Marseille lance cette semaine la « brigade Covid ». Agents de la Ville et policiers municipaux inspectent les commerces et restaurants afin d’accompagner le bon respect des mesures sanitaires, et verbaliser les manquements.
Les commerces et restaurateurs doivent « appliquer la charte des 14 mesures mise en place par l’ARS et la préfecture », rappelle Yannick Ohanessian, adjoint à la maire de Marseille, en charge de la sécurité. Parmi elles, « la tenue d’un cahier d’émargement, la désinfection des lieux, la distanciation sociale, la limitation du nombre de clients… »
Dès septembre, et les premières mesures de fermeture des bars et restaurants, la préfecture des Bouches-du-Rhône a déployé des effectifs de police nationale pour faire appliquer ces décisions. L’élu municipal explique que « jusqu’ici, nous n’avons pas été sollicités [par le préfet, ndlr] comme cela a pu être dit dans la presse [lire ici notre précédent article]. Mais depuis le début de la crise sanitaire, la municipalité est totalement engagée sur cette question ».
Policiers et agents municipaux forment les « brigades Covid »
Dans ce sens, la Ville lance cette semaine sa « brigade Covid », nous explique l’élu. Composée de deux équipages de police municipale, ainsi que de personnels des services santé, commerces et emplacements de la municipalité, elle fait des inspections depuis lundi 19 octobre, « au moins pour une durée d’un mois ».
Arrondissement par arrondissement, établissement par établissement, elle vérifie la bonne tenue des protocole sanitaire : « le service à table, l’espacement d’un mètre entre les chaises, six convives maximum par table, le port masque obligatoire pour le personnel et les clients, l’affichage de la capacité d’accueil de l’établissement, et un cahier d’émargement des clients ». 162 contrôles ont déjà été effectués depuis lundi, et 42 rappels à l’ordre ont été adressés.
Pour lutter contre la propagation du virus, la ville de #marseille est en 1ère ligne.
Depuis lundi, des brigades Covid vont a la rencontre des commerçants pour faire appliquer les 14 points de la charte sanitaire. Objectif⤵️
Soutien_Accompagnement_Fermeté pic.twitter.com/4uHp8yKfa4— Yannick Ohanessian (@yann_ohanessian) October 22, 2020
Soutien, accompagnement
« Cela nous permet d’être dans un rôle de soutien et d’accompagnement », tient à préciser Yannick Ohanessian, insistant d’abord sur les agents des services municipaux présents dans les brigades. « Aider les commerçants s’ils ne sont pas assez équipés, pour le gel hydroalcoolique, le virucide pour le mobilier ou les stocks de masques », mais aussi pour les aider à décrypter et « respecter l’ensemble des mesures ».
Notamment concernant l’occupation du domaine public par les terrasses. Les commerçants ont pris certaines libertés d’élargissement pour permettre la distanciation sociale. « On est moins regardant en période Covid », admet l’élu. Mais il s’agit aujourd’hui de recadrer un peu cela, avec la présence dans la brigade avec « des agents municipaux aux emplacements pour vérifier que les occupations sont bien contractualisées avec la Ville ».
Et fermeté
La deuxième mission de la brigade prévention Covid « est la fermeté à l’égard de ceux qui ne respectent pas les mesures », poursuit l’adjoint à la sécurité, qui précise le degré de sévérité qui sera appliqué. « Il y a ceux qui n’ont encore pas mis tout en œuvre mais qui ont envie de le faire et n’ont pas forcément les moyens ». Ceux-là seront rappelés à leurs responsabilité et accompagnés.
« Il faut les différencier avec ceux qui ne respectent rien ou pas grand-chose depuis le début. Et là, aucune hésitation sur la fermeté, et donc la verbalisation », assure l’élu. La police municipale des brigades Covid pourra verbaliser les contrevenants, après avertissement, avec une amende de 4e classe de 135 euros. Au-delà, c’est la police nationale qui interviendra, avec des contraventions majorées à 375 euros, puis à 3 750 € pour la troisième récidive en moins de 30 jours. Enfin, « pour ceux qui ne respectent absolument rien, la Préfecture pourra prononcer une fermeture administrative », rappelle Yannick Ohanessian.