Installée depuis 2017 dans le couvent Levat (3e), l’association Juxtapoz vient d’annoncer son départ prévu en septembre 2021, date de fin du bail d’occupation temporaire. Pour que le lieu continue de vivre au coeur du quartier de la Belle-de-Mai, la Ville de Marseille, propriétaire des lieux, va lancer un nouvel appel à projets.

À Noël, le marché s’installe dans la cour et l’église. À la période estivale, c’est au tour des food-trucks, guinguettes et animations d’investir les lieux. À longueur d’année, la cité artistique, les ateliers créatifs et le jardin offrent aux habitants du quartier un espace de convivialité imaginé autour de la culture. Malgré un accueil mitigé, les artistes du couvent Levat sont, au fil des années, devenus l’une des forces vives du quartier de la Belle-de-Mai, mais aussi l’un des vecteurs sociaux du 3e arrondissement.

Arrivée en 2017 dans le cadre du projet d’aménagement « Quartiers Libres Saint-Charles Belle de Mai », l’association Juxtapoz avait signé un bail d’occupation temporaire dans cette propriété de la Ville, laissée à l’abandon, et ce à titre gracieux. En contrepartie : l’entretien du lieu. Prolongé l’an dernier, le bail prendra officiellement fin en septembre 2021, suivant la volonté des locataires qui ne peuvent désormais plus assumer les coûts financiers engendrés.

« Cette échéance n’est pas une surprise, nous connaissions dès le début de l’aventure les conditions de cette mise à disposition et son caractère temporaire, indique l’association dans un communiqué. À l’approche de cette échéance s’est inévitablement posée la question de l’après, de la poursuite ou non du projet, et de notre position. Comme chacun peut l’imaginer, cette décision ne dépend pas que de nous, et ne pouvait émerger que d’une réflexion commune avec les différentes parties prenantes, au premier rang desquelles la municipalité de Marseille, propriétaire du site, et l’ensemble des usagers ».

« Envisager une suite ailleurs »

C’est après plusieurs semaines de réflexion que l’équipe résidente, composée de 7 salariés, d’une centaine d’artistes et de nombreuses associations, vient d’annoncer son départ. « Nous avons essayé à plusieurs reprises d’entrer en contact avec les élus et services concernés afin d’entamer un dialogue sur ces questions. Malheureusement, les urgences politiques ont sans cesse repoussé et fait échouer nos tentatives, nous laissant de fait dans une incertitude ». L’urgence de la situation, causée par la crise sanitaire que nous connaissons, oblige aujourd’hui Juxtapoz à « envisager une suite ailleurs ».

« Cela ne signifie pas que nous renonçons à ces échanges, au contraire nous les appelons de nos voeux, cependant nous ne pouvons nous permettre de mettre en péril nos activités, et par rebond celles de la centaine d’artistes et artisans qui travaillent quotidiennement au Couvent ». Est par ailleurs évoquée par l’équipe la vétusté des bâtiments nécessitant à ce jour de plus amples investissements « que nous ne pouvions naturellement assumer seuls. Aussi, il nous était difficile d’imaginer une suite sans la garantie d’un accompagnement et d’un soutien continu que n’a pas laissé présager le silence de ces derniers mois ».

La saison estivale restera maintenue, comme il en est coutume depuis ces dernières années au sein du quartier de la Belle-de-Mai, histoire de célébrer un départ en demi-teinte de Juxtapoz et de ses artistes. Est d’ores et déjà annoncée une programmation « éclectique, festive et fédératrice », à l’instar de toutes celles que les Marseillais ont connu jusqu’à présent. « Nous avons profondément aimé ces 4 années passées au Couvent, et vivrons cette dernière saison avec une énergie redoublée et plus que jamais vivante ».

 

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Garantir la vocation culturelle du lieu

Il y a quelques semaines, Anthony Krehmeier, maire des 2e et 3e arrondissements, nous faisait part de la volonté municipale quant à l’avenir du lieu. « Je respecte le choix de Juxtapoz de ne plus assurer la gestion du site. Nous allons relancer un appel à projets, pour le moment la date n’est pas encore fixée. Nous concevons que pas mal d’habitants pourraient regretter que le lieu ne soit pas assez ouvert sur le quartier. C’est pour cela que nous souhaitons garantir la vocation culturelle du lieu, tout en associant les riverains au projet. D’autre part, nous avons la volonté d’y ajouter les dimensions sociale et environnementale qui, dans le secteur, doivent être davantage valorisées ».

Pour le moment, les réunions vont s’enchaîner pour l’équipe municipale du secteur afin de réfléchir aux nouvelles opportunités qui se présentent à elle.

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