Sophie Camard, maire des 1er et 7e arrondissements, souhaite « transformer » les Dimanches de la Canebière. Une nouvelle version baptisée « Au bout, la mer ! », qui ambitionne « une vision artistique plus forte ». La première édition est attendue au printemps prochain. Pour sa prédécesseure, Sabine Bernasconi, le concept est revu à la baisse.
Lorsqu’elle a pris la tête de la mairie des 1-7 cet été, Sophie Camard (Printemps marseillais) évoquait déjà avec nous la question des Dimanches de la Canebière. Ce rendez-vous culturel et associatif, lancé par sa prédécesseure Sabine Bernasconi (LR), rendait piétonne l’artère entière le temps d’une journée avec diverses animations.
« Faire respirer et vivre la Canebière une fois par mois, libérée des voitures et animée, oui c’est notre souhait », nous confiait Sophie Camard, « On va mettre en place un groupe de travail au sein de la mairie de secteur pour voir comment on peut garder cet événement ».
Quatre mois plus tard, au détour d’un conseil municipal de secteur, les idées se précisent sur la forme que prendra l’événement, et son titre : « Au bout, la mer ! ».
Lancement au printemps 2021, « si les conditions sanitaires le permettent »
La maire de secteur ne parle pas de disparition des Dimanches de la Canebière, ni de « remplacement » comme elle a pu le lire ces derniers jours, mais de « transformation. Nous gardons l’idée de faire un événement régulier sur la Canebière. Une fois par trimestre au minimum, pour commencer » [contre sept éditions en 2019, ndlr].
Un groupe de travail dédié planche sur le projet, « qui est en phase de montage technique », précise l’élue. Elle donnera donc plus des précisions en début d’année 2021, pour une première édition attendue au printemps, « si les conditions sanitaires le permettent ».
À lire aussi
Concernant sa localisation, l’événement devrait se concentrer à proximité du Vieux-Port. « On réfléchit sur la partie basse de la Canebière. Pour gagner en lisibilité avec un espace bien déterminé. Que les différentes thématiques soient bien ciblées, avec chacune sa place, reconduite à chaque édition ».
Écologie, restauration « originale », espace et animations dédiés aux enfants, un marché… « Nous souhaitons ancrer des thématiques dans l’espace, pour que le public s’y retrouve à chaque fois qu’il vient à « Au bout la mer ! » ». Sans oublier l’art, un axe central du projet pour la maire des 1-7 : « On souhaite avoir une vision artistique plus forte ». Pour cela, elle envisage de renforcer le budget, avec peut-être « un soutien de la mairie centrale ». Car en plus de « mettre en valeur les associations culturelles, les écoles d’art ou le Conservatoire », l’élue souhaite faire une place « aux artistes professionnels, qui doivent être rémunérés pour ce qu’ils font ».
Pour Sabine Bernasconi : « la même chose qu’avant avec moins d’ambition »
En effet, lors des Dimanches de la Canebière, les compagnies « n’étaient pas payées », affirme l’ancienne maire de secteur, et déléguée à la culture au Département des Bouches-du-Rhône, Sabine Bernasconi. « C’était une co-construction, une co-production avec eux, dans ce projet humain, social, culturel, territorial. On a su trouver leur adhésion en travaillant tous les jours à leurs côtés ».
Pour elle, les Dimanches de la Canebière ont « préfiguré les changements dans le centre-ville, sur la piétonnisation, la propreté, sa vocation culturelle ». Elle voit dans ce nouvel événement « la même chose qu’avant avec moins d’ambition ».
Si les deux élues semblent avoir des visions bien différentes de l’animation culturelle et citoyenne dans l’espace public, il faudra attendre 2021 pour se faire une réelle idée de ces nouveaux rendez-vous de la Canebière.