Yannick Ohanessian, adjoint en charge de la tranquillité publique, de la prévention et de la sécurité, revient sur le contexte sanitaire à Marseille. A l’occasion du prochain conseil municipal, ce lundi 5 octobre, des mesures de soutien aux cafés, bars et restaurants devraient être annoncées, ainsi qu’en faveur des policiers municipaux.

« On trouve injuste cette décision, mais aujourd’hui, elle s’impose à nous ». Pas le temps de tergiverser pour Yannick Ohanessian, qui n’a que faire « des coups de communication ». La Ville de Marseille planche sur l’après-fermeture des bars et des restaurants dont les rideaux sont baissés sur décision préfectorale depuis dimanche minuit et pour une durée de 15 jours.

La municipalité a d’ailleurs fait le choix de ne pas participer au recours collectif en référé-liberté déposé dimanche. Non qu’elle n’ait pas conscience de l’ampleur de la situation, ni de l’enjeu économique, mais parce qu’elle ne souhaite pas tomber « dans le piège » d’un bras-de-fer « entre la santé d’un côté et l’économie de l’autre » assure l’élu.

« Nous avons tenu une conférence de presse suite aux annonces du ministre, pour dénoncer cette décision sans véritable concertation avec les élus locaux. Cette décision est injuste, car la décision n’a pas pris en compte les chiffres de Santé Publique France indiquant que le pic avait été atteint au 3 septembre. Nous avons demandé un délai de dix jours, avec cette idée que nous pourrions décider collectivement des mesures qui seraient à prendre, les plus appropriées. Maintenant que les mesures s’imposent à nous, il convient de prendre les devants pour savoir comment on aide de façon factuelle, concrète et durable lors de la réouverture des bars et des restaurants ».


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Des « coronaterrasses » à Marseille ?

Des annonces dans ce sens devraient intervenir à l’occasion du conseil municipal de rentrée qui aura lieu lundi 5 octobre. « Nous sommes en concertation avec l’Umih (Union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie). Nous avons des marges de manœuvre, même si la Ville n’a pas cette compétence [de l’économie] », souligne l’élu, sans en dévoiler davantage.

S’il réserve la primeur des annonces à l’hémicycle municipal, certaines devraient concerner les terrasses des établissements. La mairie pourrait autoriser leur extension gratuitement sur une partie de l’espace public (les trottoirs par exemple). La mise en place de ces « coronaterrasses » pourrait être assortie de plusieurs contreparties, mais permettrait aux professionnels de travailler dans un autre contexte, tout en respectant les mesures sanitaires déjà en vigueur.

Ce dispositif a été expérimenté à Paris et a fait ses preuves. Anne Hidalgo a décidé de le prolonger dans la capitale jusqu’en juin 2021, non sans condition : pas de terrasses chauffées l’hiver, respect d’une charte en 10 points, parmi lesquels le respect du protocole sanitaire et de la propreté, fermeture des terrasses à 22 h et la limitation des nuisances sonores pour les riverains. Il a été mis en œuvre dans d’autres villes de France.

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Des CRS pour faire respecter l’arrêté

À l’heure où le recours en référé-liberté est mis en délibéré, et que Marseille connaît un renfort de CRS pour faire respecter l’arrêté de fermeture des bars et restaurants pour 15 jours, Yannick Ohanessian assure que la police municipale « a toujours répondu présente ».

Alors que Samia Ghali, deuxième adjointe à la Mairie de Marseille, avait indiqué, vendredi, qu’elle allait « demander à ce que la police municipale ne fasse pas de contrôle », aucune consigne n’a été donnée par la Ville aux policiers municipaux dans ce sens indique Yannick Ohanessian.

Et précise : « Pour le moment, l’État a décidé d’organiser autour de cette mission des compagnies de CRS. À l’heure où je vous parle, nous n’avons pas été sollicités par le préfet de police pour venir les accompagner. La police municipale, dans sa vocation du jour, peut être confrontée à tout type de situation, et elle la réglera ».

32 000 personnes sensibilisées depuis début août, 472 verbalisations depuis début septembre

Renforcement de la présence autour des écoles, stationnement, médiation… Outre leurs missions, dès les premiers arrêtés, les policiers municipaux ont été mobilisés sur la question de la Covid-19, le port du masque entre autres. Comme le souhaitait la majorité municipale, ils ont opté pour la prévention avant la répression.

Ainsi, entre le 1er août et le 15 septembre, 32 000 personnes ont été sensibilisées dans les rues de la cité phocéenne au respect des gestes barrières et au port du masque, avant d’entrer dans la phase de verbalisation début septembre. Entre le 1er et le 15 de ce mois, 472 personnes ont écopé d’une amende pour non-respect des mesures sanitaires. Lundi, le conseil municipal devrait également faire des annonces pour sa police municipale.

« Les visites de courtoisie c’est bien, mais nous on veut du concret »

Et pour les blouses blanches, le mot d’ordre reste le même : « Je sais l’attachement du ministre [Olivier Véran, ndlr], car il est venu à l’hôpital de La Timone, mais j’ai envie de lui dire avec un plan européen à 500 milliards, à quel moment cela profite aux personnels hospitaliers, ceux qui travaillent jour et nuit ? Ça fait six mois que nous réclamons d’investir massivement dans l’AP-HM. Il faut un milliard d’euros [le ministre a annoncé vendredi une aide de 17 millions pour l’AP-HM et la modernisation des services de réanimation, ndlr]. Les visites de courtoisie c’est bien, mais nous on veut du concret ».

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