouges de Marseille, lorsque ces derniers portent le petit panneau dit « M12 » [voir photos].
Depuis mi-janvier, la Métropole Aix-Marseille-Provence installe progressivement ces balises sur 220 poteaux de signalisation tricolore de la ville. Ils doivent être intégralement installés d’ici à la mi-février.
Leur présence autorise les vélos à poursuivre leur route malgré un feu rouge. Il devient, pour eux, un cédez-le-passage, en précisant toutefois la direction dans laquelle cette autorisation vaut.
« Cela facilite le déplacement des cyclistes », se réjouit Cyril Pimentel, directeur du collectif Vélos en ville. « Les cyclistes se déplacent de manière active, par la force des jambes, et doivent couper leur élan en permanence pour respecter un code de la route. Or, ce dernier a été inventé pour les voitures ».
Vers un déploiement sur l’ensemble de la commune
Il précise militer depuis cinq ans pour l’installation de ce dispositif légal, et ajoute même que la Ville de Marseille, qui dispose des pouvoirs de police nécessaires, « a publié des arrêtés dès 2018 [sous l’ancienne municipalité, ndlr] autorisant la mise en place des panneaux ».
Mais à l’époque, la Métropole, compétente pour les installer, s’y est refusée. Ses raisons ? Selon nos informations : « des interrogations vis-à-vis de la sécurité et des dérives comportementales possibles de certains usagers ».
Le collectif des cyclistes marseillais a donc décidé de mettre « la Métropole en conformité », en installant lui-même quelques panneaux en septembre 2022. Vélos en ville est coutumier du fait, et n’hésite pas, par exemple, à peindre des voies cyclables.
De son côté, la nouvelle équipe municipale de Marseille a également réitéré son intention de mettre en place ces balises. La Métropole a ainsi finalement accepté de revoir sa position pour ce premier déploiement. Toujours d’après nos informations, en fonction du « retour d’expérience », l’intercommunalité envisage « une évolution à terme sur l’ensemble de la commune ».
« Il sera un jour plus facile de faire du vélo que de la voiture à Marseille »
« On a le sentiment que la Métropole et la mairie veulent passer à l’étape supérieure dans leurs relations pour le développement des mobilités, note Cyril Pimentel. Il y a encore énormément de retard, mais on voit ça comme un signe de bonne volonté ».
Pistes sécurisées, rues en double sens cyclable, signalisation… « Si on veut favoriser le vélo comme mode de transport, il faut faciliter la vie aux cyclistes, poursuit le directeur du collectif. Avec le moins d’arrêts possibles, car il faut se relancer derrière. Le moins de sens interdits également, et des voies vraiment sécurisées ».
Petit à petit, ces aménagements en faveur du vélo prennent place à Marseille. Mais trop lentement pour les cyclistes, qui placent toujours la ville au bas des baromètres des villes cyclables. « Il faut montrer qu’il sera plus facile un jour de faire du vélo que de la voiture à Marseille », conclut Cyril Pimentel.