La rénovation du musée d’art contemporain (MAC) de Marseille débute cette semaine, avec un certain retard. Un chantier d’ampleur qui verra le hall considérablement rehaussé et la création d’un rooftop de plus de 300 m2. À découvrir en images.
Déjà en 2013, lorsque la ville était « capitale européenne de la culture », le Musée d’art contemporain de Marseille, aka le « MAC », avait failli rater le rendez-vous culturel international, comme l’expliquait Marsactu, avec trois mois de fermeture pour cause de rénovation. Cette fois, le rendez-vous est bel et bien manqué avec la biennale internationale d’art contemporain Manifesta 13. C’est pourtant pour cet événement artistique d’envergure mondiale que le musée avait prévu de rouvrir, après un chantier en profondeur.
Des traces d’amiante et un retard dans les études ont en effet reporté le lancement des travaux, nous explique le nouvel adjoint à la Culture de la Ville de Marseille, Jean-Marc Coppola. « J’ai hérité du bébé et du retard », ironise-t-il, relativisant tout de même la gravité concernant la biennale : « Manifesta n’est pas un événement qui se cantonne à un musée, mais il va bien au-delà, chercher les publics dans toute la ville avec une myriade d’expos, de performances, d’ateliers… »
Quoi qu’il en soit, les travaux débutent et le MAC va singulièrement changer de visage. « Je sors juste d’une réunion de chantier et il démarre aujourd’hui », nous explique, ce mardi, l’architecte Maxime Repaux. Il a dessiné le nouveau musée d’art contemporain de Marseille avec son confrère Frédéric Roustan, pour le Bureau architecture Méditerannée (BAM).
Le MAC prend de la hauteur et de la lumière
« Au départ, nous devions juste nous atteler au grand hall, à la muséographie », explique-t-il. « Mais nous avons fait une proposition de démolition-reconstruction du hall principal pour plus de hauteur, tout en conservant l’enveloppe du bâtiment ». Le volume va donc considérablement augmenter avec une hauteur de huit mètres sous plafond. Cela a permis de revoir toute la muséographie, le parcours du public, et de travailler sur une architecture intérieure plus valorisante pour les œuvres.
Ces dernières, justement, pourront être diversifiées grâce à un aspect moins visible du chantier mais tout aussi important : l’amélioration des capacités thermiques et de l’hydrothermie par un traitement de l’air du bâtiment. Des conditions indispensables dans le monde de l’art pour recevoir certaines œuvres de grande valeur. « Le MAC répondra désormais aux normes en vigueur et pourra accueillir n’importe quelle oeuvre », affirme l’architecte.
Celles-ci seront mises en valeur par un nouvel éclairage naturel, « grâce à un système de contrôle de l’ensoleillement » qui maîtrise automatiquement l’ouverture des volets. Des dispositifs multimédias et de projection seront également installés pour enrichir l’expérience du visiteur.
Un nouveau toit-terrasse à Marseille
Autour du musée, cette rénovation d’ampleur permettra la création d’un toit-terrasse imposant de 330 m2, accessible par la rampe extérieure. « Il permettra d’accueillir entre 300 et 400 personnes pour différents types d’événements comme des vernissages ou des concerts », explique Maxime Repaux. Le rooftop se prolongera au-dessus de l’entrée du musée, autour d’un arbre, « à la manière d’une cabane végétale », souligne l’architecte. Un café avec restauration possible est également prévu.
Sur le coté, la rampe qui mène au toit-terrasse « se prolonge sur le jardin des sculptures. Historiquement, dans les années 1980-1990, avant que le musée devienne public, il y avait des installations d’œuvres dans ce parc, restées longtemps sans entretien. Nous avons souhaité réactiver cette liaison entre le jardin et le musée, avec une passerelle symbolique et physique ».
Que l’art « rayonne dans tous les quartiers »
L’inauguration du MAC « nouvelle version » est prévue en novembre 2021. Pour Jean-Marc Coppola, ce sera l’occasion d’attirer de nouveaux publics vers l’art contemporain. « Il faudra profiter de l’ouverture pour communiquer et attiser la curiosité de tous. Beaucoup de gens disent « l’art contemporain, quezaco ? », et pensent que ce n’est pas pour eux. Je pense que c’est faux, que tous les arts parlent à toutes les populations ».
Alors que la localisation excentrée du musée peut en décourager certains, au contraire, l’adjoint à la culture se réjouit « que l’art ne soit pas uniquement concentré dans le centre-ville mais rayonne dans tous les quartiers. Marseille a une grande diversité culturelle et de musées, mais elle est trop méconnue ».
En attendant la réouverture du MAC, pour les amoureux d’art contemporain, une exposition avec les œuvres permanentes du musée est envisagée à la villa Bagatelle.