La Ville de Marseille doit-elle vendre le stade Orange Vélodrome ? La nouvelle majorité municipale du Printemps Marseillais y est favorable, mais seulement si c’est à l’Olympique de Marseille. En attendant, elle compte sur le soutien de la Métropole.

Quel avenir pour le stade Orange Vélodrome ? Rester la propriété de la Ville de Marseille ? Des « bijoux de famille », martelait Jean-Claude Gaudin, dont il ne souhaitait pas se séparer. Ou vendre le temple du foot marseillais pour soulager les finances de la deuxième ville de France ?

Benoît Payan, premier adjoint, s’est souvent exprimé sur la question lorsqu’il était dans l’opposition municipale. Le bras droit de Michèle Rubirola est favorable à la deuxième hypothèse. « Si l’OM est acheteur, nous lui vendrons le stade. Mais nous ne le vendrons qu’à l’OM ! », affirme l’élu.

L’opposition municipale sous l’ère Gaudin a toujours très largement critiqué le loyer du stade (entre 4 et 4,5 millions d’euros/an). En 2018, avec la renégociation entre l’Olympique de Marseille et Arema, constructeur et exploitant actuel de l’équipement marseillais, le club verse chaque année un loyer de 5 M€ à la Ville pour gérer le stade et ses revenus, avec une part variable.

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Renégocier le montant du loyer avec l’OM

La convention triennale arrivant à son terme (le loyer du stade est revu tous les trois ans), le Printemps Marseillais souhaite se laisser le temps d’une saison pour discuter avec l’Olympique de Marseille qu’il voit comme un « partenaire », afin de décider de l’avenir du stade.

Si les deux partenaires trouvent un terrain d’entente, les discussions pourraient aboutir à une vente si l’OM se porte acquéreur. Dans cette hypothèse, l’OM n’aurait naturellement plus de loyer. En attendant, les élus de la majorité veulent redéfinir le montant du loyer. C’est en tout cas le souhait du premier adjoint qui ne veut plus faire peser le poids de l’équipement sur les Marseillais. « Je veux rendre la justice aux Marseillais ».

« Il n’est pas normal que seuls les Marseillais paient le coût du stade »

À ce titre, il appelle aussi la présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence, Martine Vassal, à « récupérer le stade, car c’est un équipement métropolitain. Il n’y a pas que des habitants du 13e, du 14e, du 2e ou du 6e arrondissement qui s’y rendent. Il y a des habitants de toute la région et de toute la métropole qui viennent. Il n’est pas normal que seuls les Marseillais paient le coût du stade. Il n’est pas normal que les Marseillais paient chaque année 15 millions d’euros, pour le stade. Ce n’est pas normal que les Marseillais paient pour la piscine de Venelles, pour le stade de Miramas, et que les habitants de Venelles, de Miramas et d’Aix ne paient pas pour le stade Vélodrome. Il faut mutualiser les besoins et les moyens ».

L’Orange Vélodrome : « patrimoine marseillais »

À l’occasion du conseil municipal, lundi 27 juillet, Michèle Rubirola a sollicité l’aide des collectivités territoriales pour soutenir Marseille. Martine Vassal n’a pas fermé la porte et « attend avec impatience les projets » du Printemps Marseillais. « On va voir si elle allie les actes aux paroles », estime Benoît Payan. Ce matin [lundi], elle nous a proposé de travailler avec elle. Moi je lui dis « chiche ». Est-ce que vous êtes prête à récupérer le stade Vélodrome, qui a une dimension métropolitaine ? Si elle dit oui, c’est que c’est vrai. Si elle dit non, c’est qu’elle nous raconte des histoires ».

David Galtier, nouveau vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence, délégué à la politique sportive « trouve quelque peu cavalier et surprenant que la première préoccupation de la Ville soit de se séparer du stade Vélodrome qui fait partie à part entière du patrimoine marseillais et de l’identité de la ville ». 

Quoi qu’il en soit, cette question du stade Orange Vélodrome figurera sur la to-do list du Printemps Marseillais, pour son rendez-vous avec la présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence à la rentrée.

McCourt ne serait pas intéressé

De son côté, Frank McCourt, propriétaire de l’Olympique de Marseille, ne serait pas intéressé par le rachat du stade, dont le montant est difficile à estimer.

Pour rappel, l’homme d’affaire s’est positionné pour récupérer la gestion du Parc Chanot, autour d’un projet de transformation et de modernisation pour le rendre plus attractif, notamment au tourisme d’affaires, et dont la délégation de service public (reconduite pour un an) arrivera à son terme à la fin de l’année 2020. Après avoir récupéré l’exploitation de l’Orange Vélodrome, il aimerait étendre son influence dans le périmètre.

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