La start-up aixoise NepTech travaille sur un mode de transport naval intelligent : des navires de passager et de fret, alliant batteries et hydrogène pour une propulsion zéro émission. Cette technologie devrait être utilisée à l’occasion des JO 2024 pour le transport sur Marseille et sur la Seine.

Basée au Technopole de l’Arbois à Aix-en-Provence, la start-up NepTech développe des catamarans à propulsion électrique et hydrogène destinés à des opérateurs de transport de passagers privés, publics, à des professionnels du tourisme ainsi qu’à des sociétés de fret.

« Pour l’usage portuaire, nous avons mis au point une navette à propulsion zéro émission, avec une batterie 100% électrique. Nous avons aussi réalisé un deuxième type de navette maritime ou fluviale, à propulsion hydrogène permettant d’avoir une plus haute vitesse ainsi qu’une autonomie plus importante », nous explique Tanguy Goetz, co-fondateur et directeur général de la start-up.

Les navettes se déclinent sous quatre forme : le NepShuttle, NepFerry et NepRiver pour transporter des passagers et le NepCargo pour les marchandises. « Elles pourront transporter 150 passagers ou 20 tonnes de marchandises », continue-t-il.

, NepTech met le cap sur les JO 2024 avec ses navires à propulsion zéro émission, Made in Marseille
© NepTech

« 35% d’énergie en moins que des bateaux traditionnels »

Comme nous l’explique Tanguy Goetz, plus un navire est lourd, plus il consomme. Et un système à propulsion hydrogène est 3 à 4 fois plus lourd qu’un système à propulsion diesel ». C’est pourquoi NepTech a travaillé à la conception de navettes les plus légères et compactes possible.

Elles sont fabriquées à partir de matériaux biosourcés, recyclables et très légers afin d’en réduire la masse et utilisent un système d’injection d’air sous la coque afin de réduire leur contact avec l’eau. « Cela crée une sorte de chemin d’air sur lequel le bateau va filer », ajoute-t-il. La coque a également été pensée sous forme de carène semi-planantes, utilisée pour augmenter la vitesse.

Ces innovations permettent aux navettes de consommer « 30 à 40% d’énergie en moins que des bateaux traditionnels ».

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Le modèle NepFerry © NepTech

Cap sur les Jeux Olympiques 2024

La solution de cette start-up aixoise a le vent en poupe puisque, après sa nomination aux Start-up challenges 2021 du concours d’innovation Techinnov en avril dernier, elle a remporté le prix du jury Challenge Mobilité. Elle fait aussi partie de la 7e promotion de l’appel à manifestation d’intérêt Greentech Innovation, dans la catégorie « Mobilité durable ».

Enfin, elle est également l’une des 21 lauréats de l’appel à innovations mobilités « Jeux olympiques et paralympiques 2024 » dévoilés jeudi 6 avril par le ministre délégué chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari.

Aux côtés de la société EODev, spécialisée dans les solutions énergétiques durables, NepTech prévoit en effet la conception et l’exploitation de navettes pouvant transporter jusqu’à 150 passagers sur la Seine et à Marseille durant les Jeux olympiques 2024. Éco-conçues, elles seront équipées d’un système de propulsion hydrogène d’EODev et dotées d’une grande autonomie grâce à des stations mobiles de distribution et de production d’hydrogène.

Ainsi, leur navette à usage fluvial fera 21 mètres de long avec une vitesse allant de 12 à 20km/h. Le NepShuttle, à usage maritime, fera 24 mètres de long avec une vitesse allant de 35 à 40km/h. La mise en service de la première unité est prévue pour l’été 2023.

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Illustration 3D de la navette NepRiver sur la Seine © NepTech

Un démonstrateur en juin sur le lac de Peyrolles

En parallèle, la start-up travaille actuellement sur la construction d’un démonstrateur de 2,5 mètres, en fibre de lin, qui sera testé sur le lac de Peyrolles, à Aix-en-Provence dès le mois de juin.

« Dans un premier temps, ce sera un navire autonome, piloté de manière téléguidée. Puis nous le ferons aller d’un point A à un point B. Enfin, nous lui intégrerons des capteurs pour qu’il soit en mesure d’éviter les obstacles en toute autonomie », énumère Tanguy Goetz.

Si la start-up s’est déjà positionnée sur des appels à projet de nombreuses collectivités françaises, elle est également en contact avec la Finlande, la Norvège, le Danemark, l’Italie et la Grèce. En recherche de financements pour permettre à son projet de prendre de la vitesse, elle a lancé une phase de levée de fonds qui sera clôturée pour la fin de l’été 2021.

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