Après Moi, c’est Madame, voilà Carboniq. Ce jeu de cartes vous permet de comparer l’incomparable, jouer avec vos idées reçues pour démystifier le sujet de l’empreinte carbone. Alors qui réussira à se rapprocher du niveau le plus bas d’émission de CO2 ?
Et si on vous mettait au défi de réduire vos émissions de CO2 en moins de 30 minutes ? Après le jeu à succès Moi, c’est Madame, pour répondre au sexisme, fruit d’une collaboration avec les créatrices du podcast féministe Yesss, la Marseillaise Axelle Gay s’est penchée cette fois-ci sur la question environnementale, avec Carboniq. L’objectif est simple : limiter son empreinte carbone, par tous les moyens.
Dans l’univers du jeu depuis maintenant 5 ans, Axelle Gay s’est spécialisée dans la création de jeux porteurs d’un message social et sociétal avec la volonté qu’ils restent accessibles et drôles. « Les jeux que l’on trouve aujourd’hui font soit appel à l’imaginaire et sont très fun, mais n’ont aucun impact dans la réalité ou à l’inverse, ils sont lourds en contenus, ce qui rend l’expérience moins ludique », explique la game designer, à la tête de la maison d’édition marseillaise l’Eclap.
Son objectif est de trouver l’équilibre entre ces deux aspects afin de sortir le jeu en famille, entre amis, à l’heure de l’apéro, « pour passer un bon moment sans prise de tête », tout en abordant un sujet d’actualité permettant de nourrir le débat « sans que cela soit culpabilisant », souligne la conceptrice.
Des données scientifiques au graphisme fait main
Mais convertir un contenu scientifique en jeu ludique n’est pas une mince affaire. Pour parler de la cause féministe, des addictions aux écrans, ou d’écologie, Axelle Gay s’entoure toujours d’experts. Un impératif. Pour Carboniq, la jeune femme a travaillé avec le studio pédagogique Projet Celsius, qui possède une structure à Paris et Marseille.
Comprendre le sujet, tester le jeu sur divers publics, l’adapter au numérique durant la période de confinement… Il a fallu un an et demi pour mettre au point Carboniq avec l’aide de deux ingénieurs. Chacune des 100 cartes qui composent le jeu comporte un chiffre scientifique, « calculé et vérifié par les ingénieurs sur la base de données issues de l’Adème, de MYCO2, Carbone4 », précise la conceptrice, qui a également imaginé tout le graphisme puisque chaque carte a été illustrée à la main par ses soins. Cet univers visuel permet de favoriser la compréhension et l’engagement des participants, les plus novices comme les plus experts. « Et timide ou pas, chacun peut aussi avoir la parole ».
D’autre part, Carboniq a été imaginé dans un contexte particulier et fait écho aux Accords de Paris en 2015 où, pour la première fois de l’histoire, les gouvernements du monde entier s’engagent à limiter le réchauffement climatique à +2°C d’ici à la fin du siècle. « En termes d’émission carbone, chaque français produit en moyenne 11 tonnes par an. Ce qui est énorme », détaille Axelle. Pour arriver au seuil fixé par les Accords de Paris, il faudrait que chaque Français n’émette que deux tonnes de CO2.
Les règles du jeu
Au regard de ces chiffres, le but du jeu est d’essayer de créer son année carbone la moins impactante possible. Pour pouvoir tout comparer en un coup d’œil, le jeu comporte 6 catégories thématiques rapidement identifiables par leur code couleur : alimentation (vert), énergie (violet), numérique (bleu), consommation (rose), transports (jaune), bonus-malus (orange). Chaque carte représente une action : acheter un smartphone, laisser la lumière allumée, manger un gros burger, ou encore partir en vacances en co-voiturage.
Chacune d’entre elles est associée à la quantité de CO2 qu’elle émet, et permet donc de comparer, de manière ludique, tout ce qui compose notre quotidien. Plus un joueur est doué dans l’estimation de l’impact carbone de ses actions, plus il aura de chance d’améliorer son année carbone et de remporter la partie. Et pas de partie sans pièges.
Derniers jours pour profiter de Carboniq
Afin de pouvoir le produire dans une certaine quantité, les pré-ventes de Carboniq ont démarré sur Ulule. Il reste encore quelques jours pour en profiter. Par ailleurs, la Maison d’édition l’Eclap a mis en place un système de jeu suspendu. « Les clients peuvent en acheter un pour eux et le deuxième sera offert à des associations, des écoles ou des universités, car ce jeu va être prochainement accompagné par un livret pédagogique, sur lequel on travaille, comme support pour les enseignants ».
Le jeu devrait également intégrer le réseau de distribution développé grâce à Moi, c’est madame, et être disponible dans des boutiques telles que Nature et Découvertes, des maisons de l’environnement, l’Institut Celsius… Le ministère de la Transition écologique pourrait également y voit aussi une belle carte à jouer.
A relire
Infos pratiques :
Jeudi 21 octobre, soirée découverte des jeux à la cantine de Velten de 18 heures à 20 heures.