Un nouvel espace public, le parc de la Germaine, vient d’ouvrir dans le quartier Saint-Tronc (10e arr.) derrière le lycée Jean Perrin. Aménagé au dessus du boulevard urbain Sud, sur environ 1 hectare, il compte des aires de jeux, de détente, des toilettes publiques… et notamment 127 nouveaux arbres alors que le boulevard reste contesté pour la destruction d’espaces verts.
Les enseignants du lycée Jean Perrin étaient montés au créneau en 2018 contre les nuisances du boulevard urbain Sud (BUS). En effet, aujourd’hui, les quatre voies de la contestée nouvelle rocade ressortent devant les grilles de l’établissement.
Peut-être qu’ils trouveront matière à consolation, et les lycéens matière à décontraction, avec l’ouverture du nouveau parc de la Germaine. Car en amont du lycée, le boulevard est enterré, et la zone en surface devient le 38e parc des 9-10e arrondissements de Marseille. Sur environ un hectare, ce nouvel espace public crée désormais une trame verte entre le lycée et le rond-point Haddad, au pied du magasin Auchan Saint-Loup.
Les travaux d’aménagement, portés par la Métropole et co-financés par le Département « ont débuté il y a environ 14 mois, pour un montant de 3 millions d’euros », explique Lionel Royer-Perreaut, maire du 9-10. C’est sa mairie de secteur qui aura la charge de la gestion du nouveau parc. « Cela fait partie des aménagements connexes du boulevard urbain Sud ».
En effet, le parc se veut être une voie douce afin d’assurer la circulation cyclable et piétonne du boulevard. « Avant, cet espace accueillait un terrain de foot, puis un terrain de pétanque sur lequel nous avions des conflits d’usage. Désormais, le boulevard urbain sud passe en dessous, enterré, et nous avons décidé de recréer un lieu de verdure, paisible en surface », poursuit-il.
Fauteuils, aire de jeux, zones ombragées…
Mobilier urbain de détente, pelouse, toilettes sèches publiques… La parc de la Germaine compte également une nouvelle aire de jeux pour les enfants de 3 à 6 ans. « Un peu plus loin, nous allons créer un parc de jeux supplémentaire pour les enfants de 8 à 12 ans », ajoute Lionel Royer-Perreaut.
Si le nouvel espace vert a été officiellement livré il y a quelques jours, il est déjà accessible aux riverains depuis 1 mois et demi. « Les étudiants du lycée Jean Perrin ont tendance à venir en semaine, à la pause méridienne. Le week-end, on voit des enfants venir s’amuser sur l’aire de jeux ou faire du vélo, avec leurs parents ou leurs grands-parents. Et il y a aussi pas mal de personnes âgées qui s’y rendent pour des promenades », se réjouit le maire de secteur.
Un peu de végétation pour un projet jugé écocide
La création du parc a également permis la plantation de 127 arbres. Une donnée qui n’est pas anodine, alors que les polémiques se cristallisent autour des différents espaces verts menacés par le BUS.
Le chantier cible en effet trois parcelles de végétation urbaine, dont la pinède du Roy d’Espagne, le jardin de la Mathilde et les jardins familiaux Joseph Aiguier. Dans le même temps, en plus du parc de la Germaine, celui de la Jarre (2 hectares) a également vu le jour le long du boulevard, entre les Hauts de Mazargues et la Cayolle.
Mais pas de quoi éteindre la contestation, portée par la Ville de Marseille, qui espère de la Métropole qu’elle revienne sur le tracé du BUS. Cette dernière a répondu en proposant quatre scénarios, dont aucun ne satisfait l’équipe municipale. La présidente de la Métropole nous répondait lors de notre grande interview qu’il n’était pas question de revoir le projet dans les 9e et 10e arrondissements, arguant que le maire de secteur Lionel Royer-Perreaut a été élu en soutenant ce projet.
Ce n’est pas le cas du maire des 6-8, Pierre Benarroche (Printemps marseillais), défavorable à la rocade qui doit passer sur son secteur pour relier la Pointe-Rouge. Les discussions se poursuivent donc sur cette portion.