L’exposition « Pagnol raconte Pagnol » rend hommage à ce pilier du cinéma français au château de la Buzine. Avant l’ouverture au public prévue le 1er mars, les passionnés et les curieux peuvent en découvrir les coulisses. Petit avant-goût, en compagnie de l’un des commissaires d’exposition, le comédien Nicolas Dromard.
« Pagnol raconte Pagnol », c’est le nom de l’exposition qui ouvrira ses portes au public le 1er mars au château de la Buzine. La veille, place au vernissage. Et le 28 février n’a pas été choisi au hasard, car il s’agit de la date d’anniversaire de l’écrivain.
Cela fait six mois que le commissariat d’exposition est à l’œuvre, entre autres composé de Valérie Fédèle, directrice générale du château de la Buzine, Nicolas Dromard, comédien et metteur en scène, et bien sûr le petit-fils de Marcel Pagnol, Nicolas.
Durant cette préparation, ils ont permis au public de venir découvrir les secrets de cette exposition qui retrace la carrière du réalisateur au travers du regard de son petit-fils. Des visites guidées organisées chaque jour depuis le 2 février et pour encore quelques jours, aux côtés de Nicolas Dromard. « Il a fallu choisir parmi 8 000 documents à notre disposition, nous confie-t-il. L’enjeu était de se demander quoi raconter » dans cette exposition.
« Il faut bien doser, c’est intéressant mais il n’en faut pas une trop grosse quantité, sinon les gens ne lisent pas », explique-t-il à propos des panneaux explicatifs, judicieusement installés. Chacun des textes qui y figure a été rédigé par l’ancien journaliste Jean-Michel Gardanne. Une sélection d’informations jugées indispensables par le commissariat d’exposition et un vrai travail d’historien qui permettent de rythmer l’ensemble du parcours.
Le public pourra ainsi se plonger dans l’histoire des studios Pagnol, revivre les tournages d’époque en extérieur ou encore retrouver l’ambiance de la bande à Pagnol. « C’est bon enfant, cela montre le côté humain : toute sa vie, il a su fédérer, poursuit Nicolas Dromard. Marcel est un précurseur du cinéma français parlant, il a une force d’entreprendre qui est colossale ». Après avoir construit seul ses studios, les laboratoires et les maisons de distribution ont suivi.
Montrer le rayonnement de la vie de Marcel se fait aussi par des documents d’époque, tels que les revues de presse. L’exposition en affiche 8 sur les 23 existantes « qui rendent compte de la vie de Pagnol, car ce sont celles qui semblaient le plus nécessaires ». Pour exemple, The Well-Digger’s Daughter (« La Fille du puisatier »), de par sa rédaction en anglais, montre la renommée internationale du réalisateur.
Dans l’univers de Pagnol, monument du grand écran
Pour embarquer dans le monde du grand écran avec le réalisateur, plusieurs espaces ont été aménagés. Une pièce proposera une reconstitution d’une scène de tournage de La Femme du boulanger (1938), avec la caméra d’origine. Là encore, des affiches originales sur coton de films réalisés par Marcel Pagnol occupent les murs. Elles ont été retapées spécifiquement pour l’exposition. « Il y aura ici une projection de diapos des comédiennes et comédiens qui ont joué pour lui ».
Et pour s’immiscer encore un peu plus dans l’univers de Marcel Pagnol, les visiteurs auront accès à une reconstitution du bureau d’apparat. Il était utilisé pour faire des photographies et accueillir les journalistes. Les fameuses cigarettes Lucky Strike sans filtres qu’il avait l’habitude de fumer ou encore ses plumes en bambou, qu’il taillait lui-même, ne manquent pas à la scène.
Les objets ont aussi toute leur importance, parmi lesquels ce César d’honneur sculpté par Baldaccini lui-même, le concepteur des trophées. Il fut remis en 1981 pour la 6e cérémonie des César du cinéma, à Jacqueline Pagnol des mains de Raymond Pellegrin, à titre postum, et récompensant les films sortis en 1980.
« Cette exposition montre la force de travail de Pagnol, sa rigueur »
Les combats cinématographiques de Marcel, les muses dans ses films… beaucoup d’autres aspects de l’homme à la Légion d’honneur sont mis en lumière au travers cette exposition. Ecrivain incontournable et passionné de mathématiques, l’homme pousse encore à la création plus de quarante ans après sa disparition. Pour preuve, l’adaptation du « Temps des secrets« , troisième volume des Souvenirs d’enfance, qui sortira au printemps prochain au cinéma, réalisé par Christophe Barratier.
« Cette exposition montre la force de travail de Pagnol, sa rigueur », insiste Nicolas. En dévoiler les coulisses, en amont, permet de recueillir les retours des premiers visiteurs. D’ailleurs, par souci d’attractivité visuelle, « quelques changements esthétiques », devraient intervenir avant le Jour-J. « Jusqu’ici les visiteurs des dessous de l’exposition sont plutôt des passionnés », ajoute Nicolas, prêt à recevoir un public plus large une fois l’exposition officiellement lancée.
Infos pratiques
La visite guidée des coulisses de l’exposition se fait tous les jours à 15h, sans réservation, jusqu’au 27 février. « Pagnol raconte Pagnol » sera officiellement ouverte au public dès le 1er mars. Les visites seront possibles tous les jours de 10h à 13h et de 14h à 18h, jusqu’au 19 septembre 2022.