Comme beaucoup d’autres villes de France, Marseille a son lot de noms de rue plutôt insolites. Des appellations, généralement anciennes, qui font sourire voire rire autant les Marseillais que les touristes.
Rue des Mousses (8ème)
Puisque l’on est au bord de la Méditerranée, il semble évident que le terme « mousses » fait allusion aux apprentis marins chargés des corvées sur les navires. Mais pourquoi l’avoir donné à cette rue qui, bien que proche des plages du Prado, n’a pas d’accès direct à la mer ? Tout simplement car c’est ici que se tenait auparavant l’école Courbet destinée à la formation aux métiers de la mer pour les pupilles de la marine (les enfants de marins généralement orphelins).
Boulevard des Dames (2ème)
Lorsque le connétable de Bourbon, à la tête des armées de Charles-Quint, entreprit le siège de Marseille en 1524, les habitants furent mis à contribution pour repousser l’ennemi. Et notamment les Marseillaises comme en témoignent les poèmes faisant référence à cet épisode historique. C’est pourquoi, en 1805, le boulevard prit l’appellation de boulevard des Dames. Une plaque commémorative en mémoire à ces femmes marseillaises a même été installée en 1909 à l’angle avec la rue de la République. Toutefois, il semblerait que le rôle de ces dames ait été quelque peu embelli par les poètes puisqu’elles auraient principalement participé au renforcement des remparts de la ville plutôt qu’aux combats.
Rue du Tapis Vert (1er)
Située entre la place des Capucines et le cours Belsunce, la rue du Tapis Vert tient son appellation d’un de ses anciens commerçants. Au 18ème siècle en effet, l’un des marchands de la rue avait pour habitude d’étendre à sa fenêtre un tapis de couleur verte qui lui servait en quelque sorte d’enseigne. Il n’en a pas fallu plus pour renommer cette rue, baptisée auparavant rue Saint-Louis, en référence à ce drôle d’étendard.
Rue du Loisir (1er)
C’est tout près de la Plaine que se trouve la rue du Loisir qui tient son nom indirectement du jeu préféré et emblématique des Marseillais : la pétanque. À l’époque, la rue était une impasse au fond de laquelle se trouvait un boulodrome où siégeait le « Cercle des Boulomanes », fondé en 1828. De ce loisir la rue a donc tiré son nom. Bien qu’en 1922 l’association ait déménagé, la rue, elle, en a gardé la référence.
Boulevard du Cabot (9ème)
Le nom de ce boulevard situé dans le quartier du même nom ne fait pas référence ici à un quelconque chien et à son surnom péjoratif. Le terme « cabot » vient de « cab », diminutif du mot cabaret. Car le long de cette rue se trouvait auparavant un cabaret auberge où les voyageurs pouvaient se restaurer et se reposer avant de continuer leur périple vers le Vallon de Vaufrèges et les côtes de la Gineste.
Avenue des Poilus (13ème)
Le terme de « poilu » fait bien évidemment référence au surnom donné aux soldats français de la Première Guerre mondiale. Quant à l’origine de ce sobriquet, la réponse d’Albert Dauzat dans son ouvrage L’Argot de la guerre, d’après une enquête auprès des officiers et soldats en est la meilleure explication : « […] ce n’est pas l’homme à la barbe inculte, qui n’a pas le temps de se raser, ce serait trop pittoresque, c’est beaucoup mieux : c’est l’homme qui a du poil au bon endroit, pas dans la main ! ». Comprenez par-là, un homme courageux. Il existe aussi une autre version, plus connue mais inexacte, qui dit que les soldats des tranchées ne pouvaient pas avoir de condition d’hygiène convenable et laissaient ainsi pousser barbes et cheveux. Cela ne pouvait être vrai que pour le début de la guerre car, ensuite, l’apparition des masques à gaz les obligeait à se raser.
Avenue du Point d’Interrogation (9ème)
Sans mauvais jeu de mots, l’origine de l’avenue du point d’interrogation suscite beaucoup d’interrogation mais est en réalité toute simple. Ce nom provient de celui de l’avion qui a permis à Dieudonné Costes et Maurice Bellonte de réaliser, le 2 septembre 1930, la première traversée de l’Atlantique Nord sans escale dans le sens est-ouest.
Impasse des Bibis (7ème)
Ici, le terme « bibi » ne fait ni référence au petit chapeau fait de plumes et de fleurs porté par les femmes dans les grandes occasions, ni à un quelconque surnom. Un bibi, c’est tout simplement le nom d’un ver utilisé comme appât pour la pêche. Marseille étant une ville de pêche par nature, plusieurs de ses rues portent ainsi des noms de poissons ou sont liées à l’univers de la pêche.
Traverse des Beaux-Yeux (7ème)
Bien que cette traverse semble avoir une origine romantique, il n’en est en réalité nullement question ! Cette appellation fait référence au poisson baptisé « beaux-yeux », qui ressemble au pageot et qui se pêche généralement aux mêmes endroits que lui, qui tient son nom de ses yeux, gros et bien ronds.
Rue des Pébrons (8ème)
Le terme de « pébron » vient du « dictionnaire » marseillais et désigne une personne nulle, molle, ignorante ou encore inactive. Mais le nom de la rue des Pébrons, située dans le petit port de Callelongue dans le 8ème arrondissement, ne fait pas référence à cette insulte gentillette. Son origine vient de la langue provençale dans laquelle « Pébron » signifie tout simplement « poivron ».
Rue Dragon (6ème)
Reptile légendaire et imaginaire, le dragon n’a, bien entendu, jamais existé ni à Marseille ni ailleurs. Alors d’où cette rue du 6ème arrondissement peut-elle bien tirer son nom ? La réponse est simple : d’une famille marseillaise prénommée Dragon qui était propriétaire des terrains où la rue a été ouverte.
Rue du Coq (1er)
En plein cœur du centre-ville, une rue de Marseille porte le nom de « rue du Coq ». Étonnant dans un quartier loin d’être rural. Ce nom lui provient tout simplement du fait que cet animal est l’emblème du pays. Et pour la petite histoire, cette rue a successivement pris pour appellation l’emblème des régimes successifs de la France. Elle était ainsi nommée « rue des Aigles » sous l’Empire et « rue des Lys » sous la Restauration.
Impasse des Muges (8ème)
A l’instar du terme « pébron » précédemment cité, le terme « muge » est également une petite insulte utilisée entre Marseillais. Quant au nom de cette impasse, il fait référence, une fois encore, à un poisson : le muge, ou le mulet, dont les œufs sont utilisés pour réaliser la spécialité culinaire de la ville de Martigues, la poutargue.
Rue du Baignoir (1er)
Pas de faute d’orthographe ni de grammaire ici. Si la baignoire est le « récipient » dans lequel on prend son bain, le baignoir, bien que le mot soit désuet, est lui le lieu où l’on se baigne, en d’autres termes un établissement de bains. C’est d’ailleurs parce que se trouvait un tel établissement dans cette rue que ce nom lui a été attribué.
Quartier des Crottes (15ème)
Le nom de ce quartier du 15ème arrondissement ne fait nullement référence à des excréments mais vient simplement du provençal, « croto », qui signifie cave ou souterrain.
Par Agathe Perrier
J’adoooore!!! et si on peut faire pareil aussi pour les noms de quartiers… pourquoi « malpassé »?…. et bien d’autres…
Collectionneur de cartes postales anciennes, britannique/gallois expatrié et pensionné à Bruxelles, ami de Provence, pied à terre à Robion(Vaucluse)…je cherche des informations sur personnes et rues :
p.ex Forbin(e) (Marquis de), Bvd de Forbine; Général Reymond Auguste, mort le 27/12/1914 dans la Marne 1ère Guerre, qui aurait donné son nom (Reymond) à un boulevard à Marseille. Merci de votre aide & Thank You Very Much!
bonjour! quelqu’un connait le nom d’aujourd’hui de lancienne rue des 4 patissiers à marseille?merci à vous!
qui connait le nouveau nom de la rue des patissiers à marseille? d’après les registres d’état civil cette rue existaiten 1891 mais je ne la trouve plus
Bonjour je suis l’arrière petit fils me Mr BUREL dont un boulevard porte son nom à Marseille, si quelqu’un peut m’aider à obtenir des renseignements sur mon aïeul je vus en remercie par avance
contact@tentures-indiennes.com
où peut-on s’adresser pour connaitre l’origine du nom d’une rue ?
Bonjour, mon père m’a dit que la rue Thérus aurait été donnée d’après le nom de l’un de mes ancêtres (il commerçait du rhum avec les Antilles apparemment). Voilà voilà, petit racontage de vie qui mange pas d’pain 😉