Au lendemain des annonces du Préfet des Bouches-du-Rhône dévoilant de nouvelles mesures restrictives pour lutter contre la Covid-19, Didier Raoult, l’infectiologue de l’IHU de Marseille était reçu au Sénat pour une audition. Que faut-il retenir de son intervention ?
Alors que l’épidémie repart à la hausse partout sur le territoire et principalement dans les Bouches-du-Rhône, qui cristallisaient hier soir tous les regards avec les annonces du Préfet, ce mardi 15 septembre, Didier Raoult était auditionné au Sénat, dans le cadre de la commission d’enquête sénatoriale chargée de l’évaluation des politiques publiques face aux grandes pandémies à la lumière de la crise sanitaire. L’objectif de cette commission est de tirer des conclusions en fin d’année sur les choix de l’Etat dans la gestion de la pandémie.
Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, également auditionné ce jour, a expliqué que « le système de santé publique n’était pas prêt à un tsunami de ce type » et que l’investissement consenti par le personnel soignant dans les hôpitaux depuis le début de la crise ne pourrait pas se reproduire une deuxième fois : « Il y a une fatigue générale (…) Les responsables de réanimation nous indiquent qu’ils ont du mal à recruter« .
De son côté, Didier Raoult a expliqué qu’il n’y avait pas « vraiment de raison d’être affolé, et depuis le début« , revenant par la même occasion sur la polémique autour de l’hydroxychloroquine. « Ce qui s’est passé n’est pas normal (…) Je suis extraordinairement surpris de l’ampleur qu’a pris cette chose », et rappelant : « qu’un des deux médicaments les plus prescrits au monde est pu être considéré comme un truc tuant 10% des gens, est quelque chose qui montre qu’il y avait une déconnexion » avec cette molécule, déconseillée par l’OMS. « Ce qui s’est passé dans cette situation est absolument inouï pour moi, et pas que pour moi, pour toute l’épistémologie« .
L’infectiologue marseillais a également dénoncé ses différends avec le conseil scientifique : « Pourquoi n’ont-ils (le conseil scientifique Ndlr) pas fait d’essais d’hydroxychloroquine et d’azithromycine avec un groupe de contrôle alors ? Le comité scientifique n’a jamais piloté quoi que ce soit dans la recherche sur le covid, rien. Qui a apporté les données pour dire que les enfants ne sont pas infectés ? C’est nous. L’incidence chez les patients asymptomatiques…Pareil. Le pilotage de l’Etat aurait dû le faire« .