A la demande du premier ministre, Jean Castex, les élus locaux ont planché tout le week-end avec le préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, pour proposer des mesures adaptées au territoire, pour lutter contre une seconde vague de l’épidémie de Covid-19. A Marseille, pas de reconfinement au programme, mais une série de mesures dévoilées en direct sur Made in Marseille.

Cet après-midi, Christophe Mirmand, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, préfet des Bouches-du-Rhône, Philippe De Mester, directeur général de l’Agence régionale de Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, Jean-Olivier Arnaud, directeur de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM), Emmanuel Barbe, préfet de police des Bouches-du-Rhône et la maire de Marseille, représentée par son premier adjoint, Benoît Payan, étaient réunis dans les locaux de la Préfecture pour annoncer les mesures complémentaires dévoilées au Premier ministre.

Appelé des voeux de l’ensemble des élus locaux, de la Maire de Marseille Michèle Rubirola (Printemps Marseillais), à Renaud Muselier (LR), Président de la Région Provence-Alpes-Côte Azur, ainsi que des Parlementaires comme le député (LREM) Said Ahamada, le « non » reconfinement à Marseille faisait l’unanimité ces derniers jours. En réponse, le Préfet a tranché : « Le scénario de confinement n’est pas nécessaire en l’état actuel, mais les mesures sont renforcées, a affirmé le représentant de l’Etat. J’invite cependant les Marseillais à respecter les gestes barrières, même dans le milieu familial ».

Toutes les mesures dévoilées ont « pour objectif d’éviter le confinement », a expliqué le préfet, rappelant les chiffres d’une situation en forte tension dans les hôpitaux de la région.

Une situation très tendue

Au préalable, un état des lieux de la situation a été dressé. « L’évolution épidémiologique est défavorable dans notre département, à Marseille particulièrement. Le taux d’incidence Santé public France dépasse les 312 pour 100 000  dans le département, en tête national des départements où le virus évolue le plus rapidement », a rapporté Christophe Mirmand, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, préfet des Bouches-du-Rhône.

« Une situation au-delà de tout ce qui avait été constaté auparavant », a expliqué Philippe De Mester, directeur général de l’Agence régionale de Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur (ARS), avant de poursuivre : « Nos services de réanimation sont en forte tension. On assiste à un doublement du nombre des personnes admises en réanimation, le cycle de doublement est de moins de 8 jours. Nous arriverons à saturation si aucune mesure n’est prise. (…) Nous avons dans la région 139 personnes en réanimation et 64 lits disponibles ».

« Porter un masque partout »

Des chiffres détaillés par Jean-Olivier Arnaud, directeur de l’Assistance publique des Hôpitaux de Marseille (AP-HM) : « Nous avons 155 lits dédiés aux patients Covid, pris sur la capacité actuelle, qui va augmenter. 35 lits pour patients en réanimation, 96 pour la médecine, 20 dans les 2 services urgence de l’Hôpital Nord et La Timone, 10 de chaque. 4 lits dédiés aux patients détenus. Sur ces 155 lits : 129 sont occupés, nous sommes proches de la saturation, avec seulement 26 vacants. Sur 35 lits de réanimation, 31 occupés, il en reste donc 4. (…) Nous avançons avec prudence et vigilance, nous modifions le dispositif tous les jours pour être juste au niveau des nécessités pour les patients Covid, mais aussi pour tous les autres. Le taux d’absentéisme est important aussi dans les personnels, contaminés à l’extérieur ».

Et d’adresser un message. « Nous sommes vraiment très demandeurs de respect des gestes barrières, d’éviter les événements familiaux, et attroupements, et porter un masque partout. Notamment avec l’entourage familial ».

Multiplier les accès aux tests

Par ailleurs, Philippe De Mester a indiqué qu’il y a, aujourd’hui, une « meilleure connaissance de l’épidémie car nous avons augmenté les tests. Le Premier ministre a demandé à ce que chaque région fasse des efforts pour l’accès aux tests. Nous travaillons sur un plan pour multiplier les accès aux tests. Notamment pour les personnes prioritaires : prescriptions médicales, symptômes, personnels de santé », a développé Philippe De Mester.

« L’ARS a pris des initiatives aussi pour développer les capacités de tests. En partenariat avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, nous développons des dispositifs de tests rapides, entre 15 et 30 minutes, pour les urgences, et en partenariat avec APHM, pour développer dans les jours qui viennent des tests antigéniques que nous mettrons à disposition du Bataillon des Marins Pompiers de Marseille, pour l’ensemble de la ville ».

Fin de la pédagogie face au non-respect des gestes barrières, place aux sanctions

Le préfet de police des Bouches-du Rhône, Emmanuel Barbe, a quant à lui, annoncé la fin de la pédagogie concernant le respect des mesures barrières et notamment le port du masque. En ce sens, il a annoncé un renforcement des contrôles de police, rappelant au passage que l’infraction au non-port du masque est sanctionnée d’une amende de 135 euros.

Les verbalisations seront par ailleurs systématiques dans les transports en commun. « Plus de tolérance. Nous allons faire respecter l’ensemble des mesures données aujourd’hui », a indiqué le préfet de police.

Les mesures en détails

Les mesures seront applicables jusqu’au 26 octobre prochain, et seront réévaluées en fonction de l’évolution de la situation. L’évaluation se fera en lien avec les collectivités, les polices municipale et nationale et les élus. Un comité territorial constitué d’acteurs acteurs locaux va être créé pour faire un point hebdomadaire de la situation.

 

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