Yemma Yummy est un traiteur marseillais spécialisé dans les saveurs du monde, mais pas que. Son ADN ? Former des apprentis cuisiniers, venant de tous horizons pour leur servir de tremplin dans leur projet professionnel, et leur permettre à leur tour de créer leur propre entreprise. Rencontre.

Après dix années de carrière dans le domaine du marketing, digital et data analytics, la marseillaise d’adoption Assia Ali entame, en 2018, une reconversion en tant que traiteur engagé dans l’insertion professionnelle : « J’ai toujours été très active auprès d’associations comme la Croix Rouge et les Blouses Roses à la Timone. Puis j’ai pris un congé sabbatique en Asie du sud-est, la région de la street food. Arrivée en Indonésie, j’ai pu travailler en tant que bénévole dans un orphelinat », se rappelle Assia Ali.

Révélation, déclic… Dès son retour en France, elle se décide à monter un projet qui lui ressemble, et surtout, qui rassemble ses convictions. « Je suis installée à Marseille depuis 2006, j’adore cette ville. Quand je suis revenue d’Asie, je ne m’imaginais pas réaliser mon projet ailleurs qu’ici, nous confie l’entrepreneuse, car Marseille est multiculturelle, c’est ce qui fait sa force ».

, Yemma Yummy, le traiteur marseillais engagé dans l’insertion professionnelle, Made in Marseille
© Yemma Yummy

Des opportunités d’emploi pour tous

Le traiteur Yemma Yummy se donne donc pour mission d’offrir des opportunités à tous, qu’importe leur horizon social, culturel et ethnique : « nous leur proposons un moyen de se développer, de s’épanouir grâce à la mise en avant de leurs talents culinaires. Nous donnons une chance à des personnes qui n’auraient pas eu la possibilité de construire leurs projets par eux mêmes », explique-t-elle.

Si, pour l’instant, seules des femmes travaillent avec ce traiteur engagé, les hommes sont les bienvenus. Les seuls ingrédients demandés pour postuler sont une bonne dose de détermination et de passion : « Tous ceux avec qui nous collaborons doivent avoir un projet. Devenir indépendant, ouvrir un restaurant ou encore devenir traiteur. Avant de travailler avec eux, nous nous assurons que leur projet est bien construit, qu’ils sont motivés et qu’ils comprennent bien tous les enjeux », appuie Assia.

 

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Une fois ces points évalués, c’est au tour de leur cuisine de passer le test de qualité de Yemma Yummy. S’ils sont choisis, un contrat est négocié avec eux. Ils peuvent ensuite recevoir des séances de coaching, organisées par des chefs indépendants et des partenaires marseillais, pour travailler notamment sur la confiance en soi et d’autres problématiques.

« Quelques cheffes partaient de zéro, et elles réussissent désormais à gagner leur vie de leur passion. Certaines se sont déjà envolées, elles ont réussi à créer leur affaire. Mais elles gardent toujours un lien avec Yemma Yummy », ajoute Assia avec un sourire.

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Le batbout, petit pain farci à la viande et aux épices © Yemma Yummy

« Le monde en une bouchée »

Buffets, cocktails ou encore lunch box… Ce traiteur marseillais, lauréat 2019 du prix régional de la solidarité remis par la Cpme Sud, propose des saveurs du monde entier : « Ramen japonais, batbout marocain, pastels d’Afrique de l’ouest, samoussas, empanadas d’Amérique latine… le monde en une bouchée », résume Assia. Les produits utilisés, eux, sont frais et de saison.

Derrière les fourneaux se trouvent une quinzaine de cheffes aux origines toutes aussi nombreuses. Cuisine malgache, arménienne, réunionnaise, libanaise, sénégalaise, chacune d’entre elles concocte des plats authentiques, transmis par leurs mères, leurs grands-mères, de génération en génération. « Nos cheffes sont issues de ces pays-là, elles cuisinent comme à la maison ».

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Un hommage aux mères du monde entier

C’est d’ailleurs l’idée qu’Assia souhaite célébrer avec le nom Yemma Yummy : « Mes parents sont d’origine algérienne et kabyle. Yemma veut dire mère en berbère et Yummy délicieux en anglais. J’avais envie de rendre hommage à ces deux langues que j’affectionne, ainsi qu’aux mères du monde entier. Chaque personne que je rencontre, homme ou femme, me dit toujours « c’est ma mère qui m’a appris à cuisiner. En la regardant, en cuisinant avec elle… », je trouve ça magique », raconte-t-elle.

L’entreprise propose à ses clients des options « 100% éco-responsable » et « zéro déchet » : la première utilise exclusivement des récipients en bambou ou en matière recyclable. La deuxième permet, avec un coût supplémentaire, de recevoir les produits dans des récipients en verre, « car tout le monde possède sa part dans le jeu. Tout le monde se doit de participer à l’éco-responsabilité », appuie l’entrepreneuse.

 

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Repas pour les étudiants, cours, offre lunch box…

Installé dans les cuisines de l’école la Plateforme (2e) depuis peu, l’entreprise marseillaise compte, cette année, se concentrer sur son expansion. « L’un des enjeux de 2021 sera d’augmenter le nombre de chefs avec qui nous travaillons. Actuellement, une soixantaine de personnes ont postulé. Dans les années à venir, nous espérons pouvoir en accompagner une quarantaine », prévoit déjà Assia.

Au sein de cette école spécialisée dans les métiers du numérique, Yemma Yummy propose également des repas aux étudiants une fois par semaine et espère pouvoir étendre son offre sur plusieurs jours. Bientôt, des cours seront également proposés à ceux qui souhaitent apprendre à cuisiner.

Enfin, ce traiteur engagé compte développer son offre de lunch box pour les entreprises et espère consolider de nombreux projets d’ici 2022 : « Nous souhaiterions nous développer dans d’autres villes. Nous avons déjà été sollicités par certaines et avons pu y rencontrer des chefs que nous commençons déjà à former. De nouveaux projets se préparent également à Marseille mais tout dépendra de l’évolution de la situation sanitaire. Nous vous en dirons plus très prochainement », nous confie la fondatrice.

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