La Ville de Marseille a émis des propositions détaillées pour l’aménagement de véritables pistes cyclables sécurisées à la place des 9 « coronapistes » créées au sortir du premier confinement. La Métropole Aix-Marseille-Provence, compétente pour les réaliser, semble globalement favorable et doit lancer des études.
La crise sanitaire aura eu cet effet de secouer l’arbre sur la question du développement du vélo en ville. Distanciation sociale, prise de conscience environnementale, pratique sportive régulière, ou tout simplement parce qu’il s’agit d’un moyen de transport efficace (le plus rapide en ville pour les distances de moins de 5 kilomètres selon les associations)… Les raisons ne manquent pour expliquer l’augmentation cyclistes urbains.
Parmi différentes mesures pour développer l’usage des deux-roues depuis un an, les « coronapistes » ont fleuri partout en France. Bien que leur déploiement ait été timoré à Marseille, neuf pistes éphémères ont tout de même émergé dans la ville (celle du Prado a disparu depuis).
Le tandem Ville-Métropole cherche l’équilibre
Bien que la Métropole Aix-Marseille-Provence ait la charge de la mobilité et de la voirie, la Mairie s’est positionnée comme force de propositions sur le développement du vélo. Notamment en soumettant une liste de 23 pistes cyclables à réaliser en priorité, définies en concertation avec les élus de secteurs, et adoptée au conseil municipal de novembre 2020 (voir encadré en fin d’article).
Malgré les divergences politiques entre les deux collectivités, la question du vélo était présentée comme un axe de travail constructif. Notamment avec l’annonce, début 2021, de la création de groupes de travail communs sur le sujet. Ces derniers n’ont pas encore vu le jour, et les 23 pistes demandées par la Ville sont toujours à l’état de propositions. Toutefois, une avancée semble se dessiner : la transformation des « coronapistes » en véritables pistes cyclables.
Lancement des études pour 7 pistes
« Nous avons fait travailler nos services sur la question, pour fournir un véritable projet « clé en main » à la Métropole », nous confie Audrey Gatian, adjointe municipale à la mobilité, documents à l’appui. Pour les 9 voies éphémères, dont la plupart sont seulement tracées au sol, la Mairie propose a minima une voie dédiée (séparée des trottoirs et de la voie de circulation) et délimitée « en dur » par une margelle. Ces propositions ont été soumises à la Métropole dans un document détaillé, envoyé début mars, prévoyant les aménagements de voirie nécessaires.
D’après nos informations, le Conseil de territoire Marseille-Provence y serait favorable. Des études devraient être engagées pour l’aménagement de 7 d’entre-elles : la rue d’Aix, le boulevard de la Blancarde, la Canebière, la rue Fondère, la rue Maréchal Fayolle, la rue Sainte-Barbe, et le boulevard des Dames. Pour ce dernier, des réserves sont toutefois émises.
D’autres propositions à venir « très prochainement »
Concernant le boulevard Baille et l’avenue du Prado, au regard des aménagements demandés (dont la suppression des places de stationnement sur un côté de Baille), la Métropole se réserve une réflexion plus poussée. Une consultation des citoyens est également envisagée.
Le travail entre les deux collectivités semble commencer à porter ses fruits. C’est donc avec la même méthodologie que la Ville entend faire avancer le dossier des 23 pistes cyclables demandées en premier lieu. « Nous travaillons dessus pour proposer, là encore, un projet d’aménagement « clé en main » », explique Audrey Gatian. « Nous allons l’envoyer très prochainement à la Métropole ».