Les élections régionales auront lieu les 20 et 27 juin. A quelques jours du premier tour du scrutin, made in marseille vous propose un récap’ des forces en présence en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où neuf listes sont en lice. Ce qu’il faut savoir.
Les 20 et 27 juin prochain, Provençaux, Alpins et Azuréens sont appelés aux urnes pour élire les 123 conseillers qui siégeront durant les six prochaines années dans l’hémicycle régional. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur sera particulièrement observée dimanche soir en raison d’une configuration politique très singulière. Le dénouement de cette élection aura d’ailleurs des conséquences qui iront bien au-delà de la région.
Notre région d’abord, de Renaud Muselier (LR)
Renaud Muselier, président LR sortant est candidat à sa succession. Médecin et ancien député, il a succédé en mai 2017 à Christian Estrosi à la tête de la Région. Après deux ans de mandat, il a démissionné pour redevenir maire de Nice.
Sa liste « Notre région d’abord » est composée de 9 tendances politiques : Les Républicains, sa « colonne vertébrale », l’UDI de Jean-Christophe Lagarde, le centre d’Hervé Morin, la France audacieuse de Christian Estrosi, le Mouvement de la Ruralité, le Modem, le Mouvement radical, l’Union des centristes et des écologistes de Christophe Madrolle et la République en marche. Mais sans ministres ni parlementaires.
Retrouvez l’interview de Renaud Muselier
Construisons la région de demain de Thierry Mariani (RN)
Dans ce scrutin, son principal adversaire est Thierry Mariani, du Rassemblement national. L’ancien membre de l’UMP a rejoint les rangs du parti de Marine Le Pen en 2019. L’ancien ministre des Transports de Nicolas Sarkozy est en tête des intentions de vote dans les sondages.
La dernière enquête Ifop-Fiducal pour le Figaro et LCI, publiée mardi 15 juin, place le candidat du RN en tête au premier tour avec 41% des voix, devançant le président LR sortant Renaud Muselier (34%). Toujours selon ces deux sondages, qui le donnent largement favori, Thierry Mariani remporterait la région « dans tous les cas de figure » .
En cas de duel, le candidat de Marine Le Pen devancerait Renaud Muselier avec 51% des intentions de vote contre 49% pour le président sortant.
En cas de triangulaire, Thierry Mariani gagnerait plus largement avec 44% des intentions de vote contre 36% pour LR et 20% pour le Rassemblement de la gauche et des écologistes, sur lequel va peser une forte pression au soir du premier tour. En 2015, le retrait de la liste socialiste menée par Christophe Castaner avait permis de faire barrage à Marion Maréchal Le Pen, et rendu possible la victoire de Christian Estrosi.
Retrouvez l’interview de Thierry Mariani
Rassemblement écologique et social de Jean-Lauren Félizia
Justement, le Varois, Jean-Laurent Félizia (EELV), représente le Rassemblement écologique et social. Cette liste d’union réunit sous la même bannière Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV), le Parti socialiste (PS), le Parti communiste (PCF), Génération.s, le Parti radical de gauche (PRG) et Place publique. Une alliance sans La France insoumise, qui ne présente pas de liste pour cette élection régionale.
En cas de troisième place, c’est sur la décision de l’écologiste que repose l’issue du scrutin. Jean-Laurent Félizia veut croire qu’il peut créer la surprise et se refuse à tout commentaire risquant d’enrayer la dynamique qu’il dit « resentir sur le terrain ». D’autre part, même en cas de retrait de la liste, Renaud Muselier n’est pas assuré d’être réélu.
Notre interview de Jean-Laurent Félizia
L’Ecologie au centre de Jean-Marc Governatori
L’autre écologiste de ce scrutin, c’est Jean-Marc Governatori. Considérant la liste de Jean-Laurent Félizia trop à gauche, l’écolo-centriste a décidé de faire cavalier seul. Il conduit finalement sa propre liste « l’Écologie au centre ». Le co-président avec Corinne Lepage de Cap Ecologie se pose en faiseur de roi. Crédité de 4 à 6% des intentions de vote, le Niçois se dit prêt à un accord avec Renaud Muselier à condition qu’il verdisse son programme, et estime que seul son projet peut contribuer à un échec du parti d’extrême droite sur le territoire.
A relire
Oui, la Provence, mené par Hervé Guerrera
Hervé Guerrera, fondateur du Parti Occitan, conduit la liste « Oui la Provence ! ». Il s’agit d’un rassemblement régionaliste citoyen, avec également des militants écologistes.
Le candidat plaide pour faire de la région la pierre angulaire des politiques publiques. « C’est la bonne échelle pour faire de l’aménagement du territoire cohérent parce qu’il est urgent de réinventer la politique et la démocratie et que le cadre régional s’y prête, parce que notre région est au cœur de l’arc latin, au Sud de l’Europe et en résonance avec l’autre rive de la Méditerranée nous avons construit, pour répondre à l’urgence climatique et sociale, un programme ambitieux ».
Pour le candidat, la langue occitane, présente dans la région sous la forme des dialectes provençal, alpin et nissart « est menacée au niveau de son enseignement. La région peut davantage aider les écoles associatives par immersion en langue régionale ».
Faire entendre la voix des travailleurs
Lutte Ouvrière est représentée par l’enseignante marseillaise Isabelle Bonnet. La militante trotskiste a déjà mené les batailles aux régionales en 2015 (1,8%) et aux Européennes en 2019. Elle repart avec pour objectif de « changer le sort des travailleurs », à l’instar des candidats de ce mouvement dans l’ensemble des régions.
Zou, la liste qui vous débarrasse du système
« Zou, la liste qui vous débarrasse du système » c’est le nom de la liste conduite par Valérie Laupies. Ancienne membre du bureau politique du Front national – exclue du parti de Marine Le Pen – cette enseignante à Tarascon a été élue conseillère régionale en 2010 puis en 2015. Elle porte les idées d’une droite « souverainiste ». Sa liste est tournée vers le polémiste Éric Zemmour et elle défend les couleurs de la ligue du Sud avec Jacques Bompard.
Rassemblement de la droite républicaine, Debout la France
Debout la France, sous le nom de Rassemblement de la droite républicaine, a nommé Noël Chuisano pour mener sa liste en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Déjà candidat en 2015, cet ingénieur en travaux publics de l’État est aussi conseiller municipal d’opposition à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence). Secrétaire départemental du parti de Nicolas Dupont-Aignan, il avait déjà mené la liste pour les élections régionales en 2015 récoltant 1,95 % des suffrages. Il promeut « une liste de droite dans la lignée du RPR des années 90, avec les valeurs de la droite républicaine ».
Un nôtre monde
Enfin, Mikael Vinzenci, inconnu du paysage politique régionale, conduit la liste de démocratie participative baptisée « Un nôtre monde ». Une initiative citoyenne également menée dans d’autres régions comme le Grand Est.
Notre carte interactive des candidats dans les six départements
Carte d’identité
• Population : 5 052 832 habitants
• Budget : 2,316 milliards d’euros
• Départements : Alpes-de-Haute-Provence (04) Hautes-Alpes (05) Alpes-Maritimes (06) Bouches-du-Rhône (13) Var (83) Vaucluse (84).