Une nouvelle Agoraé a ouvert ses portes à l’entrée du campus de Luminy afin de venir en aide aux étudiants en situation de précarité. Fruits et légumes, conserves, produits secs… le lieu leur permet de composer gratuitement des paniers de denrées. Deux épiceries solidaires supplémentaires devraient ouvrir à la rentrée.
Après la mise en place d’une épicerie solidaire sur le campus de la Canebière (1e), et pour les étudiants aixois, la Fédération Aix-Marseille Interasso (Fami) a créé une deuxième Agoraé à Marseille, sur le campus de Luminy. Ouverte depuis le mois de février, elle permet aux jeunes en situation de précarité de composer gratuitement un panier complet de denrées, sur présentation de leur carte étudiant. Les Agoraé se basaient auparavant sur un modèle payant, proposant des produits 90% moins chers sur présentation d’un dossier. Mais avec la crise sanitaire et la précarité qui s’est intensifiée chez les étudiants, leur offre est devenue gratuite.
« On est très contents de pouvoir développer ce projet sur un campus comme Luminy. Il est excentré donc il y a une forte demande. Lors du confinement, on y a distribué plus de 1 000 paniers de denrées. C’était donc logique de passer sur un système plus pérenne d’épicerie solidaire », nous confie Baptiste Tropini, président de la Fami. Soutenue par la Ville de Marseille, l’Agoraé de Luminy ouvre ses portes trois fois par semaine, l’après-midi. Le Maire Benoit Payan était d’ailleurs présent pour visiter les lieux ce mardi 2 mars.
« Ouvrir une épicerie solidaire sur le campus de Luminy était une nécessité »
« 1L de lait, 1 paquet de pâtes, 3 conserves au choix, fruits et légumes à volonté…», peut-on lire sur un tableau à l’entrée. Sur les étagères, céréales, raviolis, desserts mais également produits d’hygiène se côtoient. Ces denrées sont des dons de commerçants, petits producteurs et boulangeries solidaires.
Depuis l’ouverture du lieu, Célia s’y rend une fois toutes les deux semaines : « C’est une belle initiative qui touche beaucoup d’étudiants qui, comme moi, sont en grande difficulté durant cette crise sanitaire », nous confie-t-elle, en glissant des légumes dans un sac en tissu.
Selon Natacha, étudiante en neuroscience et chargée de mission à l’Agoraé, le nombre de visiteurs augmente d’ailleurs de semaines en semaines, « au début, c’était 30 par semaine, puis 50, puis 100 et maintenant 200. On voit bien qu’ouvrir une épicerie solidaire sur le campus de Luminy était une nécessité », appuie-t-elle.
Un espace de vie et de partage
En plus de vouloir soutenir les étudiants en situation de précarité, la Fami espère aussi lutter contre l’isolement. L’épicerie accueillera donc, à terme, une cuisine ainsi qu’un salon pour devenir un véritable espace de vie et de partage. « Ici, il y aura une bibliothèque, explique Claire Duval, vice-présidente en charge des affaires de la Fami, indiquant un coin de la pièce. Des collèges et lycées nous ont déjà fait don de livres et de magasines ». Cette partie de l’Agoraé sera développée une fois que la situation sanitaire se sera améliorée.
« C’est l‘une des pierres à la lutte contre la précarité étudiante. Un maillon essentiel », a annoncé Aurélie Biancarelli-Lopes, adjointe au maire en charge de la vie étudiante, lors de la visite des lieux.
Deux nouvelles Agoraé à Marseille en septembre
En septembre 2021, une nouvelle épicerie sociale et solidaire devrait ouvrir ses portes au campus de Saint-Jérôme (13e), suivie par l’ouverture d’une quatrième sur le campus Timone. « On ne peut pas se contenter d’avoir un seul site et laisser les autres campus à l’abandon », appuie le président de la Fami. Une Agoraé supplémentaire devrait également ouvrir à Arles.
Des projets sociaux et solidaires qui se multiplient pour venir en aide aux nombreux étudiants de la région. « On ne peut qu’être admiratif devant ce que vous faites. Vous avez saisi l’ampleur de la crise, de la précarité inouïe qui est en train de frapper nos étudiants et vous nous prouvez que, quand on met tout le monde autour de la table, ça peut fonctionner. Cette initiative montre un chemin où l’on ne se résigne pas, vous nous rendez fier », a lancé le maire de Marseille Benoit Payan, aux étudiants porteurs du projet.