La Ville de Marseille poursuit son plan de rénovation des écoles avec la création d’une nouvelle école élémentaire en centre-ville.

C’est l’une des plus vieilles écoles de Marseille. Cette ancienne école Ferry située dans le 1er arrondissement est en passe de reprendre vie. Des rires des écoliers aux leçons des enseignants, en passant par la corde à sauter, les tirs au but… C’est au sein de ce bâtiment datant de 1850 qu’une nouvelle école élémentaire est en cours de construction. Moderne, modulable, spacieuse et aux normes énergétiques et environnementales.

Dans ce quartier du centre-ville, ce nouvel établissement va « répondre à un vrai besoin », souligne Sophie Camard. Mardi 26 avril, à l’occasion d’une visite de chantier, la maire de secteur (1-7 arr.) ne cachait pas son enthousiasme, teinté d’un brin d’émotion, devant la concrétisation de ce projet.

Parce que le corps enseignant et les parents d’élèves ne croyaient guère en cette réalisation prévue de longue date. Inscrite sous l’ancienne municipalité, mais jamais réalisée. « On a bien fait de reprendre bien attentivement le dossier, de travailler aussi la qualité parce qu’on est confronté à une urgence sur les écoles, mais il ne faut pas non plus construire n’importe quoi », poursuit Sophie Camard.

école, Vidéo | Visite guidée de la future école des Abeilles à Marseille, Made in Marseille
Vue de la nouvelle école des Abeilles dans le 1er arrondissement de Marseille. © MAMBO Architectures – Laurent Guenoun Architecte

Une reconstruction vers le haut

Un défi à plus d’un titre dans ce secteur dense de la ville qui dispose de peu d’espaces. De fait, ce chantier s’impose comme le premier prototype de construction de nouvelles écoles en milieu urbain contraint. D’où la réflexion menée pour imaginer une école en hauteur. « Je pense que dans ce secteur on est obligé de réfléchir de cette manière aujourd’hui, car il n’y a plus de place », nous explique la maire des 1-7.

Ainsi, la nouvelle école s’ouvrira au rez-de-chaussée sur une entrée principale. Puis les espaces d’accueil des parents (hall et bureaux de direction), l’infirmerie, l’espace restauration scolaire, une cour avec un préau ainsi que les sanitaires. Les éléments architecturaux, notamment sur le fronton portant l’écusson de la ville, seront conservés, pour préserver la richesse patrimoniale du lieu.

Des salles de classe, ateliers et la bibliothèque verront le jour au premier étage, tandis qu’au R+2, les élèves pourront profiter d’une autre cour haute de 500 m2 doté d’un préau pour la récréation, des sanitaires et les enseignants pourront se retrouver dans leur salle dédiée.

Au-dessus, d’autres classes et ateliers et enfin au 4e étage un plateau d’évolution sportive, à savoir une salle de sport et un gymnase. Ces deux derniers équipements seront ouverts sur le quartier et permettront aux habitants de venir pratiquer différentes activités, en dehors du temps scolaire.

Un assemblage sur site à plusieurs fins

Dans la perspective de ce chantier, les élus sont allés à la rencontre des riverains, de manière à leur expliquer le projet, qui a reçu l’adhésion malgré quelques inquiétudes. Il s’agissait aussi de rassurer sur les travaux d’une durée de 14 mois, juste sous leurs fenêtres.

Pour limiter les nuisances sonores et environnementales, ainsi que réduire le temps de construction, « on a choisi un système basé sur la préfabrication, explique l’architecte José Morales, de Mambo Architectures. C’est un bâtiment minéral, en béton, mais préfabriqué, c’est-à-dire que sur site on assemble des éléments qui arrivent de pas très loin d’ici. Ça raccourcit les transports, les échelles et surtout les désagréments pour les résidents ».

7 classes modulables pour s’adapter dans le temps

L’autre spécificité de cette nouvelle école, ce sont ses sept 7 classes modulables. En fonction de l’évolution des programmes pédagogiques dans le temps ou du nombre d’élèves, elles pourront changer de volumes. « Il n’y a pas de poteaux ou de murs porteurs, poursuit José Morales. Les classes ne sont cloisonnées qu’avec des cloisons en bois, et vont pouvoir être plus polyvalentes sans altérer les conditions d’enseignements ou le climat des classes, bien au contraire, car les cloisons sont épaisses et avec des matériaux biosourcés ».

Un souci d’anticipation de la part de la municipalité. « En fonction des gouvernements, des sensibilités de la ministre ou du ministre de l’Éducation nationale, les choses peuvent changer. Si les classes doivent être dédoublées, on le pourra. Pour nous, l’important, c’est de prévoir l’avenir », déclare le maire de Marseille, heureux d’être sur place, pour constater l’avancée des travaux. Pour Benoît Payan, cette école « doit s’inscrire dans le temps. On veut marquer les choses et je veux que dans 50 ans cette école serve. Donc, elle doit être capable de s’adapter ».

Livraison prévue pour la rentrée 2023

La création de cette école s’inscrit dans le cadre du grand plan-école. Pour financer ce projet à 1,2 milliard d’euros, le maire de Marseille a obtenu un soutien exceptionnel de l’État à hauteur de 400 millions d’euros en subventions et 650 millions d’euros en garanties d’emprunt. « On s’était engagé auprès des Marseillais(es) à prendre cette question à bras le corps. Gouverner une ville, c’est la changer et on sait qu’ici la question des écoles est centrale. On s’est retroussés les manches, on est allés chercher de l’argent, et on voit que chantier après chantier, on est train de reconstruire la ville, et reconstruire les écoles », insiste le maire de Marseille.

À ce titre, l’école maternelles des Abeilles, à deux pas, fera quant à elle l’objet d’une rénovation une fois la nouvelle achevée. Elle pousse autour d’un arbre centenaire qui sera conservé, comme un témoin du passé et gardien de l’avenir. Les premiers écoliers devraient être accueillis à la rentrée 2023.

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