Ce lundi 11 janvier 2021, une Maison de la Justice et du Droit a ouvert ses portes dans le 14e arrondissement. Cette nouvelle structure, de près de 600 m2, est la première du genre à Marseille. Elle permet de faciliter l’accès au droit pour tous, grâce à la présence renforcée de spécialistes juridiques et d’associations. « 50 000 personnes devraient être reçues à l’année ». 

Le premier coup de téléphone a retenti ce lundi matin dans les locaux flambant neufs de la Maison de Justice et du Droit à Marseille. Au bout du fil, une Marseillaise demandant renseignement dans le cadre d’une affaire familiale. « Avec la crise et le confinement, malheureusement, nous nous sommes aperçus que les demandes et les thématiques les plus récurrentes concernaient le droit de la famille, entre les séparations et les gardes d’enfants, ainsi que le droit du travail, notamment avec les licenciements », nous confie l’équipe fraîchement installée dans les nouveaux bureaux.

Une ouverture qui semble donc de rigueur, et qui marque le développement de la justice de proximité sur le territoire métropolitain. Dans le département, quatre autres établissements installés à Aubagne, Arles, Salon-de-Provence et Martigues ont cette même vocation : créer un lien direct entre la justice et les citoyens, grâce à un système d’information, d’aide aux victimes et d’accompagnement dispensé par des spécialistes juridiques et des associations.

Et la mise en oeuvre ne date pas d’hier, puisque les « MJD » ont vu le jour en France dès 1998. Ce lundi 11 janvier 2021, celle de Marseille, située sur le boulevard du Capitaine Gèze (14e), est donc officiellement devenue la 147e à ouvrir dans l’Hexagone.

, La première Maison de la Justice et du Droit de Marseille ouvre ses portes, Made in Marseille
D’une surface d’accueil de 600 m2, la Maison de la justice et du droit de Marseille a pour vocation de mettre en lien les particuliers et les acteurs judiciaires.

Des consultations gratuites et confidentielles

Ce projet urbain mûrit depuis maintenant plus de six ans. Il était porté par Caroline Pozmentier, ancienne adjointe à la sécurité de la Ville de Marseille sous la majorité de Jean-Claude Gaudin, en partenariat avec la Métropole Aix-Marseille-Provence, le Département des Bouches-du-Rhône, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’État, le Tribunal de Grande Instance de Marseille et l’Ordre des Avocats de Marseille.

Fin 2019 était d’ailleurs signée la convention relative à la création de la MJD par l’ensemble de ces partenaires, pour une ouverture initialement prévue dans le courant de l’année 2020. En tout, pas moins de 1,6 million d’euros aura été investi pour la rénovation du bâtiment.

Si la crise sanitaire a quelque peu retardé l’échéance, les Marseillais ont désormais à disposition un pôle d’écoute spécifique où sont regroupés une trentaine d’associations (Sauvegarde de l’enfance, SOS Femmes, Education Protection Insertion Sociale…) et 20 intervenants juridiques (avocats, notaires, huissiers, conciliateurs de justice), assurant plusieurs permanences quotidiennes. Adressées à tous les Marseillais, issus de tous les milieux sociaux, les consultations dispensées y sont gratuites et confidentielles.

« La première de France par sa capacité d’accueil »

« Nous ne sommes pas peu fiers de voir s’inscrire la Maison dans cet arrondissement de la ville, cela donne du sens, elle permet à tous d’avoir accès au droit, nous indique Yannick Ohanessian, adjoint au maire, en charge de la tranquillité publique, de la prévention, du Bataillon de Marins Pompiers et de la sécurité. Elle sera certainement la dernière validée par l’Etat [arrêt ministériel de création de ce type de lieu, ndlr] et, pour autant, la première de France par sa capacité d’accueil. C’est d’autre part une réelle alternative permettant d’apporter du soutien aux services judiciaires. Selon nos estimations, 50 000 personnes devraient être reçues à l’année, soit plus de 200 personnes quotidiennement ».

, La première Maison de la Justice et du Droit de Marseille ouvre ses portes, Made in Marseille
Des salles de conférences et de réunions ainsi que 14 bureaux permettent de recevoir les Marseillais quotidiennement.

Vers des actions de sensibilisation à la loi

110 000 euros. Telle est la somme consacrée par la Ville de Marseille, la Métropole et le Ministère de la Justice pour assurer le fonctionnement multi-partenarial de l’établissement, tandis que les autres instances interviennent sur le volet associatif. Car, si l’objectif est d’apporter rapidement des réponses aux citoyens en les dirigeant dans leurs démarches juridiques, la sensibilisation à la loi et à la citoyenneté n’en est pour autant pas écartée.

Scolaires, particuliers et professionnels auront ainsi la possibilité d’assister sur place à des ateliers, colloques et conférences thématiques au cours de l’année, à l’occasion de la célébration de journées internationales, comme celle de la femme le 8 mars ou de l’accès au droit le 24 mai.

Une démarche collective des institutions locales

En 2018, Alexandra Louis, députée de La République en Marche à la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône, affirmait déjà la volonté de pousser un projet de création d’une Maison de la Justice et du Droit à Marseille.

Une ouverture « essentielle » selon la parlementaire, qui portait en 2020 le rapport d’évaluation de la loi Schiappa renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. « Sans la ténacité du gouvernement et de l’ancienne ministre de la justice Nicole Belloubet avec laquelle j’ai beaucoup travaillé, la deuxième ville de France serait encore orpheline de cette présence judiciaire de proximité. Il faut davantage travailler ensemble hors des considérations partisanes. Nous obtenons alors des résultats qui bénéficient à tout le monde », nous confie-t-elle.

Un point de vue partagé par la Ville. « La Maison de la Justice et du Droit a pour vocation de devenir celle des Marseillaises et des Marseillais, notamment avec un travail de terrain que les équipes vont mener, conclut Yannick Ohanessian. Nous avons pour objectif que chacun puisse se l’approprier, grâce à la mise en œuvre collégiale des institutions locales. Par leur investissement, chacune prouve qu’elle est concernée et qu’il est important d’œuvrer ensemble pour donner une impulsion et de vraies garanties aux Marseillais ».

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