L’anse du Pharo, située dans une petite calanque à l’entrée du Vieux-Port, va faire l’objet d’une vaste opération de réaménagement. D’ici 2024, année des Jeux Olympiques, un village d’entreprises nautiques verra le jour. Un sentier littoral sera créé à flanc de mer pour rejoindre le Palais du Pharo.
La société d’ingénierie Artelia et l’agence Panorama Architecture ont été choisis pour être les maitres d’œuvres en charge des études pour la création d’un village d’entreprises nautiques dans l’anse du Pharo (7e). Cette petite calanque abrite déjà plusieurs sociétés comme la Voilerie phocéenne et les chantiers Borg et Sainte-Marie. Le duo à été choisi, à l’unanimité [par un jury constitué de membres de la Métropole, du Département et de la Ville de Marseille, ndlr], face à l’équipe Egis/D+P Architectes et Ingérop/MAP Architecture, pour mener à bien ce projet, en suspens depuis 6 ans.
Ce pôle professionnel, destiné aux artisans des métiers de la mer et aux chantiers navals traditionnels, vise à compléter l’offre des grands pôles navals et de grande plaisance de Marseille et La Ciotat.
« Le maritime est une de nos filières d’excellence. Il est important de permettre aux artisans d’exercer leur art, et c’est notre devoir de leur donner les moyens de le faire. Une quarantaine d’emplois vont pouvoir être développés sur le site et, au-delà des emplois, le savoir-faire de notre territoire également », explique Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence.
Un sentier littoral pour les visiteurs
Estimé à 8 millions d’euros, ce projet de restructuration du site, établi pas Artelia et Panorama Architecture, prévoit la construction de 2 parkings et 4 bâtiments de 3 200 m2, équipés de toitures végétales. Le rez-de-chaussée accueillera des ateliers d’entreprises navales. A l’étage, des bureaux, ainsi que trois ilots commerciaux donnant sur la rue.
Le projet comprend aussi la création d’une digue de 70 mètres et d’une contre jetée de 25 mètres afin de protéger l’anse des entrées marines. Un môle de grutage sera également créé [terre-plein équipé d’une grue pour déplacer les bateaux, ndlr], ainsi que des pontons flottants.
Ces nouveaux espaces et outils seront mis à disposition des entreprises par le biais autorisations d’occupation temporaire (AOT). Enfin, un sentier sera créé à flanc de mer pour relier le Palais du Pharo et son anse, « afin de proposer aux visiteurs un nouveau lieu de promenade avec un cheminement littoral ».
Livraison en 2024 pour les JO
Le chantier devrait débuter d’ici 18 mois, une fois les études et la partie administrative terminées, pour une livraison à l’horizon 2024.
Dans le cadre des JO 2024, durant lesquels Marseille accueillera les épreuves de voile et de football, ce nouveau village d’entreprises nautiques portera le label Terre de Jeux 2024, « c’est quelque chose d’important qui restera, après les Jeux Olympiques, comme un label mettant en avant l’accueil et le savoir-faire de notre territoire », ajoute Martine Vassal.
La Voilerie phocéenne, les chantiers Borg et Sainte-Marie restent sur place
Les entreprises déjà présentes sur le site, comme la Voilerie phocéenne et les chantiers Borg et Sainte-Marie, seront maintenues dans le projet. « Depuis le 31 août 2019, elles sont attributaires d’une autorisation d’occupation temporaire (AOT) de 5 ans. Elles ont donc une autorisation d’exploitation assurée jusqu’en 2024. A l’issue de ce délai, nous relancerons une nouvelle AOT », précise le président de la Soleam, Lionel Royer-Perreaut.
Lors de la phase de commercialisation des nouveaux espaces, d’autres entreprises viendront prendre place « à leurs côtés, au sein de ce futur village d’entreprises nautiques », ajoute-t-il.
Les riverains vigilants aux potentielles nuisances du village
Jean-Pierre Galeazzi, président du CIQ Pharo – Catalans, qui a rencontré les porteurs du projet ce lundi 1er février, considère pour l’instant d’un bon œil ce projet, « notamment sur le bassin d’emplois créé. Mais nous serons vigilants pour que le cadre de vie des riverains soit respecté. En particulier sur la question des nuisances sonores, voire olfactives. Les chantiers vont-ils fonctionner le soir et les weekends ? »
Question transmise à Lionel Royer-Perreaut. Ce dernier répond que « l’activité est déjà existante. Ils cohabitent avec cette activité des charpenteries marines, donc il n’y aura pas plus de bruit qu’il y en avait jusqu’à présent […] Le vrai sujet évoqué hier était le fait que la rue qui mène jusqu’ici est relativement exiguë. Le fait qu’il y ait une nouvelle activité, potentiellement de nouveaux clients, donc une nouvelle rotation du public, peut entrainer un petit sujet de confrontation d’usages entre cette activité-là et leur écosystème de vie. Je me suis engagé à faire une réunion avec la Métropole, parce que c’est une rue métropolitaine, pour voir comment on pouvait trouver des solutions ».